Le mouvement romantique de l'Europe Centrale avait pu
trouver une expression complète dans le langage de la musique pure.
Schubert, Schumann, Mendelssohn, Weber, Liszt et leur voisin Frédéric
Chopin traduisirent l'état d'âme caractéristique des « enfants du siècle »
avec le seul secours des notes : en France, le romantisme musical fut
beaucoup plus imprégné de littérature et de peinture. Ce n'est qu'à
travers la poésie, l'épopée, le drame, le mélodrame et le tableau que nos
compositeurs ressentirent les effets du délire fébrile qui s'était répandu
comme une affection contagieuse parmi les artistes de cette époque.
Plus que tous les autres, Hector Berlioz, le plus
représentatif des musiciens romantiques de chez nous, nous offre un
exemple frappant de cette transmutation des valeurs et de cette création
au second degré. On a même pu se demander, sans paradoxe, si l'auteur des
Troyens n'avait pas été victime d'une erreur d'orientation professionnelle
en embrassant la carrière de compositeur alors qu'il aurait pu réussir
tout aussi brillamment, mais avec une technique plus parfaite, dans les
lettres ou les arts plastiques.
Rien, d'ailleurs, ne semblait le désigner
impérieusement, à sa naissance, comme un héritier d'Orphée. Ce fils d'un
médecin de la Côte Saint-André ne donna, pendant son enfance, aucun signe
sérieux de vocation musicale. Un flageolet l'amusa pendant quelque temps,
mais lorsqu'il voulut s'initier aux rudiments de la théorie et étudier le
mécanisme des accords sur sa guitare il fut très vite découragé. Ce n'est
qu'à Paris où son père l'avait envoyé faire ses études de médecine qu'il
éprouva, à dix-neuf ans, un choc émotif violent en entendant, à l'Opéra,
les tragédies lyriques de Gluck. Il est instructif d'observer que la
révélation de son art ne lui vint pas de l'audition de chefs-d'œuvre de
musique pure comme ceux de Mozart, de Haydn, de Bach ou de Haendel mais
fut provoquée par des spectacles pen- dant lesquels le dramaturge lyrique
cherchait, de son propre aveu, à oublier qu il était musicien. C'était ce
mélange d'exaltation littéraire, théâtrale, picturale, verbale et
plastique survoltée par la déclamation chantée qui enivrait le jeune
étudiant dont la sensibilité vibrante était bouleversée par ces
contrepoints de sensations et d'émotions.Ce sont les mêmes transpositions
littéraires qu'il chercha dans les symphonies de Beethoven qui s'y
prêtaient complaisamment et qui furent pour lui un second noyau de
cristallisation pour ses rêves tumultueux. Enfin, le grand opéra
romantique wébérien , avec sa fantasmagorie satanique, acheva de lui
indiquer la route qu'il devait suivre .Désormais, il traduirait dans le
langage des sons les visions fiévreuses et les images volcaniques dont son
cerveau étaitrempli.
Les parents du jeune Louis Hector qui semblent avoir
servi de modèles aux inoubliables portraits que Jules Renard nous a
laissés de M. et de Mme Lepic ne s'étaient pas résignés immédiatement à ce
brusque changement de vocation. Pendant de longues années, l'imagination
déjà naturellement surchauffée du musicien fut portée à l'incandescence
par les entiment qu'il jouait le rôle pathétique d'un révolté et d'un
martyr. Et, à dater de cet instant, nous voyons le caractère du plus
déconcertant des artistes se développer dans un sens tortueux où abondent
les illogismes et les contradictions.
Décidé à apprendre honnêtement son métier, Berlioz
entre, à vingt-trois ans, au Conservatoire où il profite mal du solide
enseignement de Reichamais où il trouve en Lesueur le maître le plus apte
à favoriser ses tendances, car l'auteur d'
Ossian avait un goût très vif pour la musique descriptive, les
formidables ensembles vocaux et instrumentaux, les couleurs orchestrales
violentes, les échelles modales et les scènes de l'antiquité grecque et
latine. Aussi l'ex-maître de chapelle de Napoléon accueillit-il avec une
bienveillance particulière ce disciple qui partageait son enthousiasme
pour les spectacles grandioses et les recherches extra-musicales.
Effervescent, bouillonnant, névropathe et mythomane,
Berlioz commence à jouer le «double jeu» qui nous désorientera pendant
toute son existence mouvementée et qui consistera à ne pas se croire lié
dans ses actes par les conceptions théoriques, les dogmes tranchants et
les paroles enflammées dont il se grise. Avec son prrofil agressif, son
nez en bec d'aigle, ses yeux d'acier bleui, son menton volontaire, ses
lèvres minces et sa chevelure orageuse aux reflets roux, il est en
possession d'un masque admirable de conquérant. et d'insurgé. Il ne
manquera pas de multiplier les jeux de physionomie héroïques et d'adopter
le vocabulaire impétueux et offensif qui conviennent à un homme armé d'un
tel visage de proue. Mais ces manifestations extérieures suffisent
parfaitement à régulariser le régime du moteur à explosions qui actionne
cet adolescent dont la tur bulence cache une sagacité d'impresario
intrigant et un sens fort avisé de ses intérêts.
C'est ainsi qu'en entrant au Conservatoire, dans cet
asile de « podagres », dans cet antre de l'obscurantisme, dans ce « temple
officiel de la routine» qu'il exècre et qu'il voue à l'écroulement, il
devient, tout en rugissant et en lançant le feu par les narines, le plus
docile et le plus patient des candidats au concours de Rome. Avec son sens
pratique de Dauphinois, il s'est juré d'obtenir cette récompense à
laquelle sont attachés des avantages matériels qui le tentent. Pendant
quatre ans, après chaque échec, il reviendra sagement sur la ligne de
départ, sans se laisser décourager par le dédain du jury et, à la
quatrième tentative, en 1830, il passera le poteau en s'écriant fièrement:
«L'Institut est vaincu! »
*
Si l'on veut juger sans colère cet être d'exception il
faut faire un sérieux effort pour se résigner, une fois pour toutes, à ses
hyperboles rocambolesques, à ses atti- tudes théâtrales, à ses mensonges
puérils et à ses impostures calculées dont la déloyauté et le cynisme sont
fort irritants. Adolphe Boschot, qui a reconstitué, jour par jour, la vie
de Berlioz avec une conscience admirable et une documentation
inattaquable, n'a eu aucune peine à démontrer la fausseté des
renseignements tendancieux que le compositeur nous a donnés sur ses faits
et gestes dans ses Mémoires résolument trompeurs et à dévoiler les tares
du caractère un peu trop astucieux de ce comédien né, sans cesse en
représentation pour se faire applaudir dans des rôles avantageux. Ces
révélations, dont quelques-unes sont assez affligeantes, n'altèrent pas,
d'ailleurs, chez l'historiographe de ce simulateur une indulgence qu'il
n'arrive pas toujours à nous faire partager.
Les rodomontades et les hâbleries de Berlioz cachent,
hélas ! un destin douloureux. Cet artiste, admirablement doué pour
souffrir, a mené une triste existence. La vie, cependant, n'avait pas été
cruelle pour lui et lui avait, au contraire, offert sans cesse des chances
dont il n'a pas su tirer parti. Dès le début de sa carrière, il trouve en
Lesueur, non seulement un maître éclairé mais un guide sûr et un ami d'un
dévouement et d'une générosité rares. Avant même d'entrer au
Conservatoire, le jeune étudiant avait pu, grâce à son appui, faire
exécuter une Messe avec orchestre à l'église Saint-Roch, aubaine assez
exceptionnelle pour un apprenti-musicien de vingt- deux ans. A peine
terminées, les
Huit scènes de Faust de ce débutant inconnu sont éditées chez
Schlesinger. Il organise au Conservatoire des Festivals de ses œuvres avec
des orchestres de cent dix musiciens. Sa
Tempête est inscrite au programme d'un grand concert à l'Opéra. Il
fait exécuter avec le plus éclatant succès sa
Symphonie Fantastique avant même de se rendre à la Villa Médicis
dont son prix de Rome venait de lui ouvrir les portes. Voilà pour un petit
provincial un assez encourageant départ.
A la Villa, son directeur, Horace Vernet, le prend en
affection, excuse toutes ses incartades, couvre ses fautes, se fait le
complice amical de ses indisciplines et de ses désertions. A son retour à
Paris, il se fait immédiatement un nom dans la critique musicale ; il
compose
Harold en Italiequi est aussitôt joué devant un public de choix; il
devient chroniqueur aux « Débats », au « Rénovateur », à la « Gazette
Musicale» et au « Monde dramatique » le duc d'Orléans, Liszt, Meyerbeer et
la direction des Débats assiègent pour lui Duponchel, directeur de
l'Opéra, et, malgré sa résistance, l'obligent à recevoir
Benvenuto Cellini avant même que la partition en soit terminée ; un
ministre de l'Intérieur lui ayant demandé d'écrire un Requiem pour six
cents exécutants et son successeur ayant annulé la commande, Berlioz lance
le duc d'Orléans à l'assaut du ministère et rétablit aussitôt la situation
; ses protecteurs et ses fidèles font des miracles, les « Jeune-France» le
portent en triomphe ; les concerts d'orchestre consacrés à ses œuvres se
multiplient: au cours de l'un d'eux le glorieux Paganini, l'idole de la
foule, entre en scène, s'agenouille devant lui et lui baise la main ; on
lui fait donner une sinécure : la place de Conservateur de la Bibliothèque
du Conser vatoire et on lui offre, à trente-cinq ans, la croix de la
Légion d'honneur ; il écrit
Roméo et Juliette qui est instantanément interprété par deux cents
exécutants avec un succès triomphal ; sans perdre de temps il se fait
donner par le gouvernement la commande d'une
Symphonie funèbre à la mémoire des victimes de la Révolution de
Juillet. L'œuvre est jouée avec faste par deux cents musiciens habillés en
soldats et cet orchestre héroïque défile dans les rues de Paris, précédé
par Berlioz qui bat la mesure avec un sabre.
La fortune semble se lasser un instant. La mort lui
enlève quelques amis puissants,
Benvenuto n'a pas été un succès, il commence à fatiguer le public
par son arri- visme un peu indiscret et son insatiable appétit de gloire :
qu'à cela ne tienne, il changera de cheval de bataille. Le voilà parti à
l'assaut des forteresses étrangères. Il est reçu magnifiquement à
Bruxelles, attaque Mayence, Francfort, Stuttgart, Carlsruhe, Mannheim,
Weimar, Leipzig, Dresde, Brunswick, Hambourg avec plus ou moins de
bonheur, bénéficie de l'appui fraternel de Mendelssohn, de Schumann et de
Liszt et termine sa campagne d'Allemagne par un séjour triomphal à Berlin
qui lui procure un mois d'apothéose.
Rentré en France, il dirige, à l'Exposition des
Produits de l'Industrie, un orchestre gigantesque et Franconi lui ouvre
pour des festivals spectaculaires son Cirque Olympique. Nouveau départ
pour l'étranger, deux mois de Victoire à Vienne, éclatante réussite à
Prague, triomphe total à Budapest où les Hongrois sont bouleversés par la
façon dont ce Français a traité leur
Marche de Racoczy. Il revient à Paris où il achève la
Damnation de Faust aussitôt jouée à l'Opéra-Comique ; fructueuse
campagne de Russie, concerts rémunérateurs à Moscou et Saint-Pétersbourg ;
engagement de chef d'orchestre et concerts à Londres ; Liszt organise une
splendide « semaine Berlioz » à Weimar ; le théâtre de Bade lui commande
Béatrice et Bénédict ; sa « trilogie sacrée » l'
Enfance du Christ est créée avec un grand succès ; il est élu
membre de l'Institut ; écartés de l'Opéra, ses
Troyens sont aussitôt accueillis au Théâtre lyrique et de nouvelles
tournées à l'étranger terminent cette carrière dont un dieu bienveillant
semble avoir surveillé l'ordonnance avec la plus attentive sollicitude en
remettant à l'étrier le pied de ce cavalier fougueux chaque fois qu'il
était désarçonné. Professionnellement, Berlioz bénéficia de constantes
faveurs, du destin.
*
Mais avec toutes ces « chances» il fut le plus
malheureux des hommes. Les inestimables appuis qui lui furent assurés, son
infatigable entregent de « démarcheur », sa technique publicitaire
effrontée, ses audacieux mensonges de commis voyageur et de placier sans
scrupules, son étonnante virtuosité dans la pratique anticipée de ce que
nous appelons aujourd'hui le bluff n'empêchèrent pas le public de se
détourner souvent de lui avec une indifférence insultante et ne le
sauvèrent pas d'une fin assez misérable après une vieillesse amère et
aigrie.
De plus, il déséquilibra sa vie en y introduisant
successivement, avec une naïveté et une maladresse insignes, deux
compagnes encombrantes et acariâtres. A vingt-quatre ans, il s'était épris
d'une tragédienne irlandaise, Harriett Smithson, belle créature sans
talent dont la jeunesse était le seul attrait. Elle avait repoussé ce
soupirant agité que l'on prétendait épileptique. Il tomba alors aux mains
d'une coquette, la gracieuse Camille Moke, qui le dupa avec une allègre
désinvolture. Il revint alors à sa tragédienne, prématurément épaissie,
vieillie et professionnellement discréditée. Pour se l'attacher, il
l'épousa, la rendit mère et se créa un foyer infernal. Las des
persécutions de cette matrone adipeuse, jalouse et injurieuse, il
l'abandonna pour une cantatrice sans voix, Maria Recio, qui le réduisit au
plus humiliant esclavage, voulut être l'interprète exclusive de ses
œuvres, le chambra, lassa tous ses amis, compromit le succès de ses
entreprises et l'obligea à commettre de véritables bassesses pour imposer
sa collaboration indésirable aux organisateurs de ses tournées. La
responsabilité personnelle de Berlioz dans les déceptions que lui apporta
sa carrière est donc assez sérieusement engagée. Mais, encore une fois,
qu'il ait été ou non l'artisan de sa propre infortune, l'artiste qui «
gâcha» les extraordinaires possibilités que lui offrit le sort mérite
notre compassion, car son existence ne fut que la lente et pitoyable
« marche au supplice» dont il avait noté, d'avance, à vingt-sept ans, le
rythme désespéré.
*
La place qu'occupe dans l'histoire de la musique
française l'auteur de la Damnation de Faust est considérable mais n'est
pas celle qui lui est généralement assignée. Comme Beethoven, Berlioz est
devenu l'idole des littérateurs et, par là même, leur prisonnier. Son
exaltation frénétique, le choix de ses sujets, son lyrisme spectaculaire
présentent pour un auditeur à l'oreille peu éduquée un indéniable attrait
: les musiciens souffrent, au contraire, de la maladresse de son écriture,
de la gaucherie de son style, de l'incohérence et du désordre de sa
composition. La lecture d'une par tition de Berlioz au piano dénonce ces
vices de forme originels. La pauvreté de sa pensée, l'indigence de la
substance purement musicale de ses œuvres apparaissent alors en pleine
lumière. Mais, dès que l'orchestre s'empare de ces médiocres propos, tout
se trouve miraculeusement transformé. Il possède un tel génie de colo
riste qu'un instinct infaillible le guide dans le choix des timbres.
instrumentaux. Il éprouve alors en présence d'un paysage ou d'un sentiment
des réactions de peintre. Par l'opposition saisissante de leurs rayons et
de leurs ombres certaines pages orchestrales de Berlioz parlent à la
rétine autant qu'au tympan et c'est une des raisons de leur succès
populaire.
On a voulu faire de lui le créateur du poème
symphonique : nous avons vu, en étudiant l'apport de Liszt dans ce
domaine,que la recherche de la paternité de cette formule nous conseille
de réserver cet honneur à l'auteur de
Mazeppa et des Préludes plutôt qu'à celui de la
Fantastique ou de
Lélio. La morphologie des symphonies de Beethoven exerça toujours
sur Berlioz, architecte peu inventif, une influence trop tyrannique pour
lui permettre de créer une forme nouvelle. Il est également bien
arbitraire de chercher à faire de Wagner son obligé dans le domaine de la
composition. Certes, le génie orchestral de ce Delacroix du timbre n'a pu
laisser indifférent aucun de ses contemporains et tout compositeur
sensible à la. couleur a dû étudier sa palette avec intérêt. Certains
musiciens russes reconnaissent avoir puisé d'utiles conseils dans son beau
« Traité d'instrumentation ». D'autre part il a donné de magnifiques
exemples d'orchestratIon pittoresque ou expressive. Mais, musicalement, il
serait bien difficile de découvrir dans toute sa production des
trouvailles de vocabulaire susceptibles d'être utilisées par des
techniciens qui parlaient couramment une langue beaucoup plus riche et
plus originale que la sienne. Adrien Barthe, qui fut un remarquable
professeur d'harmonie au Conservatoire de Paris, a noté ce souvenir qui en
dit long sur l'étrange façon dont l'auteur de
Benvenuto pratiquait la composition. Berlioz l'ayant rencontré, un
jour, le pria de venir chez lui entendre un fragment des
Troyens qu'il était en train d'achever : « Je tiens à vous montrer
cela, lui dit-il, mais je vous préviens, je n'ai pas encore trouvé les
accords ! » L'amateur le plus maladroit hésiterait à faire un pareil aveu
qui trahit une organisation musicale singulièrement rudimentaire.
Berlioz est un indépendant qui, par sa nature même, ne
pouvait faire école. Et ce splendide isolement fut le drame de sa vie. On
connaît l'incident « dantesque et shakespearien» qui matérialisa, au seuil
de son tombeau, l'amer et hautain symbole de sa destinée. Le jour de ses
obsèques, les deux chevaux attelés à son char funèbre s'emportèrent
brusquement à l'entrée du cimetière Montmartre. Lancé au galop, le
corbillard s'évadant du cortège et arrachant les cordons du poêle aux
mains d'Ambroise Thomas, du baron Taylor, de Reyer et de Gounod, pénétra
seul orgueilleusement seul, dans le champ de repos pour conduire le
musicien à sa dernière demeure. La scène aurait rempli d'une sombre fierté
l'auteur de la Damnation ! Mais, au fond, « ces deux noirs chevaux prompts
comme la pensée», nous les reconnaissons. Ils s'appellent Vortex et
Giaour, et n'est-ce pas Berlioz lui-même qui les avait choisis pour
pouvoir, du fond de son cercueil, leur donner dans sa « course à l'abîme»
le signal de cette suprême révolte ? Magnifique façon, pour un artiste
romantique, d'entrer dans l'au- delà... et dans la gloire !
Car c'est à larges foulées que le compositeur méconnu
va désormais s'élancer vers l'immortalité. Aussitôt après sa disparition,
ses œuvres triomphent partout. Son théâtre, qui n'est pas la meilleure
partie de sa production, n'arrive pas à s'imposer chez nous, mais ses
ouvrages symphoniques sont sans cesse à l'honneur .
La Damnation de Faust,
La Symphonie Fantastique,
l'Ouverture du Carnaval Romain,
l'Enfance du Christ,
Roméo et Juliette et le
Requiem obtiennent, sur toute la surface du globe, un succès
inépuisable et mérité. L'élan fougueux des deux coursiers funèbres a
renversé toutes les barrières qui avaient jusqu'alors séparé de la foule
ingrate ce visionnaire enivré qui, pourtant, n'avait travaillé que pour
elle !
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