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Jean-Marc Warszawski, 7 septembre 2009

Joseph Moog : Metamorphose(n)

Joseph Moog (piano), Metamorphose(n). Réductions pour le piano de Liszt, Fredmann, Moszkowski, Godowski, Busoni. disque Claves Records, 2009 (cd 50-2905)

1. Franz Liszt, Reminescences de Norma de Bellini (n° S.394), 2. Leopold Godowski, The Gardens of Buitenzorg (extrait de « Java Suite », 1925), 3. Ignaz Friedman, Voices of Spring (Johann Strauss, « Fruhlingsstimmen »  Valse opus 410), 4. Leopold Godowsky, The Swan (Saint-Saëns, « Le Cygne, extrait du « Carnaval des animaux », 5. Ferrucio Busoni, Chamber Fantasy on Carmen (Georges Bizet), 6. Leopold Godowski, Waltz in D flat Major (Minute-Waltz), transcription de concert (Chopin), 7. Moritz Moszkowski, Paraphrase of the Venusberg Bacchanale from Tannhäuser (Wagner).

Enregsistré les 27-30 novembre 2008, à la Philharmonie de Ludwigshafen. Coproduction Claves Records - Südwestrundfunk (SWR2)

Né en 1987, Joseph Moog entre à l'âge de 10 ans à la Hochschule für Musik de Karlsruhe. Il étudie ensuite, de 2001 à 2007, avec Bernd Glemser à la Musikhochschule de Würtzburg. Il se perfectionne auprès d'Arie Vardi à la Hoshschule für Musik und Theater de Hanovre.

Sa brillante virtuosité, sa musicalité fluide, son assurance mature, malgré son très jeune âge, font une forte impression.  Évidemment, la presse allemande est élogieuse, et souligne combien il est étonnant d'avoir si jeune, une telle personnalité musicale.

Il s'est déjà produit au long du monde, et bien entendu dans de nombreuses villes d'Allemagne, notamment avec une tournée de l'Orchestre Symphonique de Hongrie.

Depuis 2006, il commence à collectionner les récompenses. Métamorphose(n) a reçu en mai 2009, le Supersonic Award de la revue Luxemburgeoise « Pizzicato ».

Joseph Moog est également compositeur. Il interprète volontiers ses œuvres lors de ses récitals.

Il a enregistré, en 2005, un disque consacré à des œuvres de Beethoven, avec la sonate en do majeur opus 53, dite « Waldstein-Sonate », enregistrée en studio, et le concerto n° 2 opus 19, en si bémol majeur, datant de 1794-1795, et maintes fois remanié jusqu'à sa publication en 1801. Ce concerto a été enregistré lors du Oberstdorfer Musiksommer, avec l'orchestre de chambre de Géorgie, sous la direction de Markus Poschner. À la suite, également enregistré en studio, Moog interprète une de ses propres œuvres, sa sonate opus 5 en deux mouvements, dont certains accents ne sont pas sans rappeler le piano de Fauré.

Son répertoire comprend des compositeurs tels Johann Sebastian Bach, Edvard Grieg, Frédéric Chopin, Johannes Brahms, Ludwig Beethoven, Sergueï Rachmaninov, etc. Mais il excelle dans les œuvres de Liszt.

Son second disque (Claves Records), en 2007, est consacré à ce compositeur, avec les deux concertos (mi bémol majeur et la majeur), et la Tottentanz, paraphrase sur le Dies Irae, enregistrés avec la Deutsche Staatsphilharmonie Rheinland-Pfalz, sous la direction d'Ari Rasilainen..

Metamorphose(n), au singulier, pluriel entre guillemets, est un titre à la fois poétique, mais aussi manifeste, car il s'agit d'œuvres qui ont été arrangées pour le piano, transcriptions et paraphrases, donc qui ont été métamorphosées, ici, dans les œuvres choisies, afin de briller en public.

Ce terme de « métamorphose » est d'ailleurs employé (entre singulier et pluriel, d'ailleurs) par les compositeurs qui de livrent à ce jeu, y compris dans le (contre)sens de l'orchestration, comme les Symphonic Metamorphosis after Themes by Carl Maria von Weber, dans lesquelles Paul Hindemith orchestre, en 1943, pour faire briller l'American symphony orchestra, des pièces pour piano de Weber, père, dit-on, du romantisme. De l'orchestre au piano, Godowski, à l'honneur dans ce disque, a composé en 1912, les Symphonische Metamorphosen Johann Strauss'scher Themen, et les Symphonic Metamorphosis of the Schatz-Walzer themes from J. Strauss's Der Zigeunerbaron, en 1941.

Œuvres aimées (par le public ou les arrangeurs) et virtuosité sont donc ici au rendez-vous, le tout dans un choix de veine romantique.

Le disque s'ouvre sur les Réminiscences de « Norma » de Bellini, composées et publiées par Franz Liszt en 1841-1844 (dans cette version), à l'apogée de sa gloire de concertiste déconcertant, juste avant sa rupture avec Marie d'Agoult. Œuvre magistrale, qui fait certainement un peu d'ombre aux suivantes, composée par des compositeurs, moins habiles que Liszt, mais non moins inspirés.

On notera que seuls The Gardens of Buitenzorg, sont une composition originale de 1925, de Leopold Godowski, extraits d'une suite intitulée « Java suite », inspiré par un voyage à Java en 1922.

On appréciera dans ce disque, le délié et la précision du jeu, et la limpidité du son, dans des œuvres qui pourraient inviter à l'effet massif, au détriment de la délicatesse, et, après la tension mélodramatique de Liszt, la détente d'œuvres plus sereines, voire ludiques ou plus « clin d'œil ». Évidemment, dans ces œuvres destinées à épater, mais aussi charmer le public de manière forte, Moog est épatant et charmeur.

Jean-Marc Warszawski
7 septembre 2009


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