D'abord, le matin, à la nouvelle salle de la MJC du Chemin Vert, le Sillon (comme les champs, l'éducation, les vinyles...) de la danse autour des préludes de Bach par Jeanne-Marie Golse. Plus une création sonore de Jean Noël Françoise, une danseuse italienne, Laura Simi, vivant actuellement à Caen avec sa compagnie Silenda, et un jeune danseur caennais de dix ans, Léo Launey. Le tout devant des élèves des trois écoles du Chemin Vert, très attentifs dans l'ensemble à l'aventure qui se déroule sur scène, subjugués souvent aussi.
Une grande complicité entre les deux danseurs, et la pianiste qui joue le jeu en se joignant parfois à eux. Un équilibre intéressant aussi entre Bach et la création sonore, par le biais de quelques notes sur le clavier, et l'interlude de piano préparé, qui apporte un peu de folie. Une chouette expérience pour donner envie aux jeunes spectateurs de rentrer dans le monde de la création contemporaine.
Photographie © Alain Lambert.
Et le soir, pendant que les cordes jouent pour tous publics à Vire les Portraits de femmes du Trio Caratini [voir notre chronique] les cuivres eux sont réunis dans l'amphi Daure de l'Université de Caen, pour un public de professeurs et d'étudiants cette fois.
En fait, le Titanic n'a fait que deux escales, entre son lieu de départ et son lieu de naufrage, la première à Cherbourg (où le ciné-concert ira d'ailleurs en séance scolaire le 26 mai). D'où l'idée de Guillaume Lamas, directeur général, à partir d'un film allemand de 1912, l'année du drame, récemment retrouvé et restauré, de demander une musique au compositeur suisse Christophe Sturzenegger, très réussie.
Titanic, ciné-concert, Orchestre régional de Basse-Normandie. Photographie © Claude Boisnard, Collectif OI14.
Deux quintettes à vent et un percussionniste, menés par Antoine Marguier, accompagnent donc ce voyage en trois actes, le départ, quasi documentaire, l'insouciance des premières heures et le drame, une musique souvent classique, parfois expressionniste, entre fanfare, orchestre de bal belle époque ou brass band pour la marche funèbre finale. Des musiciens tous très sensibles, dont le percussionniste Maxime Guillouet déjà remarqué lors d'un duo violon marimba l'été dernier [voir notre chronique].
Quant au film, malgré son côté un peu cheap comme on dit ces jours-ci, en particulier le choc de la maquette sur l'iceberg en carton pâte, il transmet sans doute l'émotion de l'époque, avec l'idée de faire tanguer l'image, doucement, pendant la scène du Café Parisien au 2e acte, au rythme de la valse, ou de faire se passer presque tout le 3e acte dans la cabine du télégraphiste, avec par la petite fenêtre, les passagers qui courent affolés en tous sens.
Titanic, ciné-concert, Orchestre régional de Basse-Normandie. Photographie © Claude Boisnard, Collectif OI14.
Voilà donc un Orchestre Régional bien investi dans la cité, et dans la région, sous ses diverses facettes créatives et sa géométrie variable adaptée à de nombreux contextes culturels. Espérons que la réunification annoncée lui permette de trouver sa place dans la grande région.
En attendant, La Renaissance, à Mondeville, accueille l'Orchestre régional, son voisin, dans des contes pour enfant et du cirque en musique le 1er et le 14 mars. Et en concert fantaisie le 10 avril avec Jean François Zygel. Voir le site de la Renaissance
Prélude sera rejoué le 3 mai à l'abbaye aux Dames à 17 h avec un autre danseur. Voir le site de l'ORBN.
Alain Lambert
5 février 2015
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