Né à Bonn d’un père violoniste qui compta le jeune Beethoven parmi ses élèves, il fut à son tour l’élève de ce dernier, à Vienne, dans les années 1801-1804, avant d’entreprendre une carrière qui, entre tournées de pianiste et postes fixes de chef d’orchestre, allait notamment le conduire à Londres, à Francfort et à Aix-la-Chapelle.
Il est en fait plus connu par sa fidèle amitié à l’égard de Beethoven et par les notices biographiques qu’il lui consacra sur le tard que par ses propres œuvres. On sait que Beethoven n’appréciait que modérément l’admiration sans bornes que lui portait son élève et disciple proclamé, et il est patent que cette proximité avec « le grand sourd » a eu une influence déterminante sur les compositions de Ries.
Malheureusement, si celui-ci, avec un réel talent, a su coller au plus près au style de Beethoven, il n’est jamais vraiment parvenu à trouver un ton personnel, et l’écoute de ses œuvres dissipe rarement l’impression d’avoir affaire à un pâle épigone du Maître. Ses œuvres pour piano, hormis peut-être quelques concertos, semblent d’ailleurs avoir sombré corps et biens dans l’oubli ; ses huit symphonies, auxquelles ne manquent pourtant ni le métier, ni l’énergie, ni la verdeur orchestrale, suscitent d’autant plus de frustration qu’on les sent voulues sur le modèle vénéré ; finalement, c’est peut-être dans son copieux catalogue de musique de chambre qu’on trouvera des pages susceptibles de lui sauver la mise, par exemple le trio avec clarinette opus 28, la Sonate pour clarinette et piano opus 29, la Sonate pour cor et piano opus 34, les Sonates pour violoncelle et piano opus 21 et opus 125, le Quintette pour piano et cordes opus 74 (avec contrebasse), et (plus pour l’originalité des effets de timbre que pour une quelconque profondeur musicale) des œuvres comme le sextuor opus 142 (avec harpe et vents) ou l’octuor opus 128. Mais, même dans de telles œuvres, on n’attendra pas trop de Ries qu’il s’élève au-dessus du rang qui est le sien, celui d’un très bon artisan.
Ferdinand Ries, Grande sonate fantaisie, pour piano en fa dièse mineur, « L’infortune », opus 26, par Alexandra Oehler.Michel Rusquet
4 février 2020
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