Musique d’Adolphe Adam, sur un livret de Adolphe de Leuven et Léon-Levy Brunswick, créé eb 1836, Paris, Opéra-Comique.
Chapelou, postillon à Longjumeau, vient d’épouser la charmante Madeleine. Mais lorsqu’au cours de ses noces il chante (c’est le célèbre air « Oh oh oh, qu’il était beau le postillon de Longjumeau »), il est repéré par l’intendant des menus plaisirs du roi qui, impressionné par son talent, l’embauche avec la condition de partir sur le champ sans même dire au revoir à la mariée. Ce que Chapelou finit par faire. Au deuxième acte, Chapelou a atteint la célébrité et a complètement oublié Madeleine pour tomber amoureux d’une certaine Madame de Latour. Or il s’avère que cette Madame de Latour n’est autre que Madeleine qui, ayant reçu un gros héritage, mais n’ayant pas oublié son époux parti sans rien dire, veut s’en venger. Et elle se vengera en se mariant avec lui à nouveau, mais avec un autre nom. Ce qui va porter Chapelou à croire que, bigame, il sera traîné en justice et pendu. Mais le public — et le lecteur — sait qu’il n’en sera rien, car Madeleine pardonnera et tout finira dans la joie et la bonne humeur.
Le postillon de Longjumeau, costume de Mademoiselle Prévost (Madeleine), avctes 1er, gravure de Louis Maleuvre (1785-18..), Martinet, éditeru, 15 rue du Coq-Saint-Honoré, Paris, 1836.
Oh, rassurez-vous, ce n’est pas bien inquiétant, ce cas de bigamie, puisqu’en fin de compte le bigame s’est marié deux fois à la même femme. Ce sont des choses qui arrivent - qui arrivent dans les opéras-comiques, sorte d’entrepôt de l’invraisemblable qui pourtant est aussi un entrepôt de mélodies charmantes aujourd’hui injustement méconnues du grand public. Et en ce qui concerne les mélodies charmantes, Le postillon de Longjumeau en est bourré grâce au talent de son compositeur, Adam.
Par ailleurs, « bien évidemment », dans aucun des deux cas le mariage n’a été consommé, alors vous voyez ?, il n’y a jamais eu de sexe dans cette histoire. Ainsi la bigamie donne juste lieu à quelques tressaillements du protagoniste masculin et ses deux copains dans un charmant trio vers la fin de l’œuvre (« Pendu pendu pendu pendu »). Du coup cela me donne le droit de parler de ce très joli opéra-comique que je compte parmi mes préférés.
Adolphe Adam, Le Postillon de longjumeau, « Écoutez l'histoire d'un jeune galant, chœur et orchestre du Teatro comunale di Bologna, sous la direction de Roberto Abbado. Frédéric Léolla
12 novembre 2024
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