Avant l'été aux Musicales de Montreuil

 

Les Musicales de Montreuil sont une association dont l'idée fixe est d'organiser des concerts dans la petite église médiévale Saint-Pierre-Saint-Paul, vestige d'un passé royal. L'érudit montreuillois, voire l'office de tourisme de la ville, attribue sa construction à Pierre de Montreuil, auteur de la Sainte-Chapelle de Paris et de la chapelle du château de Vincennes. On aime aussi croire que Saint-Louis entre deux séances de châtaignes sous son chêne de justice, venait se recueillir dans la chapelle du petit village de Montreuil noyé dans la forêt, bien avant les vagues industrielles et de friches industrielles qui s'y sont succédé.

Très structurée, il semble, cette association organise donc depuis quelques années des concerts de qualité, dans lesquels les ensembles vocaux de l'université Paris 8, sous la direction de Denis Gautheyrie sont accueillis, où on peut entendre des musiciens renommés, tel Thierry Escaich en 2014, voisin de Rosny qui a étudié la composition au Conservatioire de Montreuil sous la direction de Philippe Drogoz, le quatuor de saxophones « Inédits », dont le soprano enseigne au même conservatoire (dans cet ensemble, la stature des musiciens est inversement proportionnelle à la taille de leurs instruments), les pianistes Claire Désert et Emmanuel Strosser, le trompettiste et corniste David Guerrier, etc.

Une association pas mal symbolique qui s'en tient à sept concerts du dimanche dix-sept heures par an, comme les sept notes de la gamme diatonique, les sept jours de la semaine, les sept nains et les sept doigts de la main.

Il reste pour cette saison 2016 avant la coupure d'été deux concerts à venir :

Dimanche 22 mai, avec l'octuor à vent Initium, dans des œuvres de Beethoven, Mozart, Puccini et Grieg. Cet ensemble créé au sein du Conservatoire national supérieur de Paris en 2005, c'est fait remarquer sur les scènes et dans les concours internationaux, aussi par quelques cédés, dont des œuvres de George Onslow et de Charles Koechlin.

Dimanche 5 juin, l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Montreuil squattée par les Musicales de la même ville, accueillera les rencontres chorales de Seine-Saint-Denis (neuf trois pour les initiés), avec venu de Géorgie, l'ensemble Adila sous la direction de Maizer Gazdeliani, mais aussi l'ensemble Soli-Tutti, le Petit chœur de Saint-Denis, le chœur Arpeggione de Montfermeil, le choeur du Conservatoire de Saint-Ouen, le chœur des Polysons. Ça va chanter dans le cœur !

L'ensemble ADILA de Kutaisi en Géorgie, invité par l'ensemble vocal Soli-Tutti, donnera 5 concerts en Seine Saint-Denis et à Paris entre le 5 et le 12 juin. Ils présenteront un répertoire traditionnel et classique de polyphonies géorgiennes accompagné d'instruments et de danses.

La musique traditionnelle de Géorgie fait partie des grands courants polyphoniques de la Méditerranée jusqu'à la Mer Noire, au même titre que celle de Corse, Sardaigne, Albanie, Bulgarie et Arménie. Leurs ensembles vocaux perpétuent cette tradition, source d'inspiration pour les compositeurs de ces pays ainsi que de nos jeunes créateurs qui découvrent la richesse de ce patrimoine. La musique classique occidentale n'est plus la seule référence de la musique « savante » aujourd'hui. La découverte de pratiques et techniques différentes, souvent ancestrales, permet de s'ouvrir à la création artistique contemporaine.

Jean-Marc Warszawski
10 mai 2016

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ISSN  2269-9910

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