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2 mai 2021 —— Michaël Sebaoun.
Anthony Girard, Éloge de la candeur, œuvres pour hautbois et piano, Jean-Pierre Arnaud (hautbois, cor anglais), Geneviève Girard (piano), Patrice Kirchhoff (flûte), Centre International Albert Roussel 2020 (CC004).
Enregistré à Paris en mai-juin 2017.
Après un CD d’oeuvres pour violon publié chez Azur Classical, le compositeur et théoricien Anthony Girard (né en 1959) consacre son nouvel album à sa musique avec hautbois, instrument privilégié de son catalogue.
En ouverture, Éloge de la candeur, sonate pour hautbois et piano à la « texture transparente », dit le compositeur, se divise en trois mouvements. Le premier combine fluidité des lignes et dégradé de couleurs à l’accompagnement. Dans le second, l’introduction sobre rappelle L’oiseau d’éternité pour piano, puis les accords répétés installent un temps étale. Le troisième débute « dans l’esprit d’un scherzo », avant de retourner à la lumière.
Apothéose de la mélancolie, pour cor anglais et piano et sa jumelle, la sonate précédente, expriment peut-être ce qui fait la quintessence de l’art d’Anthony Girard : couleurs tonales, arabesques légères, simplicité, élévation et intériorité. On ne manquera pas d’écouter également, dans cette filiation, la sonate pour violon et piano, « Behind the Light », interprétée par Geneviève Girard au piano et Isabelle Flory au violon (Naxos 9.70221) ; ou encore les 24 préludes pour piano, « Le Cercle de la vie » (Naxos 8.572993), miniatures romantiques dans leur forme, couvrant « la totalité des états émotionnels », note le compositeur, et où s’agrègent tous les éléments d’une post-modernité accomplie.
Le présent CD contient encore deux oeuvres plus anciennes du compositeur, Épilogue en trio, pour flûte, hautbois et piano (1984) et onze pièces brèves pour hautbois et piano (1982), exposant le langage d’Anthony Girard « première manière », frappé d’atonalité. Les effets de rupture de l’Épilogue, les éclats virtuoses contrastent avec le style de référence du compositeur.
À l’identique, les onze pièces brèves s’attachent « aux possibilités expressives et techniques des instruments », sans omettre de-ci de-là un lyrisme parfois bartokien.
Deux oeuvres de jeunesse donc pour une face méconnue d’Anthony Girard. On pense au compositeur Philippe Hersant qui écrivit un Mouvement pour piano dans le souvenir de Stockhausen, avant d’écrire ses Ephémères.
Fidèles interprètes du compositeur, Geneviève Girard, Jean-Pierre Arnaud et Patrice Kirchhoff méritent tous nos éloges.
Pour tracer un portrait « complet » du compositeur, on suggèrera encore de s’orienter vers Les Âmes perdues (2002) pour orchestre (Éditions Folle Avoine), explosion de détresse intérieure, cri de violence auquel le compositeur ne nous a pas accoutumé.
Michaël Sebaoun
2 mai 2021
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Dimanche 2 Mai, 2021 3:40