9 septembre 2024, Jean-Marc Warszawski
Sue-Ying Koang (violon), Johan Helmich Roman, A Violino Solo, 19 pièces pour violon seul. Indésens-Calioppe records 2024 (IC 038).
Enregistré en mai 2023, église protestante de Pampigny en Suisse.
Sue-Ying Koang a étudié le violon au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon, à la Hochschule für Musik Hanns Eisler de Berlin, à la Longy School of Music de Cambridge.
En 2004, elle fut nommée soliste à l’Orchestre Philharmonique de Liège, poste qu’elle quitta pour se perfectionner en violon baroque à la Haute École de Musique de Genève et incurver sa carrière maintenant consacrée à la musique ancienne au sein de divers ensembles tels La Fenice, Les Arts florissants, Pygmalion, la Cappella mediterranea, La Chapelle Saint-Marc, avec lesquels elle a participé à plusieurs enregistrements. Avec Vincent Bernhardt et autres, elle a enregistré des œuvres de Vivaldi (Calliope, 2021) et de Giuseppe Torelli (Indésens Calliope 2023).
Il est étonnant qu’aucun violoniste n’ait pas encore consacré un programme entier aux œuvres pour violon seul de Johan Helmich Roman, célèbre compositeur suédois du début du xviiie siècle, toujours exploré en Suède, quasiment inconnu au reste du monde. Maintenant c’est fait, splendidement fait.
Sue-Ying Koangn hisse ces œuvres au rang de ce qu’il y a plus réussi dans le genre, y compris les sonates et Partitas de Johann Sebastian Bach. Bien qu’on puisse placer Johan Helmich Roman dans l’après-Bach, tout en étant, à 10 ans près, son contemporain, on y pense à ces sonates et Partitas (à Vivaldi aussi). Roman n’a pas le sens de la fugue de son aîné capable par ses décrochages d’en donner l’illusion à une seule voix, mais certaines de ses pièces ont une polyphonie complexe et de bravoure, qui ne retire rien au sens sens mélodique et à la tenue esthétique. Tous deux, par des apprentissages différents, ont une connaissance profonde des styles cultivés dans les grands centres musicaux d’Europe.
On évite les superlatifs, les prix, les étoiles ou autres notations reprises du monde du sport, qui impliquent une concurrence débilitante dans le monde des arts, mais dans la production discographique actuelle, pratiquement sans faille de très haute qualité, ces œuvres pour violon seul sont très remarquables à notre oreille.
Johan Helmich Roman, övning en la majeur, BeRI 337, plage 8 (extrait).
Jean-Marc Warszawski
9 septembre 2024
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Mardi 10 Septembre, 2024 16:59