La Seine musicale, 30 janvier 2025 —— Frédéric Norac
Wrocław Baroque Orchestra, Jarosław Thiel, Yulianna Avdeeva. Photographie © La Seine musicale.
Si un compositeur incarne particulièrement l'âme polonaise, c'est bien sûr Chopin. De passage en France, l'Orchestre baroque de Wroclaw avait choisi son deuxième concerto pour piano, couplé avec la Symphonie italienne de Mendelssohn, deux pièces emblématiques du Romantisme des années 1830 et toutes deux œuvres de jeunesse des compositeurs. L'ensemble polonais possède en effet un répertoire large qui va de la musique baroque proprement dite à la première moitié du dix-neuvième siècle. Ce programme, entièrement tourné vers le Romantisme des années 1830, s'ouvrait toutefois avec une pièce plus tardive, Bajka (Conte d’hiver), ouverture de concert de 1848 de Stanislaw Moniuszko, un des pères de la musique polonaise. L'œuvre est représentative de l'émergence des écoles « nationales » au milieu du XIXe siècle, imprégné de réminiscences populaires, puisées dans les folklores biélorusse, polonais et ukrainien. Le compositeur y tisse un tableau chatoyant d'une dizaine de minutes, plein de vie, joyeusement expressif, qui met en valeur la richesse des timbres de l'ensemble et singulièrement les vents dans un final triomphant. Le concerto de Chopin, son premier malgré sa numérotation, appartient à la période polonaise du compositeur. Après un premier mouvement majestueux, et le larghetto ample aux mélodies ornées où domine le lyrisme, le pianisme virtuose se donne libre cours dans le dernier mouvement où l'on retrouve le rythme de mazurka qui fera sa célébrité. Yulianna Andreeva y déploie toute la virtuosité d'un talent d'une totale évidence. Son jeu ferme et délicat prend un relief particulier sur le piano Erard de 1844 à la sonorité claire et ronde soutenue par l'orchestre et la direction inspirée de Jaroslaw Thiel. En bis, la pianiste offre une interprétation très personnelle de la Grande Valse brillante, opus 18, avec des phrasés expressifs et une approche moins exclusivement virtuose. La symphonie de Mendelssohn enfin, enlevée, bouillante d'énergie, termine le concert sur une note éclatante. Ses quatre mouvements contrastés et joyeux mettent particulièrement en valeur les timbres fruités des bois et la douceur des cordes en boyau. L'ensemble, rondement mené, vaut un succès sans partage aux musiciens et à leur chef qui offrent, en guise de bis, la reprise du dernier mouvement de la symphonie.
Wrocław Baroque Orchestra. Photographie © Lukasz Rajcher t2021.
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