Stromae a ouvert en beauté la 32e édition des Trans Musicales de Rennes mercredi, transposant sur scène son univers singulier entre chanson française et house hédoniste dans un spectacle placé sous le double patronage de Brel et d'Arno.
Pour sa toute première scène, le jeune Belge de 25 ans, qui assure jusqu'à dimanche la création des Trans Musicales, a mis en place une scénographie très étudiée, entre one-man-show, surréalisme belge et minimalisme à la Kraftwerk.
Gilet en jacquard, mocassin à pompon et raie impeccable, le longiligne chanteur installe littéralement sur scène ses deux musiciens. Automates portant lunettes noires et chapeau melon, ils restent impassibles devant leurs ordinateurs et leurs synthétiseurs, d'où sortent les rythmes house lourds et puissants imaginés par Stromae.
La scène est entourée d'écrans où sont projetées vidéo et images fixes accompagnant chaque chanson: intérieur d'un appartement pour « Bienvenue chez moi », un enfant caché sous une table regardant ses parents se déchirer sur le glaçant « Dodo »...
Tour à tour professeur ou clergyman, Stromae habille chaque morceau d'une histoire, qu'il joue autant qu'il chante. Il parvient à reproduire l'équilibre instable de son album « Cheese », où la dance hédoniste des années 90 accompagne des textes souvent trempés dans l'encre la plus noire.
Entre deux titres évoquant les violences conjugales, la misère ou la mort, Stromae détend l'atmosphère grâce à un humour léger et à une proximité naturelle avec le public.
Celui-ci, qui a visiblement suivi assidûment les « leçons de musique » que Stromae distille sur internet, le suit avec ferveur dans son étrange univers, en particlier lorque son compatriote Arno vient l'adouber en lui offrant un duo sur « Putain, putain ».
Pour le rappel, le jeune homme ose dépouiller « Alors on danse », son tube de l'été 2010, de ses oripeaux techno. Seul au micro, accompagné d'un orchestre symphonique en fond sonore, il chante le désespoir qu'on noie dans la musique.
La voix est grave, l'accent baigné par la mer du Nord. Ses longues mains balayent l'air, son visage se tord de douleur et l'ombre de Brel passe sur les Trans.
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Dimanche 8 Septembre, 2024 14:17