musicologie

7 décembre 2010 ——

A la Scala, une académie qui forme à tous les métiers de l'opéra

« Chanter sur la scène de La Scala, c'était comme un rêve », raconte Jaeheui Kwon. Un rêve que ce ténor coréen de 29 ans a réalisé avec les autres jeunes chanteurs triés sur le volet de l'Académie de la Scala de Milan qui forme à tous les métiers de l'opéra et de la danse.

Ils sont seulement douze chanteurs à être sélectionnés tous les deux ans parmi 250 candidats pour suivre cette formation au cours de laquelle ils se produisent sur les planches de ce temple de l'opéra.

« La qualité de l'enseignement est celle que l'on peut attendre de l'Opéra le plus célèbre du monde », estime Filippo Polinelli, baryton de 25 ans, tandis que Kwon souligne lui l'importance de l'« émotion » dans les cours, contrairement au conservatoire où il a « beaucoup écrit et beaucoup mémorisé ».

A quelques jours de l'ouverture de la saison le 7 décembre, tous ont en tête Anita Rachvelishvili, élève de l'Académie qui a été choisie l'an dernier pour interpréter Carmen et a triomphé le soir de la première.

Unique structure du genre en Europe, l'Académie de la Scala forme des chanteurs, musiciens, danseurs, scénographes, costumiers, maquilleurs, techniciens son et lumière...

Fondée en 2001 et comptant environ 900 élèves, elle rassemble d'anciennes formations créées par la Scala il y a des décennies, voire près de deux siècles pour l'école de danse, et de nouveaux enseignements.

C'est un « lieu dans lequel est transmis le savoir-faire d'un théâtre qui est l'histoire même de l'opéra », résume le surintendant de la Scala, le Français Stéphane Lissner, sur le site internet de l'Académie.

En bleus de travail Teatro alla Scala maculés de peinture, les étudiants en scénographie travaillent dans l'ex-usine abritant les ateliers de la Scala où sont fabriqués les décors du théâtre.

« Ces cours nous permettent de toucher de nos mains la matière », s'enthousiasme Maria Guarneri, 24 ans, qui a intégré l'Académie après une formation aux Beaux-Arts qu'elle juge trop théorique.

Elle se dit ravie de « participer aux productions de la Scala, une occasion unique » car « il y a une attention presque maniaque pour chaque détail » en particulier lors de la réalisation des décors de la première, La Walkyrie de Wagner cette année.

L'Académie est le vivier d'embauche des scénographes, menuisiers, mécaniciens ou costumiers de la Scala, explique Angelo Sala, le directeur des ateliers. Mais s'ils décident de tenter leur chance ailleurs, cette formation sera pour eux « une carte de visite de prestige ».

Changement de décor. L'école de danse de la Scala, située dans un autre bâtiment du centre de Milan, est la plus grosse structure de l'Académie avec plus de 400 élèves âgés de 6 à 19 ans.

« J'ai eu la chance d'être prise dans cette école » qui « nous dispense un enseignement d'excellence » et « mon rêve est de pouvoir rentrer dans un grand corps de ballet », déclare Maude-Hélène Treille, 17 ans, originaire de Cannes (sud de la France), en pleine préparation avant une tournée en Inde en janvier.

Nombre de ces élèves rejoindront le corps de ballet de la Scala ou partiront dans d'autres grandes compagnies comme l'Opéra de Paris ou le Royal Ballet de Londres.

Et l'interdisciplinarité de l'Academie sera une chance de plus pour eux, juge Frédéric Olivieri, directeur de l'école de danse: « c'est très important pour eux de pouvoir rencontrer tout de suite de grands chanteurs, de grands musiciens. Ce sont des échanges culturels internes très importants ».

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bouquetin

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