Ne nous laissons pas prendre au numéro d’opus : ce sextuor en mi bémol majeur, publié en 1810, et réunissant deux clarinettes, deux cors et deux bassons, fut en fait écrit en 1795-1796. Au moment de le publier, Beethoven prétendit, non sans exagération, l’avoir composé en une seule nuit, manière sans doute d’en excuser les faiblesses. Car, comme l’a écrit Jean Witold, ce sextuor « est à la fois le type même de l’œuvre de commande ou de circonstance et un exercice de style et de plume qui, malgré les inventions qui fourmillent, n’apportent pas grand-chose à sa production ». On peut cependant prêter une oreille à cette œuvre très viennoise, sorte de suite en quatre mouvements, où se manifeste un don inné dans l’art de combiner les timbres et de jouer des possibilités techniques de chaque instrument, ce dont témoigne par exemple la belle virtuosité des interventions de la première clarinette.
Ludwig van Beethoven, Sextuor pour 2 clarinettes, 2 cores et 2 bassons, en mi bémol mejeur, opus 71, III. Menuetto, par Václav Kyzivát, Zdeněk Tesař, Zdeněk Tylšar, Bedřich Tylšar, František Herman, Vilém Horák (Supraphon 1992).
Michel Rusquet
9 décembre 2019
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