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musicologie.org, édition du mercredi 22 mars 2023 —

Le printemps des œuvres du compositeur Marc-Olivier Dupin

Marc-Olivier DupinLe Petit prince, sous la direction de Marc-Olivier Dupin, Musique de chambre à Giverny, 20 août 2022. Photographie © musicologie.org.

Vendredi 7 avril, 20 h, Théâtre d’Hérouville-Saint-Clair, Trilogie Keaton (ciné-concerts), trois moyens-métrages, La Guigne de Malec (Hard Luck, 1921), Malec l’insaisissable (The Goat, 1921), La Maison démontable (One Week, 1920), musique de Marc-Olivier Dupin, commande de l’Orchestre régional de Normandie 2019. Orchestre régional de Normandie, sous la direction de Jean Deroyer [lire la chronique d'Alain Lambert].

Samedi 8 avril, 18 h, Conservatoire Darius Milhaud (Festival de Pâque, Aix-en-Provence), Monsieur Crocodile a beaucoup faim, d’après la bande dessinée de Joann Sfar (Gallimard Jeunesse 2010), pour récitant, clarinette, accordéon, saxophone, percussions, contrebasse. Benoît Marchand (récitant), avec la projection des illustrations de Joann Sfar, sous la direction de Marc-Olivier Dupin.

Samedi 8 avril, 11 h 30, Teatro Mayor Julio Mario Santo Domingo, Bogota (Festival internacional de Musica clasica de Bogota), Huit mélodies de Pauline Viardot, orchestrée par Marc-Olivier Dupin, Andrea Nino (mezzo-soprano), Orquesta nueva filarmonia, sous la direction de Ricardo Jaramillo.

Mercredi 26 avril, 17 h, Musée Mer Marine, Bordeaux (Festival Pages nouvelles), Le Petit Prince (version quatuor : violon, violoncelle, clarinettes, piano), d’après la bande dessinée de Joann Sfar, adaptée de l’œuvre d’Antoine de Saint Exupéry (Gallimard-jeunesse 2008), avec diffusion des dessins de Joann Sfar, Loïc Richard (récitant), Sophie Teboul (piano), Sandrine Vasseur (clarinettes), Tristan Chenevez (violon), Alexis Descharmes (violoncelle). Cette œuvre a été créée en 2017 par Benoît Marchand (récitant) et Musique oblique, elle est dédicacée à Maria Belooussova.

Jeudi 1er juin, 20 h, Cathédrale Saint-Louis, Paris, La Légende des siècles, fragments (création), sur des extraits du chef-d’œuvre de Victor Hugo, un mélodrame pour récitant et orchestre d’harmonie, commande du Musée de l’Armée, récitant (Guillaume Marquet), Orchestre d’harmonie de la Garde républicaine, sous la direction de François Boulanger.

Samedi 10 juin, 16 h, Philharmonie de Paris, Le chat du rabbin, d’après la bande dessinée de Joann Sfar, Benoît Marchand (récitant), Laurent Sarazin (adaptation audiovisuelle), Orchestre de chambre de Paris, sous la direction de Marc-Olivier Dupin, avec la projection des illustrations de Joann Sfar.

Lundi 12 et mardi 13 juin, 20 h, la Seine musicale, Boulogne Billancourt, Alice on the rocks (création), comédie musicale sur un livret de Laurent Levy, chœur interdépartemental de collégiens des Yvelines et des Hauts-de-Seine, ensemble d’instrumentistes de la Musique des troupes de Marine, Ernestine Bluteau (piano), sous la direction de Marc Olivier Dupin.

23 et 24 juin, Grand Opéra de Hanoï, Le Petit Prince, version d’orchestre, Orchestre national symphonique du Viet Nam, sous la direction de Marc-Olivier Dupin. Avec la projection des illustrations de Joann Sfar, Laurent Sarazin (adaptation audiovisuelle).

À propos du Petit Prince

Le Petit Prince a été publié le 6 avril 1943 à New York en français et dans sa traduction anglaise. Il paraît en France le 30 novembre 1945. Aujourd’hui, on peut le lire dans plus de deux-cent-soixante-dix langues et dialectes. Avec plus de cent-cinquante millions d’exemplaires vendus, il est le livre le plus répandu, sinon lu, c’est-à-dire le plus répanlu au monde.

Nous sommes tous tenus à connaître, au moins en partie, le récit qu’un pilote perdu au milieu du désert, occupé à réparer dans l’urgence son avion, fait de sa rencontre avec un étrange petit garçon. Ce dernier a quitté sa minuscule planète, menacée par les gigantesques baobabs, y laissant une fleur incomparable, pour visiter les autres planètes, à la recherche d’amitié. Il demande d’emblée au pilote de lui dessiner un mouton. Les différents essais ne lui plaisent pas, mais il est satisfait par le dessin d’une boîte contenant un mouton qu’on ne voit pas. Le dialogue s’engage qui entrecroise diverses réflexions et la révélation des étranges planètes et personnages que le Petit prince a visités. Le pilote qui n’a pas de grandes réserves d’eau pourra-t-il réparer son avion et quitter le désert ? Quand l’étrange petit garçon sera à nouveau chez lui, le mouton sorti de sa boîte ne mangera-t-il pas la fleur incomparable qui n’a que quatre épines pour se défendre ?

Ce récit est un éloge à la sagesse enfantine contre la vacuité des adultes qui ne comprennent pas grand-chose et ne perçoivent pas plus par manque d’imagination. Dès les premiers paragraphes, Saint-Exupéry affirme un humour malicieux, développant des propositions insolites dans des logiques

absurdes empreintes de poésie… Qui en disent plus sur notre rapport au monde que bien des discours sérieusement ennuyeux.

Cet ouvrage peut être abordé comme une féérie regorgeant d’imagination et d’inventions propres au conte, on peut aussi y voir une sorte de voyage initiatique dévoilant des postures morales. Les adultes assommants s’émoustilleront de la manière habile dont le récit est construit, ses allures de fausse naïveté qui n’a rien d’infantile. Les plus inquiets y trouveront des pistes menant à leurs émois existentiels quant à l’amitié, l’amour, le sens de la vie, la mort au bout quand même.

Le pilote commence son récit en expliquant de manière amusante comment les adultes l’ont détourné de sa vocation de peintre au profit de matières plus sérieuses. Ce qui justifie les illustrations de Saint-Exupéry qui émaillent de manière organique le livre, dont le célébrissime portrait du Petit prince, la tignasse blonde (jaune) ébouriffée, en grande cape verte doublée de rouge, sabre à la main, une étoile posée de la pointe d’une branche sur chaque épaule (commandant supérieur de poésie), ou bien en une sorte de combinaison au pantalon largement évasé, une longue écharpe au vent.

En 2008, Joann Sfar a dû tenir compte de ces portraits quasi officiels et de leurs étoiles, quand il a entrepris de mettre Le Petit prince en cases de bande dessinée. Il lui a tout de même agrandi les yeux façon manga japonais et a donné à ses dessins un trait volontaire, de la dureté, parfois de la violence, peu de luminosité, contredisant la mièvrerie un peu révolue qu’on pourrait prêter à cette œuvre littéraire.

La bande dessinée de Joann Sfar, soulignant la modernité de cette œuvre presque octogénaire et la multiplicité des éclairages avec lesquels on peut l’aborder, a motivé Marc-Olivier Dupain dans son projet d’adapter Le Petit prince en conte musical, un genre qu’il aborde volontiers, maîtrisant particulièrement bien la fusion des voix récitantes avec les parties instrumentales, mais aussi la relation à l’image et à la scène. Son catalogue comprend de très nombreuses musiques de film et pour le théâtre, des mélodrames et des opéras, notamment pour enfants.

Jean-Marc Warszawski
20 août 2022

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Jeudi 23 Mars, 2023