25 octobre 2023 — Jean-Marc Warszawski
Estelle Revaz. Photographie © Nadège Gaillard.
Estelle Revaz est une violoncelliste qui s’est imposée en quelques années sur la scène internationale, après des études musicales en Suisse, son pays natal, au CRR de Boulogne-Billancourt, au Conservatoire National supérieur de musique et danse de Paris et à la Hochschule für Musik und Tanz Köln. Elle a ainsi obtenu avec les plus hautes distinctions ses diplômes de soliste, d’interprétation en musique contemporaine, en pédagogie instrumentale.
Nous l’avons entendue pour la première fois à l’Auditorium de Vincennes en novembre 2015 dans un programme d’œuvres de Richard Strauss, puis deux ans plus tard avec un cédé malin pas bête, interpolant systématiquement des mouvements des suites 1 et 2 de Johann Sebastian Bach avec des œuvres contemporaines, et encore un autre cédé, cette fois en 2021, dans des œuvres de Frank Martin et de Xavier Dayer, deux compositeurs suisses, avec l’Orchestre de chambre de Genève. Trois autres cédés sont passés sous nos radars.
Comme pour tout le monde artistique vivant européen, la gestion calamiteuse et amateur des autorités quant à l’épidémie de Covid 19 l’a arrêtée en plein vol. Elle est tombée et a rebondi avec l’énergie qui la caractérise, comme il fallait le faire, politiquement. Elle s’est affairée pour défendre le monde de la culture vivante, non sans quelques succès, et depuis n’a pas levé le pied. Une expérience qui l’a poussée à écrire un livre : La Saltimbanque (Slatkine 2023).
Candidate pour le Parti socialiste, elle a été élue au Conseil national de Suisse. Elle s’en dit étonnée, mais ravie que la démocratie directe suisse ait permis, à une simple citoyenne, d’accéder à cette responsabilité.
Elle promet de continuer son combat en faveur des travailleuses et travailleurs indépendants dont la couverture sociale doit être revue, des actrices et des acteurs de la vie culturelle dont les salaires sont trop bas, contre les dangers des algorithmes dont elle souligne les dimensions sexistes, son engagement féministe, ce qui n’est pas mal pour une ancienne élève de Gérôme Pernoo et les méfaits de la politique de l'Union européenne, notamment le travail déplacé , qui péjore les artistes suisses.
Il faut avoir un caractère bien trempé et du courage pour ne pas lécher les bottes du pouvoir, comme le font trop de ses collègues français.
Jean-Marc Warszawski
25 octobre 2023
Tous ses articles
À propos - contact | S'abonner au bulletin | Biographies de musiciens | Encyclopédie musicale | Articles et études | La petite bibliothèque | Analyses musicales | Nouveaux livres | Nouveaux disques | Agenda | Petites annonces | Téléchargements | Presse internationale| Colloques & conférences | Collaborations éditoriales | Soutenir musicologie.org.
Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil. ☎ 06 06 61 73 41.
ISNN 2269-9910.
Mercredi 25 Octobre, 2023 4:51