Matteo Fossi (piano), Le jeune Debussy : Suite bergamasque, Pour le piano, Estampes, etc. Hortus 2017 (Hortus 152).
Enregsitré dans la salle de concert Fazzioli à Sacile (Italie), livret d'Hélène Cao.
Matteo Fossi a étudié le piano et la musique de chambre aux Conservatoires de Fiésole puis de Ferrare avant de se perfectionner auprès de Mstsislav Rostropovitch, Alexander Lonquich, Maurizio Pollini et le Trio de Milan. Il se produit en soliste, musique de chambre ou en duo avec le pianiste Marco Gaggini en Italie et dans le monde. Il enseigne le piano et la musique de chambre à Fiésole, Venise et Sienne.
Après un cédé consacré à Robert Schumann (Hortus), puis aux œuvres pour violon de Peter Maxwell Davies en compagnie de Duccio Ceccanti (violon), Vittorio Ceccanti (violoncelle), Bruno Canino (piano) pour Naxos, un autre à Arnold Schönberg en deux pianos ou quatre mains avec son complice Marco Gaggini (Brilliant Classics) ou encore à Franz Schubert (Hortus), Matteo Fossi consacre son vingt-deuxième enregistrement aux œuvres de jeunesse de Claude Debussy, qui selon le pianiste est au xxe siècle ce que fut Ludwig van Beethoven au xixe siècle.
Les œuvres les plus anciennes de ce programme datent de 1890. À vingt-huit ans, Claude Debussy est un homme jeune, mais il s’est déjà pris dix ans de papier à musique. Homme jeune, mais pas tout jeune compositeur.
Après une danse bohémienne en 1880, le piano solo disparaît de l’horizon, sinon quelques transcriptions pour quatre mains, une pièce de musique de chambre avec violoncelle, une autre avec orchestre, et surtout des mélodies.
Puis en 1890, Claude Debussy compose la Suite bergamasque et cinq pièces séparées pour le piano, qui composent la première moitié du programme du cédé.
Matteo Fossi apprécie particulièrement ces pièces, plusieurs sont obligatoirement au répertoire des pianistes, parce selon lui tout ce qui fera Debussy y est en germe, y compris les ébauches de La mer dans D’un cahier d’esquisses de 1903 (plage 13).
Jusqu’à 1900, les pièces pour piano, en suites ou séparées sont essentiellement des danses, mais à partir de 1903 elles font référence à un imaginaire pictural (Claude Debussy disait aimer autant les images que la musique), des estampes japonaises à son attirance pour l’Espagne, en passant par la Tamise et les brouillards lumineux de William Turner qui semblent plus imprégner la musique de Claude Debussy que l’impressionnisme qu’on lui prête avec trop de facilité.
Le programme étant disposé chronologiquement, c’est donc un voyage debussyste de danses à images que nous propose Matteo Fossi.
Le cédé est accompagné d'un excellent texte d'Hélène Cao.
Claude Debussy, Masques (extrait), plage 14.Jean-Marc Warszawski
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décembre 2017
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Dimanche 15 Septembre, 2024