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8 octobre 2024 — Frédéric Léolla

Adultère et infidélité

Sexe et opéra (III. 10) : Die Fledermaus

La Chauve-souris

Die Fledermaus

Musique de Johann Strauss fils; sur un livret de Karl Haffner et Richard Genée d’après la pièce Le réveillon d'Henri Meilhac et Ludovic Halévy, à son tour d’après la pièce Das Gefängnis de Roderich Benedix, créée en 1874, Vienne, Théâtre An der Wien.

Gabriel von Eisenstein, marié à Rosalinde, doit passer quelques heures en prison pour une broutille. Mais il veut profiter pour honorer avant, sans que sa femme le sache, l’invitation à une fête que donne le prince Orlofski. En absence du mari, arrive un ancien prétendant de Rosalinde, le ténor Alfred, qui prend ses aises dans la maison des Eisenstein. Lorsque Frank, gouverneur de la prison, arrive chez les Eisenstein — pour emmener en prison Gabriel qu’il ne connaît pas — et voit Alfred en robe de chambre, celui-ci, pour éviter le scandale, se fait passer pour le mari légitime de Rosalinde. Alfred entrera donc en prison pour quelques heures sous le nom de Gabriel von Eisenstein.

Entretemps, à la fête du prince Orlofski se retrouvent, tous incognito et sous de faux noms, Gabriel, son ami Falke, sa servante Adele, le gouverneur de la prison et la propre Rosalinde — celle-ci ayant eu la précaution de mettre un masque.

Sans reconnaître sa propre femme, Gabriel draguera Rosalinde. Puis il partira précipitamment vers la prison à minuit pour purger sa peine. Le troisième acte aura lieu dans la prison, où tout le monde se rencontrera, découvrira les différentes tentatives d’infidélité et les diverses supercheries, et finira par se réconcilier dans la bonne humeur.

Quelle est la vraie relation entre Rosalinde et Alfred ? Pourquoi cette aisance du ténor à entrer dans la maison et à se mettre en robe de chambre ? Gabriel von Eisenstein drague-t-il souvent, avec succès, dans ces fameuses fêtes qu’il fréquente ? Le fait-il à d’autres occasions ?

Certes, à la fin de l’opéra, nous constatons que personne n’a pu être infidèle à personne, puisque le ténor Alfred a été emmené en prison sous nos yeux et que le mari Gabriel a tiré la mauvaise pioche en draguant sa propre femme. N’empêche que si cette fois-ci les infidélités n’ont pas eu lieu, il n’est pourtant pas difficile qu’elles se reproduisent à l’avenir. Et cela ne semble préoccuper vraiment personne. La musique toujours enjouée peut nous faire sentir que mari ou femme sont « piqués » par la possible infidélité de l’autre, mais dans tous les cas « sans faire de drame ». Au contraire, musicalement, la belle part est faite à l’aspect sensuel, l’esprit « galant ». Planent sur l’œuvre une légèreté telle, une telle joie de vivre bonne enfant, pleine de sens de l’humour et de détachement, que l’on comprend que Die Fledermaus soit réclamé encore et encore par public, artistes et programmateurs.

Johann Strauss fils, Die Fledermaus, solistes, chœur, orchestre de la Wien Volksoper, sous la direction d'Erich Binder, acte II, no 11, final.

plume_04 Frédéric Léolla
8 octobre 2024

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Mardi 8 Octobre, 2024 21:19