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1er janvier 2020 —— Jean-Marc Warszawski.

Le violon et l'oiseau des Artifices

Le violon et l'oiseau, conte musical, Ensemble les Artifices, texte d'Armelle Bossière, illustrations de Victoria Morel. Livre album (40 p. + CD), Seulétoile 2019.

Le violon et l'oiseau, conte musical, Ensemble les Artifices, texte d'Armelle Bossière, illustrations de Victoria Morel. Livre album (40 p. + CD), Seulétoile 2019.

L’Ensemble Artifices, plutôt instruments anciens, centre son répertoire et sa réflexion sur l’imitation en musique, vaste question très discutée au xviiie siècle : quel est le pouvoir d’imitation de la musique jusques y compris l’imitation des sentiments ? La musique qui provoque des sentiments doit bien en porter quelque chose. Une interrogation qui n’est pas tout à fait celle de la description en musique.

L’ensemble Artifices propose de nombreuses manifestations, où bien entendu les oiseaux tiennent une place de choix, différents programmes de concerts, des conférences, des actions pédagogiques dans les écoles et les conservatoires, et des publications, comme ce conte musical.

Dès le milieu du xviiie siècle, les dames du « beau monde » pouvaient se distraire en apprenant des airs à la mode aux oiseaux, particulièrement aux serins. Elles disposaient pour cela d’un tout petit orgue mécanique à cylindre, qui jouait ces airs. Une manivelle entraînait le cylindre, dont les picots ouvraient les valves des tuyaux accordés, tout en actionnant un soufflet : la serinette.

Il fallait couvrir la cage, éviter toute distraction à l’oiseau et en avant la manivelle. À force de seriner, l’oiseau finissait par répéter la mélodie par mimétisme.

Avec le temps et la maîtrise technologique, le même cylindre a pu jouer plusieurs mélodies. Il suffisait de le débrayer. Il y eut même la merline, jouant plus bas, pour enseigner le chant aux merles.

On raconte ici l’histoire d’un oiseau captif dont le chant est dompté à la serinette par une petite fille. L’oiseau s’échappe, mais dans le monde des volatiles en liberté, pas un ne comprend sa langue. C’est un violon polyglotte qui va l’aider à retrouver son vrai chant.

La voix de la récitante est entourée du concert d’oiseaux selon une quinzaine de compositeurs des xviie et xviiie siècles, et aussi un air de serinette d’époque : L’hirondelle d'Antoine Dornel et celle de Louis-Claude Daquin, qui n’a pas mis que le coucou en musique, on lui préfère ici ceux de Theodor Scharzkoff et de Giuseppe Giamberti, Les fauvettes de François Couperin, Les tourterelles de Hotterre, Le rossignol de Biber, auquel on emprunte même un chat, et Le carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns, avec ses « Poules et coqs » et « Le cygne », qui donne le signe de conclusion.

Alice Julien-Laferrière (violon et direction musicale), Matthieu Bertaud (flûtes), Thibaut Roussel (théorbe), Mathilde Vialle (viole de gambe), Émeline Bayart (récitante).

plume 4 Jean-Marc Warszawski
1er janvier 2020
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