Compositeur entre deux âges, Hummel a laissé une dizaine de partitions pour piano et orchestre (dont sept concertos) qui, parfois, manifestent un léger penchant romantique et annoncent les concertos de Chopin. C’est notamment le cas de l’opus 85 en la mineur et de l’opus 89 en si mineur qui sont sans doute les plus remarquables de ces concertos.
On peut apprécier leur aplomb dynamique, leur orchestration d’une rayonnante aisance, et, pour la partie soliste, aussi bien certaines véhémences virtuoses que les courbes délicates des mouvements lents.
Johann Nepomuk Hummel, Concerto pour piano no 2, en la mineur, opus 85, I. Allegro moderato, II. Larghetto, III. 3. Rondo, par Stephen Hough (piano), l'English Chamber Orchestra, sous la direction de Bryden Thomson.Dans d’autres œuvres comme les concertos opus 110 en mi majeuret opus 113 en la bémol majeur, le compositeur semble avoir poussé encore plus loin ses ambitions : « Il s’agit de partitions vastes, richement orchestrées, mélodiquement séduisantes, aux gestes amples (le début de l’opus 110 ne va pas sans résonances militaires) et dotées de finales en rondo propres à soulever les foules (celui de l’opus 113 est intitulé Rondo alla Spagniola). »10
Mais, là comme dans d’autres concertos (opus 34 et 44) ou dans ses rondos « brillants », opus 56 et 98), Hummel a rarement atteint le même niveau de réussite que dans ses opus 85 et 89.
Johann Nepomuk Hummel, Concerto pour piano no 5 en la bémol majeur opus 113, I. Allegro moderato, II. Larghetto con moto, III. Allegro moderato, par Howard Shelley (piano) et the London Mozart Players.Le catalogue de Hummel compte quelques pages concertantes pour violon ou pour alto ainsi qu’un double concerto pour piano et violon (opus 17), mais il n’y a là rien de très marquant. En revanche, le compositeur a tiré une certaine gloire de son concerto pour trompette en mi bémol majeur qui continue à juste titre de séduire public et interprètes avec un premier mouvement d’une belle ampleur, un andante très élégiaque et, pour conclure en beauté, un rondo pétillant, d’une folle exubérance virtuose. Moins en vue, mais tout aussi digne de considération : le concerto pour basson en fa majeur. La notoriété de celui de Mozart continue de lui faire de l’ombre, et c’est bien dommage car cette œuvre au lyrisme tendre est un petit chef-d’œuvre d’expressivité, d’invention et de fraîcheur.
Johann Nepomuk Hummel, concerto pour trompette, I. Allegro con spirito, II. Andante, III. Rondo, allegro, Håkan Hardenberger (trompette), Academy of St. Martin in the Fields, sous la direction de Neville Marriner, 1986.Michel Rusquet
29 mai 2020
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10. Vignal Marc, dans « Le Monde de la musique » (229), février 1999.
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