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29 décembre 2020 —— Jean-Marc Warszawski.

Ce qu'a vu le vent d'Est et entendu le pianiste Ryutaro Suzuki

Ryutaro Suzuki (piano), Ce qu'a vu le vent d'Est, œuvres de Claude Debussy, Jacques Ibert, Hisadata Otaka. Hortus 2019 HORTUS 177.

Enregistré à la Chaux-de-Fonds, 18-20 mai 2018.

Né au Japon, à Kamakura, au sud de Yokohama, dans la baie de Sagamai, Ryutaro Suzuki a choisi de survoler celle de la Seine et suivre le fleuve jusqu’à Paris, pour étudier son instrument au Conservatoire national Supérieur, dans les classes de Bruno Rigutto, Michel Dalberto, Michel Béroff et Hortense Cartier-Bresson avec laquelle il obtient ses diplômes de concertiste, en 2015. Il se perfectionne alors avec Elisso Virsaladze, à la Scuola di Musica di Fiesole, en Italie, et remporte plusieurs concours internationaux de haut niveau. Il se produit en récital ou avec orchestre dans différentes contrées du monde, particulièrement au Japon.

Son premier enregistrement, consacré à des œuvres de Scarlatti, de Wolfang Amadeus Mozart, Franz Liszt et Maurice Ravel (Claves 2017) a suscité un ensemble de commentaires élogieux.

Le programme de son second Son second cédé consiste en une grande vague Claude Debussy et d’une ondulation Jacques Ibert se prolongeant jusqu’à Tokyo avec Hisadata Otoka.

D’entrée de cédé le pianiste prend ses marques, avec une des œuvres pianistiques les plus abouties et des plus virtuoses de Claude Debussy. Une œuvre pleine de lumière, de joie et de puissance. L’Isle joyeuse est l’île de Jersey, en été 1904, où il file le grand amour, doublement extra-conjugal, avec Emma Bardac…

Ryutaro Suzuki domine parfaitement le sujet à mille facettes, où l’Ile est déjà La mer à venir. Un magnifique son de piano cohérent dans tous les cas de figure, précision digitale où rien ne passe sous le tapis et ne glisse au savonnage, un emploi de la pédale forte parcimonieux qui met en valeur la belle articulation digitale, de la dextérité dans les nuances et les mille articulations des motifs si changeants. Une vague ou chaque éclaboussure est maîtrisée.

Une fois cette Isle joyeuse posée, les douze préludes sont comme une revue des détails développés dans toutes les sensations possibles. Des préludes qui ne préludent plus à rien, qui n’égrènent pas même les douze tons, qui sont des tableaux de genre, des paysages de sensations.

Les trois Histoires, sur les 10 composées en 1922 par Jacques Ibert, continuent sans rupture le flot musicalement homogène, tout comme paradoxalement les deux mouvements de la Suite japonaise de Hisadata Otaka (1940), Japonais ayant étudié à Vienne, qui a si bien intégré le style debussyste. Autrement dit, puisqu’on est sur une île, on resent à peine les changements de plages.

 Jean-Marc Warszawski
29 décembre 2020


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