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musicologie

Robert Wyatt, Rock Bottom et Nick Drake, Five Leaves Left, 2 discogonies aux éditions Densité

Philippe Gonin, Robert Wyatt : « Rock Bottom ». « Discogonie », Densité, Rouen 2017 [72 p. ; ISBN 9782919296040 ; 9,95 €].

Alain Hertay et Alain Pire, Nick Drake « Five Leaves Left ». « Discogonie », Densité, Rouen 2017 [72 p. ; ISBN 9782919296071 ; 9,95 €].

29 mars 2017, par Alain Lambert ——

Deux petits nouveaux dans la jolie collection blanche et noire « Discogonie », contraction de discographie et de cosmogonie, une exploration méthodique, érudite et musicologique de l'univers du rock. Et dont, bien sûr,  Musicologie.org a rendu compte des quatre premiers volumes parus en deux ans : Neil Young/« Harvest », The Cure/« Pornography », Radiohead/« OK Computer »,  My Bloody Valentine/« Loveless ».

En ce mois de mars printanier, en voilà deux qui parlent d'une lointaine époque fleurie, mais parfois sombre et vénéneuse, avec le Rock Bottom de Robert Wyatt, et le Five Leaves Left de Nick Drake, deux musiciens blessés et flamboyants.

Le premier, Rock Bottom (1974), remet bien sûr le batteur, chanteur et compositeur de Soft Machine et de Matching Mole dans son histoire, quand après une mauvaise chute, il se retrouve en fauteuil roulant et aborde une nouvelle phase musicale dont cet album mythique est le fleuron. Philippe Gonin, auteur aussi du volume The Cure/« Pornographie » [voir notre chronique] le décrypte en explorant la complicité avec Nick Mason, batteur de Pink Floyd, et ici producteur, dont le sens de l'espace et du temps « floydiens » « crée incontestablement un climat particulier et unique ».

Puis, après avoir analysé la pochette, il reprend chacun des titres, face par face puisqu'il s'agit d'un vinyle pensé et architecturé comme tel. Sea Song, bien sûr, qui ouvre l'album, est analysée sur six pages, avec le son particulier de l'orgue Riviera, la simplicité du piano, climatique et non-virtuose, et le jeu des voix. Sans oublier les musiciens intervenant selon les titres : Nick Sinclair, Hugh Hopper, Mike Oldfield, Fred Frith, Laurie Allan, Ivan Cutler, Gary Wido...  Le dernier chapitre revient sur les deux titres produits en même temps et parus en single à l'époque. Pour clore sur le concert de Drury Lane de septembre 1974.

Le second, Five Leaves Left, (1969), écrit par Alain Hertay et Alain Pire, revient sur le premier opus de Nick Drake qui disparaîtra à l'âge de 26 ans, en 1974, justement, quand Robert Wyatt, lui, reviendra au monde musical avec Rock Bottom. Le travail avec le producteur Joe Boyd est ici aussi analysé longuement, le choix des musiciens, des arrangeurs pour les cordes, de la pochette... Puis les dix titres sont repris dans l'ordre des deux faces, et décryptés textes et et musiques. Un style qu'on appelait alors « folk/blues baroque », dans la lignée de John Renbourn, de Bert Jansch et du groupe Pentangle, dont le contrebassiste Danny Thompson est présent sur cet album.

Le dernier chapitre revient sur la façon dont le jeune poète guitariste abandonna en plein concert la tournée de sortie de disque, au Social Club de Smethwick, et comment les deux autres albums ne connurent pas plus de succès alors, mais seulement trente ans plus tard, à la charnière d'un nouveau siècle, comme pour tous les poètes maudits et les perdants magnifiques.

À venir chez Discogonie : Nick Cave/« Tender Prey » et Rage Against The Machine/« RATM ».

 

Alain Lambert
29 mars 2017
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