« Octopus », la nouvelle chorégraphie de Philippe Decouflé présentée au Théâtre national de Chaillot à Paris pendant un mois, déploie depuis mercredi ses tentacules multiples dans les univers féeriques de la danse, de la musique et de la vidéo.
Bras, jambes, doigts ondulent, se frôlent, se caressent, s'entremêlent en huit séquences lumineuses, poétiques, parfois déjantées et burlesques, dont les atmosphères changeantes sont rythmées par des musiques douces ou hallucinées.
Les scènes se succèdent comme les pages tournées d'un livre d'images en relief où s'assemblent et se défont des puzzles colorés et chatoyants, puis culminent dans une rosace finale où évoluent les huit danseurs de la compagnie.
Fidèle à sa réputation de chorégraphe populaire, Philippe Decouflé, qui fut le brillant metteur en scène des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux Olympiques d'hiver d'Albertille en 1992, offre un spectacle ludique et raffiné.
« Octopus » joue sur les contrastes, la bipolarité, le noir et le blanc, l'habillé et le nu, le masculin et le féminin, la mélodie envoûtante du violoncelle ou le rythme fou du rock, et par dessus tout sur le plaisir des sens.
« Je fais des propositions à travers mes spectacles (...). Ce sont souvent des arguments simples et qui touchent tout le monde », explique Philippe Decouflé. « Mais Octopus parle également de l'intemporalité, de la beauté, de la jalousie, du genre sexuel ».
Pour fil conducteur un duo, homme noir et femme blanche qui s'effleurent, se palpent, s'entrelacent sur la large scène de Chaillot avec un écran géant pour toile de fond.
Sur les côtés, de hautes grilles en fer forgé limitent la scène où deux musiciens et leurs instruments sont installés, de part et d'autre: l'un, Pierre Le Bourgeois, avec son violoncelle, son piano et ses percussions, l'autre, le chanteur et guitariste Labyala Nosfell à la voix aux multiples facettes.
Les deux sont compositeurs et ont travaillé comme un groupe de rock sur « Octopus ».
« Nous avons travaillé comme si la danse et la musique étaient une seule forme d'art », ajoute Philippe Decouflé. Pour lui, « c'est le grand bonheur de cette création, ce rapport danse et musique ».
Les danseurs de la compagnie DCA (Diversité, Camaraderie, Agilité) évoluent parmi des projections vidéos qui démultiplient les effets. Ainsi, dans une scène, sont utilisées des cordes dont les vibrations dessinent sur l'écran de multiples figures tandis que des danseurs sont suspendus à des filets autour de l'écran.
Puis un danseur dessine en projection sur l'écran des fleurs, des oiseaux imaginaires tandis qu'une voix rit. Ou bien des langues s'étirent en gros plan comme des sortes de mollusques obscènes sortis de leur coquille. Ou s'affiche un visage dont la tête est couronnée d'oreilles.
Une danseuse déploie, quant à elle, un véritable délire verbal autour de « la métafemme à la métasensualité passionnée » dans « une métaluxure absolue ».
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Jeudi 19 Septembre, 2024