bandeau actu 840 bandeau musicologie 840

 

« On n'est pas là pour voir une pièce de musée », avec une mise en scène classique, dit-il à l'AFP entre deux répétitions, assis au milieu du plateau sur une chaise recouverte de velours rouge, rare élément visible du décor avec une cage à oiseau abritant une balançoire à taille humaine.

« Tout ce que je veux, c'est donner une esthétique et raconter une histoire moderne », ambitionne Rolando Villazon, qui n'a pas craint de choquer en sortant l'an dernier un disque de chansons mexicaines populaires (« Mexico ») ou en présentant en Grande-Bretagne une émission de téléréalité, « Pop star to opera star », où des chanteurs de variété s'essayent à l'art lyrique.

Pour « Werther », il a décidé de travailler avec une artiste venue du théâtre pour « la mise en mouvements », Nola Rae, « clown et mime extraordinaire » rencontrée à Londres: « c'est un travail qu'on ne fait pas dans le monde de l'opéra. Avec les chanteurs, on commençait les séances avec un atelier de mime de près de deux heures, pour avoir une expression corporelle commune ».

Le médiatique ténor de 38 ans a également introduit des clowns dans ce drame de l'amour inassouvi se concluant par le suicide du jeune Werther, rare détail concret qu'il accepte de confier.

« Surprise, des clowns dans Werther ! Qu'est-ce-que ça veut dire ? Vous voulez que je vous dise ?... Et bien non! », tranche-t-il dans un éclat de rire.

Il dira juste qu'au-delà du travail avec les chanteurs, Nola Rae l'a aidé à « polir » les chorégraphies des clowns, personnages qu'il affectionne et admire, notamment dans le théâtre de Brecht.

Soucieux de « raconter une situation claire pour le public » (en ne rendant pas confuse l'intrigue de l'amour de Werther pour Charlotte, promise à un autre par sa mère), Rolando Villazon ne cache cependant pas sa vision ambitieuse.

« L'opéra, c'est un langage du subconscient. On ne chante pas dans la vie réelle, on parle. Comment arrive-t-on à croire des gens qui se mettent à chanter ? Parce que c'est un langage subconscient. Donc, l'espace dans lequel on joue est un espace du subconscient... A partir de ça, des symboles vont apparaître » sur scène, conceptualise-t-il.

Soucieux de « parler de choses plus grandes que la simple histoire de la mère qui dit à sa fille Charlotte Tu dois épouser untel », scellant le malheur de Werther, Rolando Villazon trouve dans cet opéra une façon de se pencher sur l'emprise du déterminisme social.

« Est-ce que le libre choix existe ? Ou est-ce que tous nos choix sont dictés par la génétique, par la culture, par le temps où on habite ? Pour moi, c'est la question que pose Werther », explique celui qui a été « encouragé » à passer de l'autre côté du miroir par Richard Jones, au panthéon de ses modèles de metteurs en scène avec Willy Decker et Bartlett Sher.

Rolando Villazon, handicapé en 2009 par une opération des cordes vocales, voit la suite de sa carrière partagée entre mise en scène et chant. En mai, il se remettra d'ailleurs « aux ordres » du réalisateur Benoît Jacquot, qui présentera à Londres sa mise en scène de « Werther ».

« Toutes mes idées de Werther restent ici, dans cette mise en scène », prévient-il, soucieux de cloisonner les deux nouvelles facettes de sa vie.

 

facebook


rectangle biorectangle textes rectangle acturectangle encyclo

logo_marronÀ propos - contact |  S'abonner au bulletinBiographies de musiciens Encyclopédie musicaleArticles et études | La petite bibliothèque | Analyses musicales | Nouveaux livres | Nouveaux disques | Agenda | Petites annonces | Téléchargements | Presse internationale | Colloques & conférences | Collaborations éditoriales | Soutenir musicologie.org.

paypal

Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil. ☎ 06 06 61 73 41.

ISNN 2269-9910.

cul_2205

Dimanche 22 Septembre, 2024