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Nicola Bacri, Musique pour piano

 

Nicola Bacri

Éliane Reyes, Musique pour piano de Nicolas Bacri : Sonate n° 2 ; Diletto classico ; Prélude et fugue ; L'enfance de l'Art. Naxos 8.572530,  2011. Enregistré en mai-juin 2010 au Recital Studio B, à Tihange en Belgique. Livret par Gérald Hugon. Premier enregistrement mondial, pour l'ensemble des œuvres de ce disque.

Le livret de ce disque commence ainsi :

Dans « Notes étrangères », son ouvrage de réflexion esthétique sur sa situation comme compositeur d'aujourd'hui, Nicolas Bacri déclarait :

« Ma musique n'est pas néoclassique, elle est classique, car elle retient du classicisme ce qu'il a d'intemporel : la rigueur de l'expression.

Ma musique n'est pas néo-romantique, elle est romantique, car elle retient du romantisme ce qu'il a d'intemporel : la densité de l'expression.

Ma musique est moderne, car elle retient du modernisme ce qu'il a d'intemporel l'élargissement du champ de l'expression.

Ma musique est postmoderne, car elle retient du postmodernisme ce qu'il a d'intemporel : le mélange des techniques d'expression. »

Mais il n'y a rien d'intemporel. Justement, l'admirable musique de Nicolas Bacri se moque, ignore ce qu'on pourrait appeler les temporalités pour n'être que la musique de Nicolas Bacri, bien ancrée dans le temps de Nicolas Bacri.

Cette musique ne revendique ni passé ni avenir, ni sens historique, ce sont là des choses qui se font sans aller les chercher. Elle n'est pas grégaire, et c'est bien dans l'air du temps temporel d'aujourd'hui de ne pas être encarté, même si de Thierry Escaich à Yann Robin en passant par Jean-Claude Wollf, l'illégitimité ne semble pas être marginale. Ou bien cela a peut-être toujours été, comme chez les aînés André Jolivet, Henri Dutilleux, György Ligeti ou Olivier Greif. Peut-être aussi que tout a commencé avec Erik Satie le génial poète aux moyens limités... ou le surdoué Maurice Ravel.

Après le rêve monastique de l'union en Dieu du plain-chant, la polyphonie d'un monde en mouvement, déréglé, troublé de guerres et de misères, peuplé de destinés incompréhensibles, la mélodie accompagnée de l'absolutisme, la musique de chambre concertante des salons de lumières, la table rase des avant-gardes et des collectifs, avec le révolutionnaire Schönberg et le gauchiste petit-bourgeois Stravinski, voici la musique citoyenne qui s'adresse au public non pas comme une oratrice en campagne électorale ou une maîtresse d'école, mais comme une égale, qui se soucie peu des préjugés dominants dans le choix de ses sons, matériaux et techniques d'écriture, ni dans le recyclage personnel de procédés déjà éprouvés.

Nicolas Bacri maîtrise l'écriture savante, voire stricte, avec virtuosité et une poésie qui emporte tout.

Sa musique est brillamment servie par Éliane Reyes, qui nous avait déjà convaincus dans les œuvres d'Alexandre Tansman.

Jean-Marc Warszawski
21 octobre 2011

Nicolas Bacri, Diletto classico, opus 105, n° 3

Arioso baroco (premières mesures).
Fuga mondica a due voci (premières mesures).

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