3 mars 2025 — Frédéric Léolla
La walkyrie
La Walkyrie, Badisches Staatstheater Karlsruhe, 1974-1775, avec Karen Middleton, Karl-Walter Böhm, Herbert Becker, Dieter Brencke, Robert Chrislegen, Astrid Schirmer.Photographie © Gerd Weiss.
Musique de Richard Wagner, sur son propre livret, d’après les sagas germaniques et scandinaves, créée en 1870, Munich, Hoftheater.
En dehors de son mariage avec la déesse Fricka, le dieu Wotan a eu des enfants : les neuf Walkyries, dont Brunhilde, avec la déesse de la terre Erda ; puis, déguisé comme Wälse, Wotan avec une mortelle a aussi eu la petite Sieglinde et le petit Sigmund. Mais malheureusement Sieglinde et Sigmund ont été séparés à leur enfance. Sieglinde a même été mariée de force avec Hundig. Lorsque, par le jeu du hasard, plusieurs années après leur séparation, le frère et la sœur se retrouvent chez Hundig, d’abord ils ne se reconnaissent pas, mais ils se regardent avec sympathie. Puis de la sympathie ils passent à l’amour et finalement ils se reconnaissent comme frère et sœur. Ils fuient donc et ont le temps de concevoir un enfant. Mais poussé par sa femme Fricka, déesse du mariage, Wotan se verra forcer de sacrifier son fils Siegmund qui meurt sous les coups de Hundig, et seule l’intervention de Brunhilde pourra dérober Sieglinde, enceinte de son frère, à la colère de dieu son père. Cette colère retombera sur la désobéissante Brunhilde qui sera endormie par Wotan pour devenir une simple mortelle.
Esquisse de costume pur le rôle de Wotan, par Antoon Molkenboer, 1903.
Qui pouvait oser ça sinon Wagner ? Un frère et une sœur qui s’aiment sur scène. Qui ont un enfant. Et qui attirent la sympathie et l’admiration des spectateurs et des spectatrices. Vous y croyez, vous ? Eh bien oui, le miracle a lieu à chaque représentation de La Walkyrie.
La fraternité donne lieu au début à une sorte de fascination réciproque. Comment est-il possible que quelqu’un au monde soit si proche de moi, me comprenne autant, soit tellement moi ? — N’est-ce pas celui-ci d’ailleurs un sentiment que tous les amoureux peuvent expérimenter surtout au début de leur relation, quand ils apprennent à se connaître ? — Et voilà le frère et la sœur amoureux l’un de l’autre, lancés dans un des plus vibrants duos de l’histoire de la musique.
Chez la sœur-amante, Sieglinde, le remords issu du rejet social de la relation ne viendra qu’au deuxième acte. Quand il arrive, le spectateur a déjà assisté aux remontrances de Fricka, déesse du mariage, scandalisée par l’inceste. Le spectateur pourtant n’est pas de son avis, il est de l’avis des « gentils », de Brunhilde, de Wotan et des deux frère-sœur amoureux.
Richard Wagner, La Walkyrie, Acte III., entrée des Walkyries, Statsoper stuttgart, Brünnhilde (Okka von der Damerau), Gerhilde (Esther Dierkes), Helmwige (Clare Tunney), Waltraute (Leia Lensing), Schwertleite (Stine Marie Fischer), Ortlinde (Catriona Smith), Siegrune (Linsey Coppens), Roßweiße (Anna Werle), Grimgerde (Maria Theresa Ullrich), Staatsorchester Stuttgart, sous la direction de Cornelius Meister. Frédéric Léolla
3 mars 2025
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Vendredi 7 Mars, 2025 2:26