musicologie

Café Gloria, Thomaskirchhof Leipzig — Jean-Marc Warszawski

Entretien avec Michael Maul, Intendant du Festival Bach de Leipzig

Michael Maul. Photographie © Bach-Archiv Leipzig, Gert Mothes.

Le 11 janvier dernier, au café Gloria à Leipzig, dans le bâtiment même des Archives et du Musée Bach, Michael Maul, intendant du Festival Bach, ou Bachfest, a pris sur son temps de déjeuner pour répondre à mes questions. Une rencontre spontanée devant deux œufs au plat.

Jean-Marc Warszawski : Bonjour Michael Maul… Tout d’abord, je vous remercie pour le temps que vous accordez à musicologie.org, un temps précieux, car vous avez certainement beaucoup à faire pour le Bachfest de juin prochain… Voire les suivants. Vous êtes intendant. En quoi consiste exactement cette fonction ?

Michael Maul : Je suis le directeur artistique, avec la responsabilité artistique globale, je suis le metteur en scène du festival, je réalise en fait personnellement tous les programmes des concerts. Je suis également responsable de l’image du Bachfest vers l’extérieur, c’est-à-dire de tout le travail de presse, la recherche des « fans », le travail de réseau. Bien sûr, j’ai des collègues, mais le développement du concept est ma tâche. Au niveau de la direction, il n’y a que le directeur des Archives Bach, le responsable économique d’ensemble qui peut me dire « Attention ! C’est une bonne idée, mais nous ne pouvons pas la financer »… En fin de compte, en tant qu’intendant, je suis à la tête du festival. Et l’important pour moi, ce qui n’est pas le cas, je pense, de tous les directeurs, je suis celui qui programme vraiment personnellement. C’est pourquoi j’aime en parler.

JMW : Étiez-vous déjà fan de Johann Sebastian Bach lorsque vous avez obtenu votre doctorat en musicologie, ou êtes-vous tombé dans le piège plus tard… et comment ?

MM : J’étais déjà un fan de Bach. Je pense que je suis devenu un admirateur de Bach entre l’âge de 6 et 16 ans. Je ne sais plus quand cela s’est passé. Mais j’ai grandi à Leipzig. Quand petit garçon je me promenais dans le Thomaskirchhof1. et que je voyais ce monument, je pensais toujours « waouh ! Il est spécial ».

Mon père était mathématicien, mais c’était un pianiste amateur très enthousiaste qui avait sacralisé Bach et Beethoven. Il a essayé de me faire découvrir Bach, cela m’a très tôt attiré, l’intérêt n’a fait que croître. Adolescent, je m’intéressais beaucoup à la musique classique dans toute sa diversité, j’ai collectionné les CD et les disques. J’en possède plus de 20 000. Beaucoup de Bach parmi d’autres. Bach m’a particulièrement fasciné, suffisamment pour vouloir en savoir plus sur l’homme qui se cache derrière les œuvres, on sait si peu de choses sur Bach. À l’âge de 16 ou 17 ans, j’ai lu la première biographie de Bach et j’ai trouvé cela totalement passionnant.

J’ai appris qu’il y avait un grand institut de recherche sur Bach ici à Leipzig, mon plus grand rêve fut alors de pouvoir y travailler comme chercheur, mais je pensais que j’étais probablement trop stupide pour ça. J’ai étudié la musicologie à l’université de Leipzig. À la fin du deuxième semestre, Peter Wollny2 y donna un cours et un séminaire sur les quatuors à cordes de Beethoven. Ce fut une chance gigantesque. J’ai suivi le séminaire, j’ai présenté un exposé qu’il a jugé bon, et il m’a demandé si j’étais prêt à l’aider aux archives Bach. C’est ainsi que je me suis retrouvé très tôt, à l’âge de 19 ans, assistant-étudiant aux Archives Bach.

Mon enthousiasme pour Bach n’a cessé de croître, je peux dire que mon enthousiasme pour Bach n’a fait que croître au cours des dix dernières années. Plus j’apprends à connaître sa musique, plus je m’y plonge profondément, plus je suis fasciné, plus il devient inexplicable pour moi.

Nous fêtons justement les trois cents ans de la Thomaskantorei. Je me concentre beaucoup sur les cantates, je réalise depuis trois ou quatre ans le plus grand podcast sur la radio Mitteldeutschenrundfunk, et tout ce que j’apprends me rend encore plus étonné. Aujourd’hui, je suis plus enthousiasmé par Bach que jamais. Et je ne m’en lasse pas, il ne me laisse jamais tomber, il est toujours là.

Michael Maul. Photographie © Bach-Archiv Leipzig,

JMW : En dehors des programmes et de leur qualité musicale, deux choses ont attiré mon attention à Leipzig : la ferveur du public et une atmosphère particulière dans les cercles culturels. Est-ce une impression de touriste ?

MM : Vous êtes peut-être mieux placé que moi pour faire des comparaisons, mais je suis aussi très heureux que nous ayons un public vraiment formidable, où l’on sent que des gens du monde entier sont venus à Leipzig ou y ont joué, portés par un amour commun et qu’ils apprécient pouvoir célébrer Bach dans les lieux où il a lui-même œuvré.

Je pense que c’est, pour beaucoup de visiteurs, la raison principale qui les pousse à venir au festival Bach. C’est un sentiment de communauté. Je pense que c’est aussi quelque chose de particulier, pour les artistes, parce qu’ils sentent que c’est un endroit spécial. Et ce public qui est assis ici, maintenant, n’est pas seulement composé d’invités locaux, les habitants de Leipzig, mais ce sont des gens qui sont venus ici, à Leipzig, de toutes les parties du monde, pour les écouter. Tout cela crée, je crois, une atmosphère tout à fait formidable, je suis heureux que nous puissions faire en sorte, c’est le but de ma mise en perspective, que les frontières entre les artistes, les organisateurs du festival et le public n’existent pratiquement pas.

Il arrive que notre public puisse participer à la fête, jouer de la musique ou autre chose. Et je pense que cela fait du bien au Bachfest, c’est peut-être ce qui lui donne son atmosphère particulière. Ce n’est pas pour rien que j’ai développé le concept « Bach we are a family », qui exprime bien que nous appartenons tous à un ensemble. Même si nous parlons des langues différentes, même si nous venons de milieux culturels différents, même si l’un est très croyant et l’autre athée convaincu, ou autre chose comme ça, tous croient en Bach.

Je suis aussi très heureux qu’ici à Leipzig nous ayons beaucoup d’institutions culturelles. Il y a aussi, bien sûr, de la concurrence et tout ça. Mais je pense que tout le monde sent qu’avec ce festival Bach, on a vraiment un tout autre public dans la ville que d’habitude. Quatre-vingt-dix pour cent de nos spectateurs au festival Bach sont des touristes qui viennent de l’extérieur. Plus de 40 % viennent de l’étranger, je pense que tous veulent se montrer sous leur meilleur jour, montrer qu’ils veulent s’investir, ensemble, pour Bach afin de rendre le festival rayonnant.

Si vous regardez mes programmes de concert, vous verrez que je pense de manière très fortement thématique, ce ne sont pas des programmes quelconques, il y a toujours un fil conducteur ou une idée précise qui me vient généralement à l’esprit deux ou trois ans en amont du festival. J’en parle ensuite non seulement à mes collègues, mais aussi à la Gewandhaus, à l’Opéra, à la Mendelssohnhaus et ainsi de suite, et je leur demande de s’impliquer dans le Bachfest et, idéalement, d’intégrer ma thématique. Et c’est ce qu’ils font. Je pense que c’est une grande valeur. Ce n’est certainement pas évident, parce que dans beaucoup d’autres endroits, les institutions se considèrent simplement comme des concurrentes et on y serait bien trop vaniteux pour reprendre une quelconque idée de contenu d’une autre institution. Mais ce n’est pas le cas ici. J’en suis très heureux, je vais toujours vers les gens. Je veux impliquer tout le monde.

JMW : Vous avez déjà en partie répondu à cette question mais insistons : l’humanisme joue-t-il un rôle important ? Je pense au thème que vous avez porté : « We are a family ».

MM : En tout cas, il joue un grand rôle. Nous disons tous très facilement que la musique est un langage universel, et qu’elle est capable de surmonter les frontières. Je ne sais pas où cela se passe vraiment. Ici, dans ce festival qui est si international, où les gens viennent à Leipzig en tant que festivaliers et en tant qu’interprètes, nous invitons aussi des chœurs d’amateurs et nous nous moquons vraiment de leurs origines culturelles, car nous sommes fermement convaincus que Bach était un cadeau, et pas seulement pour Leipzig, que nous avons de la chance qu’il ait vécu et soit mort ici. Ce n’était vraiment que de la chance, mais c’est un cadeau pour le monde. Et c’est pourquoi nous avons la responsabilité et le devoir d’offrir au monde un festival Bach ouvert sur le monde, qui ne connaît pas de frontières. Et c’est pourquoi vous pouvez vous imaginer que j’observe avec inquiétude certains développements politiques actuels en Europe et en Allemagne.

JMW : Sans entrer dans les détails, que représente le Bachfest en termes de budget, d’emplois et de retombées économiques pour la ville de Leipzig ? Toute la ville semble mobilisée.

MM : Le Bachfest, c’est plus que pour toute la ville de Leipzig, c’est d’abord un rayonnement international, c’est important, et c’est aussi un impact économique, pas seulement pour les Archives Bach… Plus de 40 % du public vient de l’étranger, 80 % des visiteurs allemands ne viennent pas de Saxe… Et nos visiteurs restent en moyenne 5,6 jours. Cela signifie qu’ils passent presque une semaine ici. Les hôtels en profitent, on peut le calculer, les restaurants, le commerce de détail, tout ce qu’on appelle en termes de gestion, la rentabilité indirecte d’un festival.

Et elle est très appréciée, elle est bien supérieure à ce que nous percevons par le biais de la billetterie. Et donc, je pense que c’est vraiment un facteur économique pour Leipzig, en plus de ce que cela signifie pour la réputation. Je pense que nous sommes peut-être un phare culturel particulièrement brillant de Leipzig, qui est en mesure de rayonner dans le monde entier. Je pense que nous n’avons pas beaucoup d’événements qui atteignent ce niveau à Leipzig. Bien sûr, Leipzig est aussi une ville de grandes foires commerciales, elle l’a toujours été.

JMW : Parmi les 160 événements du Bachfest 2024, quels sont les points forts et le sentiment général que vous souhaitez susciter ?

MM : Le thème du festival de cette année est « Choral total », car en 2024, nous fêterons le tricentenaire et la deuxième année de la présence de Bach à Leipzig. Il a composé ici, en 1724-1725, sa deuxième année de cantates, les Choralkantaten Jahrgang, il a toujours utilisé un choral célèbre et l’a transformé en cantate. C’est ce millésime complet que nous interprétons. Cela fait donc plus de 50 cantates dans, je crois, 16 concerts et 15 services religieux, etc. Avec des chœurs « Bach » du monde entier : du Paraguay, de Nouvelle-Zélande, de Malaisie, des États-Unis (six chœurs « Bach » américains), de France, etc. Avant l’exécution de la cantate, le public chantera ensemble, à chaque concert, le choral…

JMW : Presque comme l’année dernière ?

MM : Oui, merveilleux... mais vraiment plus conséquent, je pense que ce sera très familial, Bach « we are a family ». C’est peut-être un peu le fil conducteur le plus important.

La Passion selon saint Jean joue également un grand rôle cette année, elle sera jouée trois fois, mais de manière très différente. La pièce fête aussi ses trois cents ans, c’était la première Passion de Bach à Leipzig, en 1724, elle a eu un énorme écho dans l’histoire. Nous avons une représentation des Thomaner3 tout à fait classique avec l’orgue de Bach, puis nous avons une représentation inspirée où la pièce est présentée comme une sorte de Passionspiel [Jeud de la Passion]. Et la troisième variante : le premier vendredi du Bachfest, nous présenterons La Passion selon saint Jean au Marktpaltz4, sans barrières. Tout le public chantera les chorals, soit 5000 personnes, des artistes handicapés seront également présents sur scène. Nous appelons cela La Passion selon saint Jean sans barrières, pour tout le monde. Je pense que ce sera très beau.

Je me réjouis aussi de moments forts comme avec John Eliot Gardiner, et le Monteverdi Choir qui fera un magnifique concert d’une heure avec une grande pause au milieu, tous les motets de Bach en dialogue avec les sonates et les partitas par Isabelle Faust au violon, qui s’écoutent mutuellement. Ce sera certainement très spécial.

Cet opéra de Bach que le Nederlandse Bachvereniging (Association néerlandaise Bach) a construit à partir d’œuvres de Bach « L’Apocalypse » pour deux soirées à l’Opéra, c’est une expérience, mais je crois qu’elle montre quelque chose que je ressens toujours : Bach aurait aussi été un compositeur d’opéra doué. Mais il n’a malheureusement pas composé d’opéra.

JMW : Depuis quand êtes-vous intendant ?

MM : J’ai été nommé intendant en 2018, j’étais déjà concepteur du festival en 2016. Nous avons connu une sérieuse situation de crise, on se demandait si on n’allait pas supprimer le Bachfest. À ce moment, je me suis beaucoup impliqué, j’ai essayé d’apporter quelques changements au Bachfest. La première fois que cela a été sensible, c’était en 2018, juste avant que je ne devienne intendant.

Je suis le premier intendant du Bachfest. Auparavant, il y avait un comité artistique de quatre personnes, qui étaient aussi légitimes les unes que les autres, et j’ai réuni les quatre postes. Depuis, j’essaie de toujours penser en fonction de la thématique et de développer de nombreux concepts cycliques.

Mon premier grand succès a été ce Kantatenring 2018 [Anneau, Cercle de cantates], où nous avons soudain eu 60 % de public en plus et les gens sont venus de partout, nous étions en pèlerinage. Je suis également fièr que nous ayons bien géré la pandémie. Nous avons fait beaucoup de choses en ligne. Ainsi, La Passion selon saint Jean, le Vendredi saint 2020. Nous avons réussi un petit miracle. C’est là que j’ai remarqué la force que recèle la musique de Bach. J’imagine de nombreux concerts, et toujours de manière très différente, et je me sens très bien soutenu et assuré par Bach lui-même. Car quoi que l’on imagine, on peut toujours compter sur Bach, sur l’effet de sa musique.

JMW : Depuis 2018, auriez-vous « un meilleur souvenir » ? … et un « projet inaccessible » ?

MM : Le moment le plus émouvant, celui qui m’a procuré une immense émotion et où j’ai senti que nous avions réussi à provoquer quelque chose qui non seulement enthousiasmait les gens, mais leur apportait aussi soutien et réconfort, c’est cette Passion selon saint Jean du Vendredi saint 2022. Cela a fait le tour du monde, et les réactions que nous avons eues ont été incroyables.

Je suis très heureux que nous ayons pu le faire si rapidement à l’époque. C’était peut-être le projet le plus surprenant, le plus spécial et le plus utile de tous. Je pense que c’était aussi une très bonne idée d’inventer ce mot d’ordre « Bach we are a family », de dire qu’à partir de maintenant, notre festival Bach n’accueillera pas seulement des artistes célèbres, mais que nous y inviterons aussi ces amateurs enthousiastes qui se réunissent en « chœurs Bach » et qu’ils font partie du festival. Je pense que ce sont eux, plus que tous les Lang Lang5 du monde, qui font que Bach est aujourd’hui un phénomène mondial. J’ai une grande sympathie pour eux, j’aime qu’ils soient présents au Bachfest, pas seulement en tant qu’auditeurs.

Nous réalisons déjà pas mal de choses qui sont maintenant notre rêve. Le Bachfest s’est extrêmement développé l’année dernière. Il y a tellement de manifestations sur ces dix jours qu’on ne peut en faire plus. Sinon, il y aurait encore plus de concerts simultanés, ce qui est absurde. Je ne pense pas non plus qu’il serait judicieux de prolonger le Bachfest d’une semaine supplémentaire. C’est très bien comme ça… Quel serait le rêve que je n’ai pas encore réalisé ?

Par exemple, peut-être en vue de 2027, année où La Passion selon saint Matthieu aura trois cents ans. Cette Passion est en effet interprétée en double chœur et deux orchestres. Nous ne savons pas exactement comment Bach a disposé les musiciens. Mais nous savons qu’à l’époque de Bach, il y avait non seulement une tribune à l’ouest de l’église, mais aussi à l’est, appelée « tribune du nid d’hirondelle », avec un orgue. Nous travaillons actuellement à la reconstruction de cette tribune. Mon rêve serait que le Vendredi saint 2027, lorsque la pièce aura trois cents ans, nous puissions la jouer en Dolby surround, avec les deux orchestres et les deux chœurs.

J’aimerais bien aider à rendre cela possible. J’y travaille déjà. Mon souhait est en fait que nous puissions continuer à convaincre, chaque année, avec des approches toujours différentes, des gens d’ici et d’ailleurs, à venir pour vivre le plus beau rassemblement solidaire Bach au monde. Mon rêve n’est pas qu’il faille d’une manière ou d’une autre beaucoup plus d’argent, mais que l’on parvienne toujours, pendant ces dix jours, à dépasser toutes les frontières que nous avons encore dans ce monde. Nous le remarquons actuellement très fortement dans notre propre société, chez nous aussi en Allemagne. Avec notre festival Bach, nous contribuons à montrer que nous avons quand même beaucoup plus en commun que ce que nous croyons qui nous sépare.

JMW : Qu’en est-il de 2025 ?

MM : Nous sommes en train de finaliser la planification. Le thème de 2025 sera « Transformation ». Ce que nous voulons mettre en lumière d’un point de vue musical et artistique. Bach a adapté, transformé, de nombreuses œuvres d’autres compositeurs, comme Vivaldi, Pergolesi, etc. Mais dans sa musique, il y a aussi souvent notre propre transformation. De nombreuses cantates décrivent le chemin de la vie au paradis ou autre, ce sont toutes des transformations. Cela me fait penser à beaucoup de choses que nous allons faire là…

JMW : Et les transformations après Bach aussi ?

Oui, aussi, bien sûr. Toutes ces choses jouent aussi un rôle.

MM : En même temps, dans toute l’organisation et la réalisation du Bachfest, nous voulons mettre en avant la transformation dont on parle partout aujourd’hui. « Transformation » est un mot à la mode, il s’agit généralement de savoir comment nous transformons notre économie pour la rendre plus durable, plus neutre sur le plan climatique, etc. Nous aimerions saisir l’occasion de ce festival pour faire de la transformation une réalité.

Nos artistes et notre public viennent du monde entier, il est difficile, selon les nouveaux critères, d’éviter les émissions trop importantes de CO2. C’est pourquoi nous plantons depuis trois ans déjà cette « Forêt Bach » dont vous avez entendu parler.

Maintenant, nous réfléchissons, mais ne savons pas encore exactement comment nous allons le faire. Nous voudrions dire aux gens à partir de 2025 « si vous venez au Bachfest et que vous nous prouvez que vous êtes venus sans impact sur le climat ou que vous avez compensé »… Nous vous remboursons 30 % du prix d’entrée.

L’Américain voyageant ne peut pas être climatiquement neutre, ce n’est pas possible. Mais il peut par exemple réserver un vol et « if you want to compensate »…

Michael Maul sur la scène du Martktplatz de Leipzig, le 10 juin 2023, raconte en musique le concours ouvert pour la place de Kantor en 1723, qui mit en concurrence Christoph Graupner, Georg Friedrich Telemann, et Johann Sebastian Bach.

JMW : J’ai beaucoup aimé votre concert conférence de l’année dernière, au Marktplatz, sur le concours ouvert pour le poste de cantor à l’église Saint-Thomas en 1723… Est-ce que vous pensez à une carrière de showman ?

MM : J’aime être sur scène et j’aime parler de Bach. Et j’ai moi-même un tel enthousiasme pour Bach que j’aimerais aussi en enthousiasmer le public. Beaucoup de gens me disent que j’y parviens très bien. Depuis quelques années, je fais beaucoup de choses en dehors du Bachfest — je n’ai pas personnellement de spectacle — mais depuis trois ans, nous faisons un podcast de cantates, Bernhardt Schrammek et moi et avons déjà produit plus de deux cents épisodes.

Cet été, j’ai écrit un petit livre pour la Inselbücherei, une célèbre collection de livres allemands6 : ma déclaration d’amour personnelle à Bach. Ce fut un des best-sellers cet été, et les offres que je reçois sont de plus en plus nombreuses, comme si j’étais vraiment un showman. J’aime beaucoup faire ces choses, cela me plaît de m’extasier sur mon Bach, et convaincre les gens qu’ils peuvent l’écouter, que cela peut leur apporter beaucoup de joie et de force, et c’est pour ça que j’aime être le « Showman-Bach », « l’éclaireur-Bach », « le barde-Bach ».

 Jean-Marc Warszawski
propos recueillis le 11 janvier 2024
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1. Thomaskirchhof : Petite place côté sud de l'église Saint-Thomas, avec la statue de Johann Sebastian Bach.

Thomaskirchhof, janvier 2024.Photographie © musicologie.org.

2. Le Professeur Peter Wollny, musicologue, est directeur du Bach-Archiv Leipzig.

3. La maîtrise de l'église Saint-Thomas.

4. Place du marché, grande place historique de Leipzig.

5. Lang Lang a participé au grand gala « Tribute to Bach », pour le 300e anniversaire de l'entrée en fonction de Bach à Leipzig, au Marktpalatz, avec Daniel Hope, le Thomanerchor Leipzig, l'orchestre du Gewandhaus, sous la direction d'Andreas Reize, et la participation du public, le 9 juin 2023.

6. En effet, une collection qui a largement dépassé le siècle, connue pour ses classiques et les auteurs renommés de littérature de qualité. On reconnaît en général ces livres à leur couverture cartonnée imprimée de motifs répétitifs, qui seraient plutôt destinés au textile ou aux anciens décors mureaux à fresque, un peu naïfs, et l'étiquette genre cahier d'écolier qui porte le titre.


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Samedi 24 Février, 2024 1:08