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6 juillet 2020 —— Frédéric Norac.

D'une abbaye, l'autre : les festivals d'automne des Centres culturels de rencontre

Royaumont

Festival d'Ambronay 2020 : se réinventer pour continuer à exister

Le monde de la musique sort péniblement de son confinement de trois mois et tente tant bien que mal de raccrocher les wagons, en inventant des formules qui lui permette d'exister, de survivre plutôt devrait-on dire, et tente d'imaginer ce « monde d'après » dont on nous parle tant et qui n'émerge guère...

Dans ce mouvement, Ambronay fait figure de pionnier et  a annoncé le 30 juin son festival 2020 via le web bien sûr et par la voix de son directeur, Daniel Bizeray (dont le départ avait été annoncé en décembre dernier pour septembre de cette année) et de son adjoint et délégué artistique Pierre Bornachot.

Une édition allégée bien sûr et ramenée à trois week-ends, du 18 septembre et 4 octobre, avec moins de concerts et  plus courts, réunissant  essentiellement de petites formations et des artistes et des ensembles associés de longue date avec le festival : La Capella Mediterranea,  Leonardo Garcia Alarcon et Mariana Flores ;  William Christie et les Arts Flo ; Les Surprises de Louis Bestion de Camboulas ; les Ombres et Eva Zaijick ; les Cris de Paris de Geoffrey Jourdain ; Thomas Dunford et son ensemble Jupiter et bien sûr l'ensemble Sollazzo, révélation du festival Eeemerging qui pour cause de pandémie n'aura pas lieu cette année.

Parmi les propositions les plus originales, on notera un concert à la carte de Mariana Flores où le public pourra choisir le répertoire, et un concert dit d'étape où les Cris de Paris viendront présenter un « work in progress » : l'Actéon de M.A. Charpentier en cours de réalisation, dans une mise en espace de Benjamin Lazar.

Bien sûr les musiques du monde et le cross-over seront présents dans la programmation : : une rencontre entre baroque et électro (Orpheus Mix), le quatuor A'Dam, le groupe Bab Assalam et la chanteuse  réunionnaise Maya Kamati, mais il n'y aura pas de chapiteau cette année ni d'after au bar du festival. Le festival misera plutôt sur l'extérieur pour autant que le temps le permette. L'Abbaye est au milieu d'un parc municipal et de nombreux événements sont prévus pour le faire vivre

Pour cette édition un peu particulière baptisée « Explorations », le festival a décidé de se réinventer en allant au-devant des publics locaux, notamment en jouant le jeu de l'animation avec de nouvelles formes de visite sonores et musicales pour les journées du patrimoine les 19 et 20 septembre et des interventions théâtrales et musicales dans tout l'environnement. Au lieu de distribuer une bible, des comédiens crieront le programme de la soirée dans les files d'attente.

Dans l'impossibilité d'utiliser la Salle Monteverdi dont la jauge déjà réduite serait ridiculement restreinte par les impératifs de distanciation, une partie des concerts se tiendra dans la Salle polyvalente municipale. C'est là aussi que se tiendront les conférences rencontres qui associeront le philosophe Dominique Bourg à trois invités, Françoise Nyssen, Coline Serreau et Cyril Dion.

La jauge de l'Abbatiale sera réduite au quart de sa capacité habituelle - 250 places dans un dispositif bifrontal, qui offrira à l'ensemble du public un confort visuel et physique appréciable.

Cerise sur le gâteau, le festival inaugurera  cette année une formule courageuse pour le prix de places qui s'échelonnera de 10 à 40 € pour les concerts de l'abbatiale, de 5 à 20 pour la salle polyvalente et dont le choix du tarif sera  laissé à l'appréciation du public. Malgré cela, les places risquent d'être « chères », au vu des capacités d'accueil.

La billetterie n'ouvrira que le 22 août, sans doute par prudence, afin d'éviter d'éventuelles déconvenues.

Programme en ligne

Royaumont : un été culturel et un automne festivalier

Royaumont n'attendra pas la fin de l'été pour accueillir les visiteurs et rouvrira ses portes dès le 6 juillet. On pourra de nouveau visiter l'abbaye, y séjourner et s'y restaurer, et chaque dimanche, du  5 juillet au 30 août, en plus de la visite du cloître, des trois jardins et du parc, le centre proposera des concerts ou des rencontres d'une durée de 3/4 d'heure accessibles librement aux visiteurs. Pour ceux qui n'ont pas de voiture, une navette existe au départ de la gare de Luzarches (sur réservation).

Le festival  lui-même débutera le 6 septembre pour s'achever le 31 octobre. Dans une forme quelque peu allégée, il proposera un ou deux événements par week-end, mais la qualité et l'intérêt des programmes viendront compenser leur nombre restreint. Parmi ceux qui ont particulièrement retenu notre curiosité, citons :

deux concerts de l'ensemble Les Métaboles de Léo Warynski  : Les Liebeslieder Walzer de Brahms dans leur rare version pour chœur et deux pianos le 20 septembre et des Cori spezzati  d'hier et d'aujourd'hui (c'est-à-dire spatialisés) le 17 octobre.

Le Chant de la terre de Mahler dans un arrangement de Reinbert de Leeuw avec la mezzo Lucile Richardot et le ténor Yves Salaens le 13 septembre.

La très étonnante pièce chorégraphique de Stockhausen, Inori (Adoration) pour deux danseurs et bande magnétique, le 27 septembre.

De la musique ancienne avec un parcours autour de Philippe de Vitry et un programme de l'ensemble Le Miroir de Musique consacré à l'Ars Nova français, le 10 octobre.

On pourra également entendre des créations, des programmes de musique et de danse contemporaine et, puisque la rentrée sera faite, plusieurs ont été pensés en direction des scolaires.

Nul doute que dans la diversité des dix-huit programmes proposés, vous ne trouviez un prétexte ou une envie d'aller vous baigner dans la sérénité des bâtiments et vous promener dans les jardins ou le parc de 6,5 ha, de cette magnifique abbaye cistercienne remarquablement restaurée en 2016.

Détails et informations sur l'agenda du centre.

Frédéric Norac
6 juillet 2020
© musicologie.org


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norac@musicologie.org

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