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 Caen, 27 juillet 2014, Par Alain Lambert ——

« Du bois (du métal) et des cordes » un superbe duo pour clore la saison de l'Orchestre Régional à Caen

Orchestre de CaenPhotographie © Alain Lambert.

Une fin de saison à deux, dans l'auditorium de l'Abbaye aux Dames, Anne Faucher au violon et Maxime Guillouet au marimba et au vibraphone, pour des pièces de Vivaldi à Pärt, en passant par Bartók et Piazzolla, en même temps que paraît le disque consacré à Erik Satie, arrangé par Michel Decoust pour tout l'orchestre [voir notre chronique à venir]. Un beau final donc, en attendant la rentrée prochaine.

Les deux percussions mélodiques sont impressionnantes, le grand marimba de cinq octaves surtout, dont les lames en bois exotiques résonnent amplement dans la chaleur de cette fin juillet. Tous les arrangements sont du percussionniste, qui passe d'un clavier à l'autre pour varier les timbres, privilégiant les aigus métalliques et cristallins, ou les graves boisés.

La sonate en la mineur opus 2, no 12, de Vivaldi s'adapte sans problème à ce contexte moderne où la basse continue résonne chaudement, et seuls les puristes pourraient regretter le clavecin.

De même, les huit duos pour violons de Bartók, joués deux par deux en interlude, gagnent en profondeur dans ce jeu dialogué entre lames et cordes.

Avec Fratres, d'Arvo Pärt,  c'est la version piano et violon qui a été réarrangée très sobrement, dans l'esprit mouvant du morceau, sans doute en incluant des influences d'une autre version pour quatre percussions. Une œuvre étonnante, à la fois très contemporaine, minimale, déchirée, et très intemporelle aussi, qui gagne en subtilité dans cette orchestration.

Orchestre de CaenPhotographie © Alain Lambert.

Enfin, les trois premiers mouvements de L'histoire du tango sont inversés dans l'ordre chronologique, pris comme des œuvres à part entière, entrecoupées des duos bartokiens. Les percussions leur donnent du swing, comme Astor Piazzolla savait le faire, au croisement de la tradition, du classique... Et du jazz, lui qui a joué ses pièces avec Gary Burton, vibraphoniste promoteur du jeu à quatre mailloches. L'ombre des deux grands musiciens est bien présente dans le jeu virtuose des interprètes de ce soir.

Et chacun des trois tangos reflètent toute une époque, dans son élégante musicalité. Nightclub 1950, Café 1930, Bordel 1900. Là où était né le jazz aussi.

Après le rappel, une jolie petite valse klezmer, toute légère, pétillante et entêtante, le public, ravi, s'intéresse aux deux instruments inhabituels dans le contexte classique. Une des originalités de l'Orchestre Régional, habitué à provoquer des rencontres insolites.

plume Alain Lambert
27 juillet 2014


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