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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte —— La musique instrumentale de Beethoven à Schubert.

La sonate pour piano D 537 de Franz Schubert

L'œuvre instrumentale de Franz Schubert ; la musique de piano, les sonates ; D 157 ; D 279 ; D 459 ; D 537 ; D 557 ; D 566 ; D 567 ; D 568 ; D 571 ; D 575 ; D 613 ; D 625 ; D 664 ; D 784 ; D 840 ; D 845 ; D 850 ; D 894 ; D 958 ; D 959 ; D 960.

Chère au cœur de tous les schubertiens fervents, cette « petite » sonate en trois mouvements, la première des trois que le musicien écrivit dans la tonalité de la mineur, est « une œuvre à la fois très romantique et très intime, la première du genre où l’univers nocturne de Schubert trouve une expression adéquate. »7 On savoure évidemment la délicieuse fraîcheur de l’allegretto quasi andantino central, dont on retrouvera le thème principal, plus élaboré, dans le finale de l’avant-dernière sonate (D 959 en la majeur), mais ce sont les deux allegros qui, par la force de leur inspiration poétique, suscitent le plus grand étonnement. Ils baignent l’un et l’autre dans un climat d’inquiétude nocturne et fantastique, et si la forme sonate y est traitée avec une grande fantaisie, c’est que, dans sa vingtième année, le musicien entend déjà en faire avant tout un cadre bien à lui, celui de la rêverie romantique. À cet égard, l’allegro initial « annonce l’avenir : c’est le premier où s’affirme l’idéal schubertien de la sonate, aux antipodes de la conception beethovénienne, le premier où, de manière bien modeste encore, s’ébauche une nouvelle notion du temps et de l’espace musicaux. »8 En plus, cette sonate semble parfois se projeter vers des mondes à venir, ceux de Brahms et surtout de Bruckner, par le jeu des silences qui viennent fréquemment interrompre le discours en faisant basculer les développements dans des climats opposés.

Franz Schubert, Sonate pour piano D. 537 (publiée comme opus posthume 164), en la mineur, I. Allegro ma non troppo, II. Allegretto quasi andantino, III. Allegro vivace, composée en 1817, publiée par Spina, vers 1852, par Mitsuko Uchida

 

plumeMichel Rusquet
20 février 2020

© musicologie.org

Notes

7. Harry Halbreich, dans Tranchefort François-René (dir.), « Guide de la musique de piano et de clavecin », Fayard, Paris 1998, p. 660.

8. Ibid.

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