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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte : La musique instrumentale de Wolfgang Amadeus Mozart

Mozart : Introduction ; musique pour clavier ; musique de chambre ; musique symphonique ; musique concertante.

Les danses et les marches de Mozart

Outre deux musiques de ballet qu’on se doit au moins de citer (celle que Mozart écrivit pour accompagner son opéra Idoménée et sa contribution parisienne à celle des Petits Riens), on ne saurait négliger tout à fait la contribution du compositeur à la musique de danse de son époque. Une époque où, notamment à Vienne, on dansait beaucoup, que ce fût dans les auberges, en plein air ou dans les salles de bal. Parmi celles-ci figurait la fameuse Redoutensaal où, pendant le carnaval, se déroulait une série de bals donnés sous les auspices de la cour, avec cette notable particularité qu’en parfaite ligne avec les idées libérales de Joseph II, leur accès était ouvert aux personnes de tout rang. Or Mozart, qui pratiquait la danse avec passion et talent et qui avait, dès ses jeunes années, écrit de nombreuses pièces (surtout des menuets) destinées à cet usage, fut amené à en composer une quantité impressionnante pendant ses années viennoises, en particulier à partir de décembre 1787, car sa fonction de musicien de la chambre impériale lui faisait obligation d’écrire des danses pour ces bals de carnaval.

Pour ne parler que de sa production des grandes années viennoises, on a donc, dans des instrumentations étoffées et parfois insolites, une variété considérable de menuets et de contredanses, puis — car c’était une nouveauté à l’époque — de danses allemandes, un genre plus populaire, plus vigoureux aussi, qui, grâce à la largeur de vue de l’empereur, avait acquis droit de cité à la cour. Les contributions de Mozart à ces trois genres ont déjà l’intérêt de nous faire vivre — et presque visualiser — un aspect de la vie sociale viennoise d’alors, où, sous l’impulsion d’un monarque éclairé qui, lui-même, ne dédaignait pas d’entrer dans la danse, aristocratie, bourgeoisie et braves gens du peuple se mêlaient à la fête. On en trouve d’ailleurs un écho particulièrement parlant, avec une belle mise en relief des différences de « dignité » entre les trois genres, dans la célèbre scène du bal de Don Giovanni. Mais, bien que « mineures », ces pièces, surtout celles des toutes dernières années, méritent d’être considérées pour leurs qualités musicales propres. Elles nous prouvent une fois de plus que le génie de Mozart s’exprime aussi dans les petites choses, surtout lorsqu’il s’agit d’allier distinction aristocratique et veine populaire. Certains chefs — et non des moindres — ne s’y sont pas trompés, qui ont inscrit certaines de ces danses dans leurs programmes, mais peut-être faudrait-il aller plus loin pour leur rendre justice, par exemple en donner quelques-unes (en prélude aux œuvres des rois de la valse) lors du bal du Nouvel An à Vienne, comme le fit Claudio Abbado jadis ?

Wolfgang Amadeus Mozsart, Cinq contredanses K 609, par la Camerata Academica des Mozarteums Salzburg, sous la direction de Sandor Vegh.

On se gardera également de négliger la petite quinzaine de Marches que le musicien nous a laissées. Ici, peu de pièces de haute maturité (seules les trois dernières, K 408, datent des années viennoises), mais ces morceaux, qui semblent pour la plupart avoir été conçus comme complément à des sérénades ou divertimenti, séduisent par la variété de leur inspiration et par une belle richesse de couleurs et de rythmes.

 

 

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bouquetin

Mardi 28 Août, 2018 22:13