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Bonne fête, Cécile (à Notre-Dame de Paris)

Sainte Cécile. Décor peint (xixe siècle) sur la tribune de l'église de Castiglione en Corse.

Notre Dame de Paris, 22 novembre, par Frédéric Norac

Il semblerait qu'on ne sache pas très bien pourquoi Cécile, sainte et martyre, dont du reste la vie est peu documentée, est devenue la patronne des musiciens. Quoi qu'il en soit sa fête, le 22 novembre,  était une bonne occasion pour programmer cette Légende, musique de scène composée par  Ernest Chausson en 1891 pour le drame de Maurice Bouchor, l'auteur du fameux Poème de l'amour et de la mer.

Reposant essentiellement sur les chœurs féminins, enrichi d'un grand solo - une prière à la Vierge — confié à la protagoniste, son intérêt tient surtout dans ses interludes orchestraux où s'entend encore dans une harmonie audacieuse l'influence wagnérienne. L'instrumentation essentiellement basée sur les cordes auxquelles s'adjoignent la harpe et surtout le célesta, renforce le caractère éthéré de cette œuvre au texte quelque peu sulpicien dont l'esthétique évoque plutôt les grandes basiliques néo-byzantines que l'harmonie gothique de Notre Dame.

Ici comme dans le reste du programme, le chœur d'enfants de la Maîtrise de la cathédrale se révèle impeccable et parfaitement homogène. À peine lui reprochera-t-on une articulation un peu défaillante qui rend le texte incompréhensible. La partie soliste tenue avec probité exigerait sans doute une voix un peu plus affirmée que celle de Laurence Pourdroux. Dans l'ensemble, l'œuvre qui signa l'éloignement définitif entre le librettiste et le compositeur, ne laisse pas un souvenir impérissable.

En ouverture, l'orchestre de la Garde Républicaine en formation réduite proposait le prélude du Déluge, oratorio de Camille Saint-Saëns de 1875, dont les accents suaves ne laissent guère attendre l'idée de la catastrophe. Le Panis Angelicus de Caplet  n'est pas la mise en musique la plus célèbre de cet hymne. Composé en 1919, il était donné dans sa version originale pour chœur accompagné par Yves Castagnet à l'orgue. L'autre pièce de Caplet au programme était son septuor pour cordes. Si l'idée d'associer  au quatuor à cordes un chœur un trois voix pour ce septuor semi-vocal séduit dès les premières mesures, passée la découverte de cet alliage inédit, la pièce elle-même n'évolue guère et semble tirer un peu à la ligne. De l'avant-programme, on retiendra surtout, le Pie Jesu de Lily Boulanger composé en 1918, l'année même de la mort de la compositrice, dont l'écriture puissante, le sens dramatique et la spiritualité sans mièvrerie captivent immédiatement.

Si le panorama de la musique sacrée et d'inspiration religieuse française des années 1890 à 1920 que proposait ce concert ne manquait pas d'originalité dans le choix des œuvres, malgré la qualité des interprètes, il laisse une impression de tiédeur et manque un rien de variété pour captiver tout à fait.

Frédéric Norac
22 novembre 2016

 

Frédéric Norac : norac@musicologie.org. Ses derniers articles : Colères rossiniennes : (H)Ermione au Théâtre des Champs-ÉlyséesUn Rossini baroque : Franco Fagioli et Armonia AteneaLe charme désuet de l'opérette finissante : Monsieur Beaucaire d'André MessagerAmbronay 2016 : le meilleur pour la fin De la suite dans les idées : la saison 2017 de l'Opéra-Comique Tous les articles de Frédéric Norac.

 

 

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bouquetin

Vendredi 25 Novembre, 2016 3:40