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Jaëll Marie
1846 - 1925

Née [née Trautmann]

Jaëll

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Née à Steinseltz (Alsace) 17 août 1846 ; morte à Paris 4 février 1925.

Pianiste, compositrice, pédagogue.

Elle est issue d'une famille d'agriculteurs aisés. Sa mère organise ses études de piano et ses concerts. Elle suit ses premiers cours de piano avec le français F. B. Hamma, professeur de piano, de chant et compositeur à Stuttgart. Ce dernier organise la première audition publique de Marie Jaëll le 14 décembre 1855.

Herz Henri Herz, Lithographie d' Achille Devéria 1832 

Alfred Jaëll Alfred Jaëll

Liszt Franz Liszt

Saint-Saëns Saint-Saëns

Charles Féré Charles Féré

En décembre 1856 elle est présentée à Henri Herz (1803 ou 1806-1888), compositeur, virtuose et professeur de piano d'origine viennoise au Conservatoire de Paris. Il est un des premiers pianistes d'Europe à se produire aux États-Unis dans les années 1845-1851. Il est aussi l'inventeur d'un Dactylion, instrument qui sert à donner plus d'étendue à la main, délier et fortifier les doigts, et à rendre le jeu plus égal et harmonieux. Elle suit également des cours avec le compositeur et chef d'orchestre Louis Liebe (1819-1900) à Strasbourg. Elle entre au Conservatoire de Paris en 1862 et obtient un premier prix de piano après 4 mois de cours.

De 1855 à 1862 elle s'est produite dans 145 concerts en France, en Allemagne et en Suisse.

Le 9 août 1866 elle épouse le célèbre pianiste Alfred Jaëll (1832-1882), élève de élève de Czerny en relation avec Chopin, Brahms, Nikolaï Rubinstein et Liszt, de 15 ans son aîné. Ils s'installent à Paris. Ils donnent ensemble de nombreux concerts en Europe : France, Allemagne, Angleterre, Italie, Irlande, Hollande, Belgique, Hongrie, Russie.

La guerre de 1870 exacerbe les sentiments nationalistes de Marie Jaëll, et mettra fin aux concerts en Allemagne et aux projets d'Alfred d'enseigner au Conservatoire de Leipzig en succession à Moschelès ou de prendre la direction la Neue Zeitschrift für Musik, fondée par Schumann.

A partir de 1870, elle suit quelques cours de composition avec César Franck, puis avec Camille Saint-Saëns qui repésente pour elle l'école française. Elle elle entretient avec lui une étroite amitié et une abondante correspondance. Vers 1871, Liszt, par l'entremise d'Alfred Jaëll fait éditer les Valses à quatre mains de Marie Jaëll et les joue à Bayreuth avec Camille Saint-Saëns.

Dans les années 1880, elle crée et joue à Paris les parties de piano de plusieurs de ses oeuvres. En 1887, à demande et parrainée par Saint-Saëns et Fauré, elle est admise comme membre actif à Société des compositeurs de musique.

Alfred Jaëll Meurt en 1882 des suites du diabète. Elle séjourne plusieurs fois chez Liszt, à Weimar de 1883 à 1885. Elle achève pour lui la troisième Mephisto-Walz et relit les épreuves de la Faust-Sinfonie. Liszt lui rend visite en 1886 à Paris, à l'occasion de la création de sa Messe de Gran par Colonne.

En 1891 et 1892, elle donne en six concerts l'intégrale de l'oeuvre pour piano de Liszt Salle Pleyel.  En 1893, toujours salle Pleyel elle joue l'intégrale des 32 sonates de Beethoven ; en 1902, salle Erard,  l'essentiel de la musique pour piano de Schumann en 6 concerts.

Vers 1895 elle entreprend l'élaboration de sa méthode d'enseignement du piano, basée sur son expérience personnelle, une introspection systématique et une interprétation personnelle de données issues de le psychologie et de la physiologie. Elle suit des cours de psychologie à la Sorbonne collabore à quelques expériences avec le psychologue et directeur de l'hôpital psychiatrique de Bicêtre Charles Féré grande figure du temps, élève de Charcot qui publie en 1887 Mouvement et sensation, une étude de  « psycho - mécanique ».

alfred JaëllCaricature italienne représentant Alfred Jaëll avec dix doigts à chaque main, saluant devant l'orchestre.

La méthode de Marie Jaëll tend à s'opposer au mécanisme alors à l'honneur et vise à la maîtrise mentale du jeu tactile. Son idée maîtresse est que les lignes papillaires (les empreintes digitales) doivent former des enchaînements harmonieux en relation avec l'harmonie du touché et du rendu sonore. Elle mène une série d'expériences en appliquant les doigts encrés sur des claviers virtuels en carton. Par la suite elle pense que l'orientation des lignes papillaires par rapport au magnétisme est déterminant, ou que le parcours des yeux est à mettre en relation avec le mouvement des lignes papillaires et des modes majeurs et mineurs, ou qu'attribuer une couleur à chaque doigt change la perception etc.

Femme excessive et souvent emportée, à l'imagination foisonnante, ses livres sont extrêmement minutieux et montrent des qualités rares à conceptualiser. Grâce à cela, à son rapport pratique au piano, à son entourage rationnel (Féré, Saint-Saëns), ce qui aurait pu être des idées débridées laisse place à des pistes aujourd'hui toujours exploitables, comme celle de se former une image mentale la plus précise possible du mouvement des doigts et de leur contact sur les touches, de ne pas mécaniser les mains par la répétition d'exercices, que ce qui est rapidement appris est meilleur que de longues répétitions inutiles. Pour arriver à cela, il faut prendre le temps de cultiver la main et d'en faire un élément interactif avec la pensée, au-delà du piano.

Marie Jaëll Marie Jaëll en 1910, phtographiée par Marie Kiener.

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Documents

Exraits de correspondances

Les rythmes du regard et la dissociation des doigts. Paris, Fischbacher, 1906

Extraits de Un nouvel état de conscience: la coloration des sensations tactiles. Paris, Alcan 1910

Elle numérote les doigts :
main droite :  1 3 5 7 9
main gauche : 2 4 6 8 10
Elle attribue une couleur du spectre solaire à chaque doigt

Elle fait des systèmes papillaires (les empreintes digitales) l'appareil du tact, déterminé avant la naissance et qu'on ne peut modifier. C'est sur lui que doit être basé l'instinct musical qui peut se manifester dans le toucher.

Catalogue des œuvres musicales

Bibliographie

LAURENT HURPEAU (coordinateur), Marie Jaëll : un cerveau de philosophe et des doigts d'artiste (préface par Alban Ramaut). Éditions Symétrie, Lyon 2004.

Marie Jaëll, Le divin dans la musique. Le Ménestrel, Paris 1886.

Discographie

Marie Jaël, Ce qu’on entend dans l’enfer, le purgatoire et le Paradis, pièces pour piano d’après une lecture de Dante, Célia Oneto Bensaid (piano), Présence Compositrices 2022  (PC 001) [+...] lire la suite.

 

 

Marie Jaëll, Complete Works for Piano (4), Concertos pour piano et orchestre nos 1 et 2, Cora Irsen (piano), WDR Funkhausorchester, sous la direction de Arjan Tien. Querstand / WDR 2017 (VKJK 1608).

Lire la présentation de Jean-Marc Warszawski

 

Marie Jaëll, Complete Works for Piano, Cora Irsen (piano). WDR Querstand 2016 (VKJK 1607).

Cédé I. 1-2. Deux méditations ; 3-6. Promenade matinale ; 7. Égaré ; 8. Impromtu ; 9-10. Prisme I et II ; 11. Paraphrase sur la lyre et la harpe de saint-Saëns ; 12. Sphinx. Cédé II. 1-10. Bagatelles ; 11-22. Les beaux jours ; 23-34. Les jours pluvieux ; 35-41. Sept pièces faciles ; 42-47. Harmonies imitatives.

Lire la présentation de Jean-Marc Warszawski

 

Marie Jaëll, Intégrale des œuvres pour piano (1), Cora Irsen (piano). Querstand / WDR 2015 (VKJK 1508/1). Sonate, Feuillet d'album, Six petits morceaux pour piano, Six esquisses romantiques, Valses mélancoliques (6), Valses mignonnes (6)

Lire la présentation de Jean-MarcWarszawski

 

Marie Jaëll, Intégrale des œuvres pour piano (2), Cora Irsen (piano). Querstand / WDR 2015 (VKJK 1508/2).

Ce qu'on entend dans l'Enfer (1-6), Ce qu'on entend dans le Purgatoire (7-12), Ce qu'on entend dans le Paradis (13-18).

 

 

Marie Jaëll
Sonate pour violoncelle
Mélodies et Lieder
Lara Erbès, piano
Lisa Erbès, Violoncelle
Catherine Dubosc, Soprano
Enregistré les 11-14 avril 2005.
Solstice, SOCD 227
5 Lieder : 1. Dein — 2. Der Sturm — 3. Die Vöglein — 4. Ewige Liebe — 5-9. Sonate pour violoncelle et piano — 4 mélodies sur des poèmes des « Orientales » de Victor Hugo : 10. Les tronçons des serpents — 11. Clair de lune — 12. Rêverie — 13. Nourmahal-la-Rousse — 4 mélodies : 14. L'Orage — 15. Un baiser — 16. Le Troupeau sans guide — 17. Les hiboux

Marie Jaëll : une bibliographie sélective

par Marie-Laure Ingelaere ——

1 - LA PERSONNE ET L'ŒUVRE

2- L'ŒUVRE PEDAGOGIQUE

2 - 1 : Ouvrages

2 - 2 : Articles.

3 - A PROPOS DE L'ŒUVRE PEDAGOGIQUE.

4 - MARIE JAELL ET LA PEDAGOGIE DU PIANO AUJOURD'HUI

5 - LES ŒUVRES MUSICALES EDITEES.

6 - A PROPOS DE L'ŒUVRE MUSICALE

7 - MARIE JAELL CONCERTISTE - INTERPRETE

8 - DOCUMENTS SONORES

Bibliographie établie par
Marie-Laure Ingelaere
bibliothécaire (B.N.U. Strasbourg)
08/10/1999
Révision 7 mars 2017


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Mercredi 27 Septembre, 2023