Né à Weimar le 22 novembre 1710, mort à Berlin le 1er juillet 1784.
Il est le deuxième enfant et l'aîné des garçons de Johann Sebastian et Maria Barbara Bach. Baptisé le 24 novembre, ses parrains sont le chambellan du duc de Weimar, Wilhelm Ferdinand Baron von Lynker, Anna Dorothea Hagedorn, fille du pasteur Eilmar de Mülhausen, et Friedemann Meckbach, juge à Mülhausen.
Il reçoit sa première formation musicale de son père, ce qui est attesté par le Clavier-Büchlein für Wilhelm Friedemann Bach, qui commence le 22 janvier 1720 et d'achève vers 1725-1726. Ce livre de musique contient des inventions, sinfonias, préludes, de Johann Sebastian Bach, mais aussi de Telemann, G. H. Stölzel, J. C. Richter, une table des agréments (ornements) d'Anglebert, et les premiers essais de compositions de Friedemann.
De 1717 à 1723, il fréquente l'école latine de Köthen, et à partir du 14 juin 1723, il est externe à l'école Saint-Thomas de Leipzig, époque où de Noël 1724 à août
1726, il est copiste pour son père.
Vers 1726, il prend des leçons de violon avec J. G. Graun à Merseburg.
Il est inscrit à l'Université de Leipzig le 5 mars 1729, où il suit les cours
de droit, de philosophie et de mathématiques. La même année il se rend plusieurs
fois à Halle, y porte une invitation de la part de son père à Handel.
Le 29 mars 1729, il prend part à l'exécution de la musique composée et
dirigée par son père pour l'inhumation du corps embaumé du prince Leopold von
Anhalt-Köthen (1694-1728) en l'église Saint-Jacques (Jakobkirche) de Köhten.
En mars 1731, il échoue au concours ouvert pour un poste à Halberstadt.
En décembre 1732, il est le parrain de Dorothea Wilhelmine, la plus jeune
fille de soncousin Tobias Friedrich Bach (Kantor à Udestedt).
La Sophienkirche
à Dresde avant 1840.
Le 1er août 1733, il prend ses fonctions d'organiste à l'église Sainte-Sophie
de Dresde, en remplacement de Christian Petzold décédé, après avoir passé avec
succès le concours contre Christoph Schaffrath (1709-1763) et Johann Christian
Stoy.
à Dresde il est en contact avec Johann Georg Pisendel (1687-1755) et le
luthiste Sylvius Leopold Weis (1687-1750), il prend part à la vie musicale de la
cour de saxe et des milieux aristocrates. Vers 1735, il compose ses premières
œuvres importantes.
En été 1739, il accompagne à Leipzig, pendant quatre semaines, Sylvius
Leopold Weiss et Johann Kropfgans (1708-1771) également luthiste.
La première publication de ses œuvres, des sonates pour le clavecin, apparaît
au printemps 1745.
Le 16 avril 1746, il signe son engagement d'organiste à la Liebfrauenkirche
de Halle, où il est aussi directeur de la musique. Pour son remplacement à
Dresde, il recommande un élève de son père, Johann Christoph Altnickol
(1720-1759) qui n'obtient pas le poste.
Vue générale de Halle en 1750.
Il entretient d'étroites relations avec son père. En 1747 il l'accompagne à
Berlin lors de sa visite à Frédéric le Grand, et en 1749-1750, ils appuient ensemble la nomination du facteur d'orgues Heinrich Andreas Contius à Francfort sur l'Oder.
Comme il arrive souvent dans le cadre des fonctions qu'il occupe, il est au
centre de divers conflits, dont en 1749, un détournement d'argent à son
détriment par son Kantor Johann Gottfried Mittag, ou l'abandon abusif de sa
charge, quand à la mort de son père il se rend à Leipzig, pour régler les questions de succession, et accompagne son demi-frère Johann Christian, confié à la garde d'Emmanuel à Berlin, où il séjourne plusieurs mois.
En 1751, il épouse Dorothea Elisabeth Georgi (1725–1791), fille aînée du percepteur Johann Gotthilf Georgi. Le couple aura deux fils morts en bas âge et une fille, Frederica Sophia, née le 27 février 1757.
Peu satisfait de son poste, il concourt en vain pour un poste d'organiste à
la Johanniskirche de Zittau en 1753, contre son frère Emmanuel, Johann Christoph
Altnickol, J .L. Krebs et Johann Trier.
En 1758 et 1759, il tente d'obtenir un poste de maître de chapelle à
Francfort, puis un autre à la cour de Darmstadt en remplacement de Christoph
Graupner.
Après la guerre de Sept Ans, la vie devient plus difficile suite à l'effort financier qui est demandé aux habitants de la ville. En raison des
propriétés foncières de son épouse, la famille est lourdement taxée, si bien qu'il doit vendre une partie des musiques héritées de son père à Johann Georg Nacke, le Kantor d'Ölsnitz.
Sans aucune perspective d'emploi, il finit par quitter son poste de Halle en
mai 1764. Il semble qu'il ait eu des vues sur un emploi à Fulda, mais demeure à Halle, vivant de ses leçons, et tente sans succès, en 1768, de récupérer son poste qui a été réattribué à Johann Christoph Rühlmann.
En 1770, son épouse doit vendre une partie de ses biens, et la famille
déménage à Brunswick. Au cours de l'été 1773, il rend visite à Johann Nicolaus Forkel (1749-1818).
En avril 1774, il s'installe à Berlin, et postule des emplois à la
Stadtkirche de Wolfenbüttel, Sant Katharina de Brunswick, Marienkirche de Berlin.
Les documents conservés sur les causes des refus font état de son mauvais
caractère et de son instabilité.
Le musicien de la princesse Anna Amalia de Prusse, Johann Philipp Kirnberger
(1721-1783), prétend que Wilhelm Friedemann Bach, avec la complicité de
Friedrich Wilhelm Marpurg (1718-1795), chez lequel Friedemann logeait, aurait ourdi en
vain son éviction, après quoi, la princesse lui aurait retiré son aide
financière.
Durant ses dernières années à Berlin, Wilhelm Friedemann se produit à de nombreuses occasions comme organiste virtuose et improvisateur, à Göttingen, Brunswick, Berlin. La seule élève qu'on lui connaît à Berlin est Sara Levy Itzig, la grand-tante de Felix et Fanny Mendelssohn.
Catalogue des œuvres et partitions à télécharger
Falck M., Thematisches Verzeichnis der Kompositionen Wilhelm Friedemann Bachs. Dans « Wilhelm Friedemann Bach : Sein Leben und seine Werke », Leipzig, 1913 ; 1919 ; 2003.
Complete works for organ, three fugues and seven choral preludes. Edited by E. Power Biggs. New York, v. 1947
1735-1740, fk. 63, 67–69, 71, 5 sinfonias pour cordes en do majeur, fa majeur, sol majeur, sol majeur, si)(n° 1 avec 2 cors; 2 hautbois ad libitum ;n° 3 avec 2 hautbois et basson.
1735-1740, fk. 6c, Sonate en fa majeur (première version), pour clavier.
1740, 1775, fk. 40, Concerto en sol majeur pour clavier (2 versions).
1752-1753, fk. 96, Ach Gott, vom Himmel sieh darein, cantate pour chœur mixte, instruments et continuo,(Stoppe).
1753, fk. 77, Wie ruhig ist doch meine Seele, récitatif pour voix d'alto et basse continue.
1753, fk. 89, Es ist eine Stimme, cantate pour chœur mixte, instruments et continuo,sur un poème de J. F. Möhring..
1754, Abhandlung vom harmonischen Dreiklang (avant 1757, annoncé en 1758, non publié, perdu)
1755, fk. 64, Sinfonia en re majeur pour 2 hautbois ou flûtes, basson, 2 cors et cordes.
1755, fk. 73, Der Herr zu deiner Rechten, cantate pour chœur mixte, instruents et continuo, sur un texte partiellement de Möhring.
1755, fk. 74, Wir sind Gottes Werke, cantate pour chœur mixte, instruments et continuo,sur un poème de J. F. Möhring..
1755, fk. 84, Dienet dem Herrn, pour chœur mixte, instruments et continuo.
1755, fk. 85, Dies ist der Tag, cantate pour chœur mixte, instruments et continuo,sur un poème de J. F. Möhring.
Dies ist der Tag,
Rheinische Kantorei & Das Kleine Konzert ; direction Hermann Max,
avec Barbara Schlick (soprano), Claudia Schubert (alto),,
Wilfried Jochens (ténor), Stephan Schreckenberger (basse).
1755, fk. 96/iv, Laß dein Wehen in mir spielen, aria pour voix de soprano, flûte, hautbois et orhue, sur un poème de Stoppe.
1755-1755, fk. 93, Ach, daß du den Himmel zerrissest, cantate pour chœur mixte, instruments et continuo,sur un poème de J. J. Rambach.
1755-1760, fk. [93], Ach, daß du den Himmel zerrissest, cantate pour chœur mixte, instruments et continuo,sur un texte d'après J. J. Rambach.
1756, fk. 86, Der Höchste erhöret das Flehen der Armen, cantate pour chœur mixte, instruments et continuo pour le départ de G. L. Herrnschmidt, le 3 octobre 1756.
1756, fk. 96, O Himmel, schone, cantate pour chœur SSATB, flûte, timpanon, cordes et basse continue, pour l'anniversaire de Frédéric le Grand, le 24 janvier 1756.
1776-1779, fk. I 2–15, 4 triples canons a 6, dans Johann PhilippKirnberger, « Die Kunst des reinen Satzes » (ii), Berlin & Königsberg, 1776–17799), p. 226–230.
1778-1779, fk. 106, Lausus und Lydie, opéra sur un livret de C.M. Plümicke (incomplet et perdu).
1780, fk. 97, Herz, mein Herz, sei ruhig, pour voix de soprano et clavecin.
f. 87, Verhängnis, dein Wüten entkräftet die Armen, cantate pour chœur mixte, instruments et continuo, pour une messe à la mémoire de Sophia Dorothea de Prusse, le 24 juillet 1757.
f. 91, Wo geht die Lebensreise hin ?, cantate pour chœur mixte, instruments et continuo,sur un poème de J. F. Möhring..
s . d., fk. 36, Fugue en fa majeur, pour orgue
s. d. , 74a, Cantate pour le samedi des rameaux, pour chœur mixte, instruments et continuo.
s. d. , 99/2, Halleluja, pour chœur.
s. d. , fk. 100, Messe en sol mineur, pour chœur mixte, instruments et continuo.
s. d. , fk. 78a, Heilig ist Gott, pour chœur.
s. d. , fk. 94, Zerbrecht, zerreißt, ihr schnöden Banden, aria pour voix de soprani, cor et orgue sur un poème de Rambach.
s. d. , fk. 99/1, Amen, pour chœur.
s. d., fk. 11, Sonate en ré majeur pour deux clavecins (perdu, évoqué dans le catalogie J. C. Westphal catalogue, 1782)
s. d., fk. 54–59, 6 duos pour deux flûtes, en mi mineur, mi majeur, mi majeur, fa majeur, fa mineur
s. d., 4 chorales-préludes, pour clavier (attribution incertaine).
s. d., 95, Auf, Christen, posaunt, cantate pour chœur mixte, instruments et continuo.
s. d., Concerto pour clavecin et cordes en en sol mineur.
s. d., fk. 13,Polonaise en do majeur, pour clavier.
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