Tchaikovsky, The Seasons, Vladimir Tropp (piano). Fondamenta 2019, (2 CD, FON 1901036).
Enregistré à la Seine Musicale, 27-30 février 2019.
Vladimir Tropp, qui vient de fêter ses quatre-vingts ans est peu médiatisé en France. Il est une grande figure de l’art pianistique russe, c’est-à-dire une grande figure mondiale du piano. Outre ses nombreux concerts et enregistrements discographiques, il est un professeur recherché à l’Académie Gnessine de Moscou (où il a été formé et qu’il a dirigée) et des classes spéciales de piano du Conservatoire de Moscou. Nombreux sont ses élèves qui ont fait honneur à son enseignement, dont notre regrettée amie Macha Belooussova ou l’actuelle immense poétesse du clavier Yulianna Avdeeva.
Il nous livre ici son second enregistrement des Saisons de Piotr Ilitch Tchaïkovski, rarement jouées ou enregistrées dans leur intégralité.Son premier enregistrement date de 1995 pour Denon. On devrait dire Les mois, car à la demande de la revue mensuelle « Novellist », le compositeur a livré une œuvre pour chaque numéro de l’année 1876, chacune inspirée par une épitaphe extraite de la poésie russe.
Vladimir Tropp a également rédigé le livret soigné, très bien écrit très bien traduit, dans lequel il exprime, pièce par pièce, les sentiments qu’il y attache : affects psychologiques, paysages, scènes, russophilie, mais aussi caractères musicaux, mélodiques, lyriques, symphoniques. Il évoque souvent Konstantin Igumnov qui a également enregistré les Saisons dans leur intégralité en 1947, un an avant sa mort, duquel Vladimir Tropp partage la passion pour les œuvres de Rachmaninov.
Le pianiste a ajouté en début et fin de programme les deux seuls nocturnes composés par Tchaïkovski, dont l’un lui semble être du matin, l’autre du soir, par analogie aux Prières du matin et du soir, premières et dernières pages de l’Album pour les enfants.
Ces pièces, assez intimes, composées pour le salon, ont dans l'ensemble caractère et lyrisme du nocturne, de la nostalgie qui peut devenir élégiaque, voire tragique, un caractère que les épisodes dansants, le trot alerte des chevaux tirant la troïka, ou le mouvement des faux de la moisson effacent à peine.
On connaît mal, du moins en France, la musique pour piano de Tchaïkowski. Il faut lire et écouter Vladimir Tropp, c’est d’une splendide pureté.
Pour mieux l’écouter, Fondamenta propose deux cédés : un pour la haute-fidélité, l’autre pour les baladeurs, ordis et autres technochoses.
Piotr Ilich Tchaïkovski, Les saison, « Septembre, La chasse » (extrait).
1. Nocturne en fa majeur, opus 10, no 3.
2. Janvier, Au coin du feu
3. Février, Le Carnaval
4. Mars, Chant de l'alouette
5. Avril, Perce-neige
6. Mai, Les Nuits de mai
7. Juin, Barcarolle
8. Juillet, Chant du faucheur
9. Août, La Moisson
10. Septembre, La Chasse
11. Octobre, Chant d'automne
12. Novembre, Troïka
13. Décembre, Noël
14. Nocturne en do dièse mineur, opus 19, no 4.
Jean-Marc Warszawski
28 novembre 2020
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Mercredi 25 Mai, 2022 14:56