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Paris, 24 septembre 2014, par Frédéric Norac ——

Requiem pour un adieu : Requiem de Mozart à la Cathédrale Notre-Dame de Paris

Ce concert marquait la fin de la collaboration de Lionel Sow avec la Maîtrise de la Cathédrale Notre-Dame dont il assure la direction depuis 2006. Le chef va rejoindre « à temps plein » le chœur de l'Orchestre de Paris où il officie également depuis 2011. Au revoir donc sinon adieu pour lequel le choix d'un requiem est peut-être légèrement excessif.

Lionel SowLionel Sow. Photographie © Éric Mangeat.

 En huit ans, le chef a su considérablement élever le niveau de son ensemble dont les qualités d'homogénéité et la fraicheur des voix sont incontestables. Toutefois, il n'a pas réussi à les arracher à ce style de chant d'église un peu lisse et générique — pour ne pas dire un rien sulpicien — qui n'est pas nécessairement ce qu'exige une œuvre « dramatique » comme le Requiem de Mozart, outre une certaine faiblesse chez les voix graves féminines. Sa direction elle-même reste un peu scolaire — tempi excessivement lents sinon beaucoup trop sages, manque de tension dans les passages rapides et surtout vision globale limitée, sensible dans des moments comme l'Hostias où le contraste entre la prière suave du chœur féminin et le retour obsessionnel de la supplication « Quam olim Abrahae » ne semble pas assez marqué ou dans l'Agnus Dei auquel fait défaut le caractère spectaculaire et tourmenté, profondément pictural, qui lui donnerait toute sa dimension.

Peut-être l'acoustique excessivement réverbérée des voûtes gothiques est-elle partiellement responsable mais les cordes du Southbank Sinfonia manquent singulièrement de présence et le discours orchestral de relief en général. L'ensemble paraît couvert d'une sorte de voile qui éteint les sonorités et aplatit les plans sonores.

Chœur enfants Notre Dame de Paris Le chœur des enfants, Notre-Dame de Paris. Photographie © NDP-LP.

Du côté des jeunes solistes de l'Atelier lyrique de l'Opéra de Paris, dès son intervention dans l'Introït, Andreea Soare paraît en méforme, avec un vibrato large et accusé dans le medium, et la voix ne se libère vraiment que dans le haut de la tessiture. La mezzo Agata Schmidt n'encourt certes aucun reproche mais paraît assez ordinaire.  La basse d'Andriy Gnatiuk est encore un peu verte et seul, le ténor Oleksiy Palchykov, voix brillante et bien projetée, semble pleinement à la hauteur de l'enjeu. Faisant pendant aux deux motets de Mozart qui ouvraient le concert, Misericordias Domini et le célèbre Ave Verum,  celui d'Henryk Gorecki Totus Tuus sur un texte du Pape Jean-Paul II exaltant le nom de la Vierge Marie nous a paru d'une singulière fadeur, après la grandeur de dernière œuvre sacrée de Mozart, et d'une « modernité » toute relative.

plume Frédéric Norac
24 septembre 2014


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