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Facebook... pas évident pour la promotion musicale

Pour séduire une génération née avec internet, les artistes doivent apprivoiser les réseaux sociaux pour séduire leurs fans, mais les moyens de tirer des revenus de cette nouvelle proximité sont encore incertains, selon les professionnels réunis au Midem à Cannes.

« La musique numérique est dans l'impasse. L'offre ne satisfait pas les demandes des consommateurs et l'écart s'accroît », a lancé, au premier jour de la grand-messe annuelle de l'industrie du disque organisé à Cannes (dans le sud-est de la France), Mark Mulligan, directeur de recherches de Forrester Research.

Les 12-15 ans, qui représentent les futurs consommateurs et sont nés avec internet, ont des comportements radicalement différents de leurs aînés.

Seuls 15% utilisent des sites de téléchargement en peer-to-peer et 12% achètent de la musique en ligne. 56% écoutent de la musique sur leur téléphone et 53% regardent des vidéos sur internet.

« Pour eux, la musique est un outil interactif qui leur permet d'animer leurs réseaux sociaux. Posséder de la musique les intéresse moins, ce qu'ils veulent c'est regarder et partager », a estimé M. Mulligan lors d'une conférence.

Pour les maisons de disques et les musiciens, savoir utiliser à bon escient Twitter, Facebook, Youtube, les forums de fans... devient donc vital. Mais cela s'apparente souvent à l'apprentissage d'une langue étrangère.

« Le problème c'est le déluge d'options. Il faut s'asseoir et prendre le temps de réfléchir au but qu'on veut atteindre et choisir les bons outils pour atteindre les bons fans », a expliqué Adrian Pope, directeur du label indépendant PIAS.

« Quand vos messages consistent seulement en des dates de concerts et de sorties de disques, cela perd vite de l'intérêt. Les artistes oublient de se créer un personnage sur les médias sociaux. Ils doivent réfléchir à l'histoire qu'ils veulent y raconter », a estimé Jeremy Welt, responsable du marketing sur les nouveaux médias chez Warner Bros Records.

Un exemple salué par la profession est celui d'Arcade Fire. A l'occasion de de son dernier album centré sur le thème de la vie en banlieue, le groupe canadien a développé une vidéo interactive. L'internaute devait entrer l'adresse de sa maison d'enfance sur un site dédié. Il recevait ensuite un clip personnalisé dans lequel étaient insérées des images de sa maison, localisée grâce à Google Maps.

La chanteuse britannique Imogen Heap va jusqu'à intégrer ses auditeurs dans un processus de co-création.

Elle a utilisé des vidéos de fans pour réaliser un film projeté pendant ses concerts, leur a demandé d'écrire sa biographie sur Twitter et a même auditionné avec eux des violoncellistes grâce à une chaîne de télévision sur internet.

La chanteuse, qui a quitté sa maison de disques, explique que ses fans « font partie de (son) équipe ». « D'un point de vue créatif, ça me conduit à prendre des directions dans lesquelles je ne me serais pas engagée seule », dit-elle.

Le dialogue engagé avec les fans les plus ardents va permettre de les utiliser comme des « recruteurs » lorsque eux-mêmes vont en faire la publicité au sein de leur réseau social, confirment les experts.

Mais si les réseaux sociaux deviennent incontournables pour les artistes, la façon de les rentabiliser est encore bien floue.

« Il n'y a souvent aucune corrélation entre la popularité d'un artiste sur internet et les ventes qu'il réalise », avertit Eric Garland, fondateur de BigChampagne, une société qui mesure la consommation de musique sur internet.

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Lundi 23 Septembre, 2024