Tourné quelques mois après la disparition du danseur et chorégraphe Maurice Béjart, le film « Après Béjart, le cœur et le courage », qui sort mercredi dans les salles, est un poème dédié à la danse, mais pose aussi la question de la transmission de l'héritage artistique.
Bien qu'Espagnole, la réalisatrice Aranxta Aguirre, a tourné ce documentaire en français car, dit-elle, le français, « c'est la langue du ballet, tout comme l'italien est la langue de la musique classique ».
« Ne fais pas un documentaire si tu n'es pas fascinée par le sujet » est le principe qu'a suivi Aranxta Aguirre, qui a travaillé longtemps avec des réalisateurs comme Pedro Almodovar ou Carlos Saura, et fut élève à l'école de danse Mudra de Maurice Béjart à Lausanne, où est implantée sa compagnie.
« Mon film est une lettre d'amour » à Béjart, avoue la réalisatrice.
Maurice Béjart meurt le 22 novembre 2007, à l'âge de 83 ans, en laissant à son fils spirituel Gil Roman la tâche de lui succéder à la tête du Béjart Ballet Lausanne.
« Il m'a fallu des années pour sortir cet artiste incomparable qu'est Gil Roman du maquis mental où il s'enfermait avec ses fantasmes, ses amours, ses complexes! », affirmait Béjart un an avant sa mort. « Lentement j'ai compris ses qualités, j'ai réalisé combien il était proche de moi (...). Je ne vois que lui pour continuer, préserver, posséder mon œuvre et mes ballets ... Nul autre », poursuivait-il.
« Maurice, il est en moi (...). Il m'a tout donné », répond en écho Gil Roman, directeur artistique du Ballet depuis la disparition de son maître.
Gros plans sur le danseur, ses mains nouées sur une cigarette, qu'il grille nerveusement. « Quelle angoisse! », dit-il alors qu'il prépare sa première création, « Aria ».
Pour lui et son équipe, l'objectif est ambitieux: « Faire vivre le passé par le présent et inventer l'avenir ».
A l'image de cet enjeu le film, qui immerge le spectateur dans le travail de création, navigue entre nostalgie et combativité, angoisse et foi dans l'avenir. Interviews des danseurs et séances de répétitions s'entrecroisent avec des images d'archives car « l'absent rode toujours par là ».
Le film, parfaitement accessible aux non spécialistes, est sorti à l'étranger, avant d'arriver dans les salles françaises.
Venu en France pour sa sortie, avant une prochaine tournée dans l'Hexagone en mars et avril 2011, Gil Roman mesure le chemin parcouru depuis la mort de Béjart.
« Depuis trois ans, on a fait plus de 80 spectacles par saison, et on a tourné dans le monde entier », déclare-t-il à l'AFP.
« On a quand même fait six créations, dont deux de moi. J'ai invité des jeunes chorégraphes et j'ai remonté une douzaine de ballets de Maurice », affirme-t-il.
« La compagnie se porte très bien », ajoute-t-il. « Je pense même qu'elle a fait des progrès et le groupe est très uni » bien qu'après la mort de l'ancien directeur il ait fallu, selon Gil Roman, « un moment de digestion pour tout le monde ».
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Vendredi 20 Septembre, 2024