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  Alain Lambert, 2012

« Janis The Pearl » par l'orchestre de Franck Tortiller

Janis the Peral

Janis The Pearl, par l'Orchestre de Franck Tortiller, Label MCO 2012.

Le vibraphoniste et compositeur Franck Tortiller vient de sortir un hommage à Janis Joplin, Janis The Pearl, avec son orchestre, celui avec lequel il aime bien jouer à neuf. Car depuis qu'il a dirigé de 2005 à 2008 l'Orchestre National de Jazz,  chacune de ses incursions musicales dans les années soixante voit naître un nouveau nonet.  A neuf donc, et au double sens du terme, qui est aussi de reprendre en réinventant, sans vaine nostalgie ni copié-collé à la mode des Tribute Bands. Ainsi, en 2006, il avait osé et réussi, avec Close to Heaven, une relecture sans guitare ni voix de Led Zeppelin.

Pour ce nouvel album, des habitués : Jean Louis Pommier au trombone, Jean Gobinet à la trompette, Yves Torchinsky à la basse, le batteur Patrice Héral qui « vocalise » sur un morceau ; et des nouveaux venus, du moins les deux (jeunes) premiers : Mathieu Vial-Collet à la guitare, Anthony Caillet à l'euphonium, Mathieu Michel à la trompette. Pas de sax cette fois. Mais une voix masculine !

Pourtant, la voix de Jacques Mayeux, éraillée, bluesy, venue de profond, en âge et en vécu, est présente, comme une évidence, face à tout cet ensemble cuivré et très funky, à la vitalité chaleureuse. Sur chaque morceau ou presque, un des musiciens improvise avec brio entre deux riffs énervés (If there is one) ou avant une variation de cuivres très ciselée (Love and Lust, Sister Laura), sur les standards ou compos rythm and blues chantés par Janis (Kosmic blues, Move over, Half Moon, Piece of my hearth...). Sans oublier une version très jazzy de Mercedes Benz, à l'origine a cappella. Les chansons originales sont inspirées de la biographie écrite par sa sœur Laura et mises en musique par Franck Tortiller. Quant aux arrangements, remarquables, ils jouent sur les contrastes entre les cuivres ronflants, la batterie survoltée, le vibraphone cristallin, la guitare très électrique... et la voix, presque toujours en équilibre fragile.

Y compris dans les ballades qui balisent cette promenade musicale et dans lesquelles le vibraphone peut se déployer avec élégance. Comme le  beau texte valsé de Jacques Mayeux lui-même, Drinks are on pearl, en souvenir de la fête posthume qu'avait voulue la chanteuse à l'âge de vingt-sept ans, l'inscrivant et la finançant dans son testament. Ici, le duo voix-vibra lance l'invitation, et les musiciens les rejoignent pour ce morceau poignant. Jusqu'à la prochaine pause, Sister Laura, dans un chatoiement de cuivres qu'on retrouve ensuite dans Love and Lust Enfin, la reprise de Chelsea Hotel, où Léonard Cohen évoque leur rencontre brève et sans illusion dans ce lieu de légende. Juste la voix et le vibraphone en duo pour clore en beauté et nostalgie douce amère cet hommage à plusieurs voix.

Alain Lambert


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