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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte —— La musique instrumentale de Beethoven à Schubert.

Ludwig van Beethoven

La symphonie no 8, opus 93, de Ludwig van Beethoven

Les symphonies : no 1, en ut majeur, opus 21 ; no 2, en majeur, opus 36 ; no 3, « héroïque », en mi bémol majeur, opus 55 ; no 4, en si bémol majeur, opus 60 ; no 5, en ut mineur, opus 67 ; no 6, en fa majeur, « Pastorale », opus 68 ; no 7, en la majeur, opus 92 ; no 8, en fa majeur, opus 93 ; no 9, en mineur, opus 125.

Symphonie no 8, en fa majeur, opus 93, 1. Allegro vivace e con brio, 2. Allegretto scherzando, 3. Tempo di menuetto, 4. Allegro vivace, composée en 1812, créée à la la Redoutensaal de Vienne, 27 février 1814, sous la direction du compositeur, pas de dédicace.

Petite par la taille, quoique dotée d’un final extrêmement développé, la « Huitième » était considérée par Beethoven lui-même comme sa « petite » symphonie. Le musicien y remplace le mouvement lent par une sorte de scherzo, où il utilise comme thème un canon burlesque écrit au cours d’un joyeux dîner en l’honneur de Maelzel, l’inventeur du métronome. Autre surprise : la réapparition, au troisième mouvement, du bon vieux menuet, avec un caractère rustique bien marqué, comme pour faire retour à une certaine tradition viennoise. On est assez loin de l’inspiration dionysiaque qui caractérisait la symphonie précédente : même si les deux mouvements extrêmes font place à de puissants contrastes, l’atmosphère générale est plutôt détendue et souriante, reflétant la spontanéité d’une œuvre sans détours que Beethoven aurait écrite pour l’essentiel pendant l’été de 1812, alors qu’il séjournait dans une ville d’eaux de Bohème et que, dit-on, il y était tombé sous le charme d’une belle cantatrice berlinoise.

Même « petite », la « Huitième » reste l’œuvre d’un très grand musicien au sommet de son art, et son aisance souriante la rend plus précieuse encore : bien que marqué vivace e con brio, l’allegro initial a quelque chose qui rappelle le climat unique de la « Pastorale » ; avec la note d’humour qui le caractérise, et les subtilités de l’écriture instrumentale qui vont de pair, l’allegretto scherzando qui suit offre un moment de divertissement idéalement léger ; dans sa simplicité très « paysanne », le tempo di menuetto, dont le trio met particulièrement les cors à l’honneur, rejoint lui aussi l’esprit de la « Pastorale » ; quant au final, sommet et aboutissement de l’œuvre, où domine une joie débordante, il impressionne par la richesse de ses développements et par une formidable énergie rythmique qui, cette fois, n’est pas sans rappeler une certaine « Septième »… écrite il est vrai presque au même moment.

Ludwig van Beethoven, Symphonie no 8 en fa majeur opus 93, par l'Orchestre Révolutionnaire et Romantique, sous la direction de John Eliot Gardiner.

 

plumeMichel Rusquet
31 décembre 2019

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Mardi 31 Décembre, 2019 23:34