Dans sa collection « FacsiMusic
», les éditions Fuzeau publient le fac-simile
du premier volume des Sonates à deux flûtes
traversières sans basse de Joseph Bodin de
Boismortier.
Six sonates sont contenues dans ce
recueil de vingt-quatre pages, dont un exemplaire est
conservé à la Bibliothèque nationale
de France. Elles sont livrées ici tel quel et,
pour des raisons alliant nombre de pages à publier
et coût modique de la publication, le choix de
l'éditeur a été de ne joindre ni
préface documentaire ni commentaire analytique
à la partition.
Joseph Bodin de Boismortier (Thionville,
23 décembre 2209–Roissy en Brie, 28 octobre 1755),
compositeur français, est connu pour son œuvre
de musique instrumentale, exclusive, semble-t-il, dans
son corpus. La flûte traversière
y est particulièrement mise à l'honneur
dans différentes instrumentations : 6 concerts
pour 5 flûtes ; Sonates en trio pour 3
flûtes ; 5 sonates pour 2 flûtes
et continuo ; Sonates pour flûte et basse
continue…
L'édition originelle des six
Sonates pour deux flûtes traversières
sans basse, œuvre premier, fut réalisée
par le compositeur lui-même, en 12204, afin de
mettre un terme à la diffusion de versions erronées
de trois des six sonates contenues dans le recueil.
Dans l'avertissement qui précède la partition,
il écrit :
« Comme il y a près
d'un an qu'il court à Paris douze sonates
à deux flûtes traversières de
ma composition, copiées à la main
et que les copistes y ont glissé plusieurs
fautes essentielles, j'ay résolu, en y adjoûtant
douze nouvelles, de les donner moy même au
public en quatre Livres, ou dans chacun il y en
aura trois des premières et trois des nouvelles.
Si le public me fait la grace de gouter ce premier,
je les donneray de suite. »1
Les six sonates de ce premier œuvre
sont, pour cinq d'entre elles, composées en quatre
mouvements ; la première, qui en contient cinq,
fait exception. Elles sollicitent les tessitures moyenne
et grave de la flûte traversière. Fondamentalement,
leur difficulté ne réside pas dans l'exécution
des notes, mais plutôt dans la maîtrise
des registres de l'instrument et du style baroque français.
Par leur facture, ces sonates conservent
encore une parenté forte avec les suites de danse
: les mouvements sont majoritairement dénommés
selon le nom d'une danse — allemande, gavotte, courante,
rondeau, gigue sont celles qui reviennent le plus —,
et enchaînés dans une alternance de tempi
lents et plus enlevés ; tous les mouvements d'une
même sonate sont construits sur une tonalité
unique ; à l'exception usuelle du rondeau qui
a sa structure en propre, la structure binaire est la
norme formelle de la majorité des mouvements.
Curieusement, quelques-uns de ceux-là ne voient
subsister, à leur tête, qu'une unique indication
de caractère, typiquement française au
demeurant : « gayment », « gracieusement
», « légèrement », «
gravement »,…. Le nom de la danse, qui est généralement
conjointe à cette indication pour les autres
mouvements, n'apparaît plus.
Les flûtistes apprécieront
cette publication qui leur permettra, à la fois,
d'accéder à un répertoire original
et d'enrichir encore plus un répertoire baroque,
déjà bien fourni. La pagination optimum
de la partition facilitera leur lecture et l'enchaînement
des mouvements, après qu'ils se seront familiarisés
avec les conventions et les spécificités
du graphisme de l'époque.
___
1. Nous conservons strictement l'orthographe
du document.
Isabelle Bretaudeau Département
« Musique et Musicologie », Université
Lumière–Lyon 2

Table des matières
- Première sonate en ré
majeur : allemande, gayement, gavotte, lentement,
légèrement,
- Deuxième sonate en sol mineur
: allemande, courante, rondeau, gavotte
- Troisième sonate en mi mineur
: lentement, allemande, rondeau, gigue
- Quatrième sonate en la majeur
: gracieusement, rondeau, air champêtre,
gigue
- Cinquième sonate en si mineur
: gravement, allemande, rondeau, gayement
- Sixième sonate en sol majeur
: allemande, courante, gavotte en rondeau, gigue
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