Les œuvres pour piano seul de Franz liszt
On a là deux pièces écrites en 1851-1852, donc postérieures à la mort de Chopin, dont on peut se dire, comme pour quelques autres (ballades, berceuse, mazurka brillante), que de la part de Liszt elles ont forcément quelque chose d’un hommage à son grand ami disparu. Pour autant, dans ces deux amples morceaux, on ne cherchera pas trop de références nettes au Polonais, même s’il y apparaît ici et là quelques souvenirs de celui-ci, à commencer par le thème principal de la Première en ut mineur, dite « Mélancolique ». Dans l’ensemble, elles restent très lisztiennes, surtout dans l’écriture pianistique. Dans la première, le motif principal est « animé d’un mouvement incessant d’octaves, orné de figurations diverses et de passages cadencés ; le thème secondaire, chantant, a beaucoup moins de relief », de sorte qu’on « préférera peut-être la seconde Polonaise (en mi majeur), sœur de la polonaise en la majeur de Chopin : la thématique en paraît mieux affirmée, avec, pour chacune des deux idées, la même éloquence héroïque, le même ton chevaleresque. »72 Ce que semblent corroborer les interprètes dont le choix se porte beaucoup plus souvent sur cette dernière.
Franz Liszt, polonaise S 223, no 1, par Angelika Fuchs, enregistrement public, 2008.Sacre Guy, La Musique de piano, Robert Laffont, Paris 1998, p. 466.
Michel Rusquet
7 mars 2021
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