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Théâtre de l’Atelier, 17 octobre 2022 — Frédéric Norac

« Dans mon salon » : Agnès Jaoui & Friends

Agnès Jaoui et son salon. Photographie © E. Brouchou.

Le salon d’Agnés Jaoui est un lieu convivial, cosmopolite et éclectique. Elle y a convié un petit ensemble de huit musiciens — l’orchestre Carabanchel — sous la houlette du compositeur, arrangeur et multi-instrumentiste Fernando Fiszbein ainsi que cinq chanteurs lyriques de ses amis pour interpréter un répertoire ambitieux qui va de Bach à Fauré en passant par Purcell, Händel et Bizet.

Sa voix de soprano que l’on découvre paraît un peu fragile et limitée, mais elle ne prend que peu de risques, deux duos avec la mezzo-soprano Julia Selge (« Sound the trumpet ») et le ténor Loik Le Guillou (Esther), et, pour le reste, elle se joint à l’ensemble notamment pour la cantate « Actus tragicus » de Bach (avec accompagnement de bandonéon et de clarinette) ou les répons de l’Agnus Dei de la Petite messe solennelle de Rossini chanté par Julia Selge qui d’évidence séduit le public.

C’est plutôt dans le répertoire populaire qu’elle donne la pleine mesure de son talent et de sa personnalité vocale, avec un timbre chaud et profond qui offre toute sa dimension à des pièces comme « Historia de un amor », « Todo cambia » ou « Dans mon pays », une chanson dont elle a écrit les paroles. La pièce la plus étonnante du programme est cette célèbre chanson de Claude François « Viens à la maison » qui en changeant de rythme devient un petit bijou de poésie, car du coup on écoute les paroles. Quand elle ne chante pas, elle danse sur le jazz latino de l’ensemble Carabanchel et entraîne le public à en faire autant. Elle pousse la performance jusqu’à faire chanter juste l’assistance dans « Todo Cambia » ou l’Air du Toréador de Carmen interprété par le baryton Roméo Fidanza et noue un contact chaleureux et complice avec la salle qui lui fait un triomphe.

Le mérite de la partie classique du concert tient surtout dans le fait de rendre accessible un répertoire « réservé » dans une approche simple et sincère et d’y mettre autant de cœur et d’engagement que dans la musique populaire. Ainsi de la mélodie de Fauré « Au bord de l’eau » chantée avec beaucoup de subtilité par Nicolas Marie. Une heure et demie très sympathique avec ses moments d’humour et d’émotions.

Après l’atelier, le salon part en tournée jusqu’en mai 2023. Les dates et les lieux sont à retrouver sur le site de 42 Production.

plume_07 Frédéric Norac
17 octobre 2022


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