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Paris, Théâtre de l'Atelier, 7 décembre 2022 — Frédéric Norac

Voyage en Dabadie : Dabadie ou les choses de nos vies

Dabadie ou les choses de nos vies. Photographie © Pascal Gély.

« Dabadie ou les choses de nos vies », c'est une invitation à parcourir au fil de dialogues entremêlés de chansons l'univers poétique de Jean-Loup Dabadie, ce génial parolier et scénariste qui fut l'artisan de quelques-uns des meilleurs films de Claude Sautet et de chansons qui ont marqué les années 70 et 80 (pas moins de treize dans le spectacle).

Le voyage ne pouvait commencer que par Les Choses de la vie et la déclaration d'amour à la vie de Michel Piccoli dans sa bagnole emballée et c'est elle aussi qui conclut le spectacle. Entre-temps aura défilé le souvenir de Polnareff, Régine, Julien Clerc, Serge Reggiani et quelques chansons moins connues. On aura reconnu César et Rosalie, Vincent, François, Paul et les autres,  Max et les ferrailleurs et bien d'autres films de Sautet, mais aussi d'Yves Robert, Jacques Rouffio, Georges Lautner et Jean-Paul Rappeneau.

Le spectacle imaginé par la chanteuse Clarika et mis en scène par le comédien Emmanuel Noblet se contente d'un écran comme seul élément de scénographie, mais l'utilise avec beaucoup d'inventivité, en transparence, en ombres chinoises, et pour un générique de fin qui comblera vos lacunes si vous n'aviez pas tout reconnu. En une heure vingt, il déploie tout un paysage sonore, poétique et musical qui vous emmène très loin dans vos souvenirs de cinéphile. Les chansons sont interprétées avec beaucoup de naturel et de fidélité par Clarika et Maissiat, la première avec un beau timbre corsé, la seconde au contraire suave et sopranisante. Emmanuel Noblet ose aussi un Petit garçon aussi émouvant que l'était celui de Reggiani, et tous trois portent les textes dans une version chorale théâtralisée très réussie. Ils sont accompagnés au synthé, essentiellement en version piano, et de temps en temps à la guitare électrique, par l'excellent Mathieu Geghre qui a réalisé les arrangements.

On sourit, on rit de bon cœur à l'humour léger du poète et on savoure toutes ces chansons venues de notre quotidien le plus ancien, avec un rien de nostalgie et beaucoup de plaisir. Loin des grosses machines, une comédie musicale sans intrigue ni scénario, mais un spectacle intelligent et délicat, parfaitement adapté pour cette période de fin d'année.

Représentations tous les jours du mardi au dimanche jusqu'au 31 décembre (sauf le 24 et le 25).

En tournée du 5 janvier au 7 avril (dates et lieux sur le site de FAR Pr).

plume_07 Frédéric Norac
Paris 7 décembre 2022


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