Jean-Marc Warszawski, 5 septembre 2025
Tatiana Probst, Vox Atramentum ou l'encre de la voix, Tatiana Probst (soprano), Jeff Cohen (piano), Guillaume Vincent (piano), Alexandre Pascal (violon), Iris Scialom (violon), Violaine Despeyroux (alto), Laure-Hélène Michel (violoncelle), Hélène Diot (clavecin), Clara Fellmann (viole de gambe), Vassilena Serafimova (vibraphone), œuvres de Claude Debussy, Tatiana Probst, Émile Paladilhe, Camille Saint-Saëns, Laura Netzel, Francis Poulenc, Herbert Schoko, Mel Bonis, Ernest Chausson, Giacomo Puccini, Salve Regina. Continuo Musique 2025 (CC777.758).
Enregistré en octobre 2024 et février 2025, Midilive, Villetaneuse.
Ce deuxième album de Tatiana Probst confirme le premier, du moins ce que nous en avons écrit fin 2022. On s’y reportera donc. Ici on passe de l’anglais The Mater of Time Project (rien que cela) au latin Vox atramentum ou L’encre de la voix. L’ancre de la voix ça marche aussi, mais c’est moins mobile. Ici on passe des œuvres instrumentales du premier enregistrement aux œuvres vocales : quatre œuvres de Tatiana Probst et neuf d’invités : Claude Debussy, Émile Paladihle (magnifique romance), Camille Saint-Saëns, Laura Netzel, Francis Poulenc, Herbert Schoko, Mel Bonis, Ernest Chausson (bien sûr, la Chanson perpétuelle), Giacomo Puccini.
Les notes d’intention du livret, pourtant ne jamais les lire, ne jamais les lire, nous ont un peu indisposé, car nous avons quelque mal avec l’égocentrisme et le courrier du cœur, d’autant que les meilleures attentions du monde ne sont pas celles qui produisent nécessairement le meilleur des mondes.
Il y a la poésie toujours aussi juvénile dont nous relèverons cette fois l’introspection à l’amour à la mort et la projection incantatoire.
Quant à l’essentiel, il est fort bien réussi, avec un programme assemblant des éléments inspirés de genres et de langages musicaux divers, tant dans le déroulement d’ensemble que dans les compositions particulières de Tatiana Probst. C’est un monde personnel, égocentré et taillé sur mesure, y compris avec les compositeurs appelés à s’y fondre. Un monde dans lequel on entre et s’installe facilement avec intérêt et plaisir. La voix dans sa voie y est brillante, théâtralement (dramatiquement) expressive. Les musiciens embarqués dans l’aventure du monde à Tatiana Probst sont impeccables. Avec une légère mise en scène, cela ferait un beau spectacle en vrai, parce que c’est beau.
Ernest Chausson, Chanson perpétuelle (plage 16).
Jean-Marc Warszawski
5 septembre 2025
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Vendredi 5 Septembre, 2025 15:18