Treasures of the German Baroque. Ensemble Radio Antiqua (œuvres de Telemann, Schaffrath, Reichenauer, Pisendel, Dieupart, Brescianelo). « Collection Jeunes ensembles », Ambronay Éditions, 2015 (AMY 305).
Contrairement à ce que le titre laisse entendre (pourquoi en anglais pour une maison d'édition française ?), il n'y a pas de baroque allemand. On ne peut parler d'Allemagne qu'à partir de 1871. Ici on est en Saxe, un pays d'échange et de grande culture, de commerce maritime, proche de la Pologne, de Prague, avec ses universités florissantes comme à Jena, sa pratique musicale à laquelle s'adonnent à haut niveau les princes et les princesses. La Saxe donnera une solide assise intellectuelle et musicale à l'Allemagne future, au point que la propagande nazie diffusera avec succès l'image durable d'une « Allemagne Patrie de la musique ».
Cet enregistrement concerne plus particulièrement la musique de la première moitié du xviiie siècle à Dresden, luxueuse métropole, où la cour princière entretenait l'un des plus célèbres orchestres de toutes les cours européennes. Et à cette époque, ce sont les musiciens italiens, employés dans toute l'Europe qui font référence et modèle.
Telemann y séjourna, Schaffrath y fut organiste à la Sophienkirche avant d'œuvrer à la cour de Berlin, Antonín Reichenauer, très influencé par les Italiens est un Pragois apprécié en Saxe voisine où ses partitions sont conservées dans les bibliothèques, Pisendel, violoniste et Konzertmeister à la cour de Dresde séjourna et étudia en Italie, Dieupart, compositeur français installé à Londres était connu en Saxe et a au moins inspiré Johann Sebastian Bach, l'italien Brescianello, quant à lui n'est pas monté très au Nord, après Munich, il s'est surtout illustré à la cour de Stuttgart.
En fait il s'agit surtout ici de l'influence musicale des Italiens de Munich à Prague, avec le centre attractif et rayonnant de Dresden, la métropole saxonne.
L'ensemble Radio Antiqua est loin d'être antique, pas même très âgé, puisqu'il s'est formé aux Pays-Bas en 2012, et a déjà un beau métier à son actif. À première oreille, c'est le basson qui assure le premier plan de drague.
Giuseppe Antonio Brescianello (1690-1758), Concerto a tre, pour violon, basson et basse continue en sol mineur : I Allegro (plage 22).Jean-Marc Warszawski
27 décembre 2015
1-3. Georg Philipp Telemann (1681-1767), Sonate en trio, pour violon, basson et basse continue en fa majeur (TWV 42:F1). Allegro, Soave, Presto.
4-6. Chritoph Schaffrath (1709-1763), Sonate en trio pour violon, basson et basse continue en si♭ majeur (CSXV E:20). Poco andante, Allegro assai, Allegro.
7-10. Antonin Reichenauer (v. 1994-1730), Concerto pour violon, basson et basse continue en sol mineur (Rk 18). Adagio, Allegro, Adagio, Allegro.
11-14. Johann Georg Pisendel (1687-1755) / Johann Sebastian Bach (1685-1750), Sonate pour violon et basse continue en do mineur (BWV 1024). Adagio, Presto, Affetuoso, Vivace.
15-21.Second livre pour flûte et basse continue en re majeur. Ouverture, Allemande, Courante, Sarabande, Gavotte, Passepied, Gigue.
22-24. Giuseppe Antonio Brescianello (1690-1758), Concerto a tre, pour violon, basson et basse continue en sol mineur. Allegro, Adagio, Allegro.
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