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27 juin 2009, Jean-Marc Warszawski.

De la similitude indélicate

Marie-Paule Rambeau, Chopin l'enchanteur autoritaire (L'Harmattan), Paris 2005 ; Fautrier Pascale, Chopin (Gallimard 2010).

musicologie a rendu compte en son temps du  livre de Marie-Paule Rambeau, Chopin l'enchanteur autoritaire. La lecture d'un livre sur le même sujet, paru chez Gallimard cinq années plus tard, montre que son auteur, Pascale Fautrier, s'est livré à une réécriture —  une espèce de traduction si on veut, de l'ouvrage de Madame Rambeau. On y retrouve le scénario, les scènes et leur hiérarchie, les idées, les mots, les inventions littéraires, l'intégralité des références, les traductions (du polonais en franais), avec une indexation des références qui peut être assez ambiguë.

Nous ne savons pas si un tribunal prononcerait la contrefaon. Qualitativement, le procédé de réécriture permettant l'appropriation (et l'économie de travail, sinon d'invention), est évident, mais les preuves quantitatives attendues par des juges, qui ne sont pas nécessairement spécialistes du sujet, nous semblent techniquement d'un autre ordre, ou plus difficiles à établir et à chiffrer.

Pour éclairer notre propos par l'absurde, on peut imaginer le livre de Madame Fautrier comme une correction assez intrusive du livre de Madame Rambeau, qui a de plus effectué les recherches, traduit les documents polonais, trié et choisi sources et références.

Mais Madame Fautrier est une universitaire titulaire, diplômée en lettres modernes,  évaluée par les jurys de spécialistes, elle enseigne à ses étudiants à produire des travaux originaux, elle bénéficie de temps et de tous les accès nécessaires aux archives et à la documentation, pour effectuer des travaux de recherche, ou établir une documentation personnelle. Elle sait ce qu'elle fait. La biographie étant un genre littéraire, on ne s'étonne pas que Gallimard lui ait confié la rédaction d'une biographie de Chopin (et pas à un musicologue, par exemple), bien qu'elle n'ait jamais rien produit sur le sujet ou un sujet proche. Alors, conformément à la réaction des collègues consultés, on met ici des points d'interrogation.

Certes, obtenir un poste en université suppose de l'entregent, ce qui peut être déterminant dans les jurys de spécialistes, on y jouit de la solidarité d'une certaine grégarité, ou solidarité de corps, de la protection d'un réseau : ce que l'on doit à l'autre et ce que l'autre nous doit, les services réciproques et renvois d'ascenseur, forgent des liens solides. Le temps des « mandarins » est heureusement passé, mais peut-être pas ici et là, leurs pratiques, comme celle d'avoir envie de pomper les travaux des étudiants, ou ceux de personnes qui ne semblent pas appartenir à un réseau influent. On peut aussi mal évaluer les risques entre impunité, suposée garantie, et une supposée invisibilité du bricolage. Peut-être encore, peut-on n'avoir pas mesuré toute la portée et toutes les conséquences de l'abus, dans l'emploi d'astuces (assez amateurs, il faut le dire), en pensant, peut-être et peut-être encore, compenser la méconnaissance, au départ, du sujet.

Cette façon de faire, flatteuse pour l'auteur copié, est une reconnaissance, mais elle est aussi méprisante, car il s'y mêle comme un rapport de suzerain à vassal, une manière de droit à déposséder l'autre (sans parler du préjudice financier qu'il ne faut pas sous-estimer dans les motivations).

Il se pose aussi des problèmes de méthode, d'épistémologie, liés au point de vue qu'on peut avoir de la connaissance et de son appropriation collective. Nous reviendrons sur cette question à propos de la Wikipédia, où ces choses nous semblent bien mises en évidence.

Pour en finir ici et commencer là, nous ne formulerons qu'une double question : le savoir est-il un puzzle de choses vraies, qu'il suffirait d'agencer dans un ordre judicieux, où est-ce une construction nécessairement idéologique ?

En complétant par une citation prise à Emmanuel Kant :

Nous avons alerté par courrier du 31 mai 2010 Monsieur Gérard de Cortanze, le directeur de collection, et Madame Frédérique Romain l'attachée de presse aux éditions Gallimard. Nous n'avons, à ce jour [27 juin 2010], près d'un mois après, aucune réponse.

Ajout début juillet : Nous nous sommes adressé à la direction générale des éditions Gallimard, qui a immédiatement répondu qu'elle prenait cette affaire au sérieux, et qu'elle la confiait a son service juridique.

Ce qui devait déjà être fait, car pratiquement au même moment nous apprenions qu'une offre de dédommagement était proposée. Nous espérons que Madame Rambeau obtiendra un gain de cause la satisfaisant, ce qui ne peut en aucun cas justifier, sur le plan, de la recherche et de l'Université  les pratiques incriminées.

Confrontation

Voici donc une courte confrontation formelle entre quelques passages du livre de Madame Rambeau et de celui de Madame Fautrier (qui peut-être complété à plaisir).

I.

Page  45 du livre de Marie-Paule Rambeau :

Cette méthode fort douce, qui explique sans doute que des élèves peu doués n'aient pas progressé, inspirera l'un des fondements de la pédagogie de Chopin qui interdisait à ses élèves de travailler plus de trois heures par jour, de crainte qu'un travail mécanique trop prolongé ne s'accomplît au détriment de la concentration et de l'effort mental qu'il jugeait prioritaires

Page 68 du livre de Pascale Fautrier :

Ses méthodes pédagogiques ne sont pas très directives, elles sont même particulièrement douces, ce qui ne réussit guère aux élèves moins doués […] il interdira à ses élèves de travailler plus de trois heures par jour, de crainte qu'un travail trop prolongé ne s'accomplisse au détriment de la concentration et de l'effort mental qu'il jugeait prioritaires.

II.

Page 63 du livre de Marie-Paule Rambeau :

A la rentrée 1823, Frédéric endossa l'uniforme bleu des lycéens : veste longue cintrée à la taille et boutonnée haut, large casquette galonnée qui donnait à l'ensemble une allure militaire.

Ce qui devient dans celui de Madame Fautrier, à la page 88 :

Un certain matin de la rentrée 1823, Fryderyk endosse pour la première fois l'uniforme bleu des lycéens […]  Il faut boutonner une à une, jusque sous le menton, les petites boules de cuivre doré qui sanglent sur le buste la longue veste cintrée à la taille. La casquette galonnée donne une certaine allure…militaire.

III.

Page 87 du livre de Marie-Paule Rambeau :

Emilia supportait fort mal le goût d'encre de l'eau thermale que Frédéric faisait passer en avalant du pain d'épices.

Devient  à la page 115 du livre de Pascale Fautrier :

Les eaux du pays au goût d'encre. Emilia ne les supporte pas mais Fryderyk avale pour les faire passer d'innombrables tranches de pain d'épices de Torun qu'il adore.

IV.

Page 399 du livre de Marie-Paule Rambeau :

[George Sand ] Elle était l'écrivain(e) la plus célèbre depuis Mme de Staël

Page 275 du livre de Pascale Fautrier :

Le femme-écrivain la plus célèbre depuis Mme de Staël

V.

Page 148 du livre de Marie-Paule Rambeau :

A propos d'un thème polonais (dans une citation), Madame Rambeau Précise :

Ce chant de noce était entonné traditionnellement au cours de la cérémonie lorsqu'on mettait sa coiffe à la mariée.

Page 167 du livre de Pascale Fautrier :

La même citation, et au sein de celle-ci, entre crochets :

Chant de noces traditionnel entonné lorsqu'on mettait sa coiffe à la mariée

VI.

Page 369 du livre de Marie-Paule Rambeau :

[…]  à surveiller plus étroitement son feu follet de fils […]

Page 250 du livre de Pascale Fautrier :

 […] Vieilles dépouilles polonaises du feu follet chopin.

VII.

Page 367 du livre de Marie-Paule Rambeau :

L'aîné des Wodziński était un panier percé

Pages 260 du livre de Pascale Fautrier :

Alerté par la réputation de panier percé d'Antoni [Wodziński]

VIII.

Page 419 du livre de Marie-Paule Rambeau :

Devenue subitement amnésique, Maria réintégrait sa place de lointaine amie d'enfance « Ani słychu, ani widu » dit-on en polonais (ni vu ni connu)

Page 286 du livre de Pascale Fautrier :

Et en passant, comme cela « Ani słychu, ani widu » , ni vu ni connu, comme on dit en Pologne, lui demander d'oublier Maryna ?

IX.

Page 531 du livre de Marie-Paule Rambeau :

« Nos soirées étaient délicieuses. Je jouais du piano entre chien et loup. »

Cette citation est référencée : George Sand, La filleule (introduction et notes par Marie-Paule Rambeau). Les éditions de l'Aurore, 1989, p. 100.

Page 363 du livre de Pascale Fautrier :

« Nos soirées étaient délicieuses. Je jouais du piano ces termes qu'elle évoquera dans « La Filleule » (1852) le comble du bonheur conjugal.

Pas d'autre référence [précision : aucune note ni pagination, ni éditeur, une manière de masquer l'emprunt et de faire croire qu'on est allé à la source de première main]

X.

Le livre de Madame Rambeau, qui traduit le polonais en franais, avait, et a toujours, une originalité, dans le fait de dévoiler en franais des documents polonais encore inédits en France, notamment le journal tenu par Brzowski.

Il semble que Madame Fautrier n'ait pas réalisé  qu'elle utilisait des traductions de Marie-Paule Rambeau, elle n'en précise pas la provenance. Elle  renvoie en note, avec un « cité par Marie-Paule Rambeau » (mais quoi ?), comme de ses pages 276-277.  On peut même lire en bas de la page 276 une citation se finissant par « rapporte Brzowski dans son journal », sans qu'on nous dise ce qu'est ce journal, et sa traduction en franais.

XI.

Pages 76-77 du livre de Marie-Paule Rambeau :

Citation d'une lettre de Chopin.

Page 107-108 du livre de Pascale Fautrier :

La même citation, indiquant le livre de Madame Rambeau comme source, alors que l'édition de la correspondance de Chopin est citée comme « source directe ».

XII.

Page 55 du livre de Marie-Paule Rambeau

«  Joailleries vocales »

Expression attribuée un certain Scudo.

Page 76 du livre de Pascale Fautrier :

 « joailleries vocales »

Guillemets, pas de référence.

XIII.

Page 241 du livre de Marie-Paule Rambeau :

Ces pages hallucinées… [repris de la source, commentaire ajouté à la suite de « la lettre de Stuttgart »]

Page 203 du livre de Pascale Fautrier :

Cette vision hallucinée…

XIV.

Page 209 du livre de Marie-Paule Rambeau :

Il trouva son cher Würfel bien mal en point, très affaibli par des crachements de sang de sinistre augure.

Page 184 du livre de Pascale Fautrier :

Würfel son ancien professeur et ange gardien crache le sang.

XV.

Page 269 du livre de Marie-Paule Rambeau :

« Si j'étais jeune et jolie, mon petit Chopin, je vous prendrais pour mari, Hiller pour ami, et Liszt pour amant »

Cité en franais par Hoesick, Chopin, vol. 2, p. 38.

Page 237 du livre de Pascale Fautrier :

« Si j'étais jeune et jolie, mon petit Choppene, je vous prendrais pour mari, Hiller pour ami, et Liszt pour amant »

Aucune référence.

XVI.

Page 114

Marie-Paule Rambeau évoque une soirée chez le prince Radziwiłł suivant ainsi d'anciennes biographies.

On sait depuis que cette soirée n'a pas eu lieu.

Page 135 du livre de Pascale Fautrier :

Reprise de cette erreur, méconnaissances des travaux menés postérieurement au livre de Madame Rambeau.

XVII.

Marie-Paule Rambeau date le premier concert de Chopin chez Pleyel, du 26 février 1832. On a aujourd'hui la certitude qu'il s'agissait du 25 (un programme a été retrouvé, on a revisité de manière critique les témoignages, et pointé les sources possibles de cette erreur).

Reprise de cette erreur, méconnaissances des travaux menés postérieurement au livre de Madame Rambeau

Reprise de cette erreur, méconnaissances des travaux menés postérieurement au livre de Madame Rambeau

XVIII.

Le facteur de piano Conrad Graf doit être signalé dans les biographies de Chopin. Marie-Paule Rambeau orthographie, dans tout son livre, par erreur, « Graff ».

Pascale Fautrier orthographie aussi « Graff » (p. 185).

XIX.

Dans un de ses livres, Chopin dans la vie et l'œuvre de George Sand (les belles lettres, Paris 1985), p. 113, Marie-Paule Rambeau évoque Chopin et George Sand lisant ensemble les Soirées d'un pèlerin de Witwicki.

Page 364 du livre de Pascale Fautrier :

Stefan Witwocki lit ses Soirées d'un pèlerin à George Sand.

Or, ce texte n'a jamais été traduit en franais, et George Sand ne comprenait pas le polonais.

Pour résumer

Page 206 du livre de Marie-Paule Rambeau :

A peine le temps de déposer leurs bagages à l'hôtel de l'Oie d'or, rue Oławska, qu'ils étaient déjà au théâtre. On y donnait un opéra de Wenzel Müller, sur une comédie de Ferdynand Raimund, le Roi des Alpes dont on vantait les décors ; mais ils les trouvèrent bien médiocres. Ils ne furent guère satisfaits non plus de la qualité des chanteurs qu'ils entendirent les jours suivants dans le Maon et le serrurier d'Auber et l'Offrande interrompue de Winter. Manifestement la vie musicale de Breslau n'était pas palpitante. Chopin encore fidèle à la tradition familiale, assista à la messe du dimanche à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, et y rencontra le maître de chapelle Joseph Schnabel qui l'avait si cordialement accueilli quatre ans plus tôt. Celui-ci les invita à assister à la répétition du concert du lendemain à la ressource, où devait se produire un pianiste amateur du nom de Hellwig, dans le « concerto » en mi bémol majeur de Moscheles.

Avant qu'il ne fut installé au piano, Schnabel qui ne m'avait pas entendu depuis quatre ans me demanda d'essayer l'instrument. Il m'était difficile de refuser ; je m'assis et joua quelques variations. Le vieux Schnabel ne se tenait pas de joie. Monsieur Hellwig prit peur et les autres se mirent à me prier de jouer.

P. 180-181 du livre de Pascale Fautrier :

Le samedi 6 dans l'après midi, il sdescendent à l'hotel Zur Goldenen Gans, rue Oławska, et dès sept heures du soir, ils sont au théâtre. On y donne Le Roi des Alpes, qu'on leur a signalé pour les décors. Rien de fameux, et les chanteurs du théâtre ne sont pas très bons non plus dans les opéras qu'ils entendent les jours suivants : Le Maon et le serrurier d'Auber le dimanche soir et l'Offrande interrompue de Winter le mardi. Le dimanche matin les deux amis se rendent à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste pour assister à la messe, et retrouvant le maître de chapelle, un ami d'Elsner, devant qui Fryderyk avait joué en revenant des eaux de Reinertz en 1826. Les voilà invités à assister le lendemain soir à la répétition d'un concert à la salle dite de la Ressource : avant même que le pianiste amateur qui devait jouer le soir ait pu s'approcher du piano, Schnabel prie Fryderyk de l'essayer. Le vieux maître de chapelle « ne se tenait pas de joie » à l'entendre, et il insiste pour qu'il se produise le soir même.

Ces deux textes sont très proches de la source directe, qui est une lettre de Chopin à sa famille, postée de Wrocław le 9 novembre 1830. Cette lettre écrite en polonais a été traduite et éditée par Bronislas Edouard Sydow.

Au passage, précisons que l'opéra de Wenzel Müller (1759-1835), dans son titre original est Der Alpenkönig und der Menschenfeind (Le Rois des Alpes et l'ennemi de l'humanité), sur un livret, en effet de Ferdynand Raimund, créé en 1828, et que celui de Peter Winter (1754-1825) est Das unterbrochene Opferfest, sur un livret de Franz Xaver Hubert, qu'il fut un succès lors de sa création le 14 juin 1796, à Vienne. La traduction de Sydow, « L'Offrande interrompue », est littérairement correcte, mais le titre en franais est Le Sacrifice interrompu.

Voici le texte de référence (Sydlow, Correspondance de Chopin, Richard Masse 1981, p. 211) :

Madame Fautrier conserve le nom de l'auberge en allemand, et ne reprend pas l'allusion à Raymund, ajoutée par Madame Rambeau. Elle précise le nom des jours de la semaine, qu'on peut déduire de la datation et du contenu de la lettre. Mais elle suit essentiellement la narration de Madame Rambeau, notamment :

Madame Rambeau écrit « Le Roi des Alpes dont on vantait les décors » ; Madame  Fautrier reprend « Le Roi des Alpes, qu'on leur a signalé pour les décors ». Chopin a écrit : « Le public du parterre trouvait les décors étonnants ». Madame Fautrier a mal interprété l'ambigüité de la formulation de Marie-Paule Rambeau. On n'a rien signalé (on n'a rien vanté) à Chopin et à Titus, c'est sur place qu'ils ont remarqué que le public trouvait le spectacle étonnant.

Madame Rambeau a romancé une remarque anodine, et placée plus loin dans la lettre de Chopin : « Chopin encore fidèle à la tradition familiale, assista à la messe du dimanche à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, et y rencontra le maître de chapelle Joseph Schnabel qui l'avait si cordialement accueilli quatre ans plus tôt ». Madame Fautrier reprend « Le dimanche matin les deux amis se rendent à la cathédrale Saint-Jean-Baptiste pour assister à la messe, et retrouvant le maître de chapelle, un ami d'Elsner, devant qui Fryderyk avait joué en revenant des eaux de Reinertz en 1826 ».

Or, dans la lettre, rien d'indique que Chopin ait assisté à la messe, ni qu'il s'agit de Saint-Jean-Baptiste.

On pourrait aussi dresser un parallèle avec « le balcon de Chopin sur les grands boulevards », auquel Marie-Paul Rambeau consacre un développement substantiel (p. 244), et la reprise de cette « scène » par Madame Fautrier, et encore d'autres scènes.

Jean-Marc Warszawski et collaboration
Publié dans musicologie.org le 27 juin 2009


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