Né à Paris, le 18 décembre 1781, mort à paris le 26 avril 1842.
Son père, François Bocquillon, négociant en parfumerie, est promu, lors des événements révolutionnaires, chef de demi-brigade de l'Armée du Nord. Guillaume-Louis, y est enrôlé soldat à dix ans et fait avec son père la campagne de Hollande comme caporal-sapeur. François finira sa carrière comme commandant de la citadelle de Perpignan.
En juillet 1795, il entre à l'École nationale de Liancourt, nouvellement ouverte aux fils d'officiers, dans la propriété ayant appartenu au duc de Larochefoucault. Il y développe son goût pour la musique, il écrit et met en musique des odes. Remarqué, par Pierre-Louis Ginguené de passage en inspection, il est recommandé à Gossec, qui dirige le Conservatoire national, par le directeur de l'école, le citoyen Crouzet (Pierre Crouzet, 1753-1811) :
Ce jeune homme, déjà recommandable par d'excellentes qualités et par ses progrès dans les sciences, a pris un goût tout particulier pour la musique, et ses heureuses dispositions pour cet art se développent d'une manière qui me surprend d'autant plus qu'il n'a d'autre maître que la nature, d'autres secours que quelques livres qu'il a trouvés dans la bibliothèque de l'école. C'est ainsi qu'il est parvenu sans conseil et sans guide à composer des morceaux qui, tout défectueux qu'ils peuvent être, annoncent une vocation expresse et peut-être l'ascendant irrésistible du génie.
Citoyen Crouzet à Gossec,
le 16 brumaire an VIII
(7 novembre 1799)
Il est admis au Consevatoire, mais ces moyens étant trop modestes, il doit encore suivre ses études à l'école, qui déménage à Compiègne, le duc de Larochefoucault ayant récupéré son domaine. L'école intègre le Prytanée français. Guillaume-Louis Bocquillon y sera promu capitaine.
Le 30 pluviôse an IX (19 février 1801), il obtient un congé absolu pour suivre les cours du Conservatoire, avec une pension d'un an.
En 1802, Pierre Crouzet, nommé directeur du Prytanée de Saint-Cyr, engage Guillaume-Louis comme répétiteur de mathématiques.
En 1807, il est en poste à La Flèche, où il peut donner des leçons de musique, et composer des airs à succès.
Il rencontre Pierre-Jean de Béranger, dont il met de nombreuses chansons en musique.
En 1810, il est professeur de musique, maître de piano et d'harmonie au lycée Napoléon (collège Henri IV).
En 1815, il est intéressé par l'expérience les écoles à enseignement mutuel, dans lesquelles, les élèves les plus avancés enseignent aux plus faibles, sans intervention directe du maître, notamment l'école normale élémentaire de Saint-Jean-de-Beauvais, et ses 325 élèves.
Il ouvre, chez lui, domicile, au 374 de la rue Saint-Denis à Paris, une classe préparatoire à la musique et une autre à la pension Guillet-Lepitre, rue Saint-Louis-au-Marais, puis, avec l'autorisation du comte de Chabrol, préfet de la Seine, dans une école communale de l'île Saint-Louis.
En 1819, la Société pour l'instruction élémentaire envisage d'étendre l'enseignement du chant et du solfège à l'ensemble des écoles mutuelles.
Il conçoit alors une méthode qui est connue sous le nom de « méthode Wilhelm », adaptée à l'usage anglais par John Hullah en 1840. Cette méthode, est organisé en une succession de questions et de réponses.
L'essai se déroule d'abord dans une école de la rue Saint-Ambroise, puis à l'école normale élémentaire de la rue Saint-Jean-de-Beauvais. On réalise que le chant peut être enseigné à l'école primaire.
Il ne manquait pas de gens alors pour prédire qu'avec le chant les écoles ne serviraient qu'à faire des pépinières de théâtre, comme la gymnastique des saltimbanques et pis encore ; que l'on avait assez d'artistes, de chanteurs et de cantatrices.
Jomard François-Edmé, 1842
En 1820, il est maître de chant à l'École polytechnique.
Il est honoré en 1821, par la médaille d'argent de la Société pour l'instruction élémentaire.
En 1826, il est chargé de diriger l'enseignement du chant dans les écoles élémentaires de Paris.
Il est honoré en 1828, par la grande médaille d'argent de la Société pour l'instruction élémentaire.
Il fonde en 1833, de l'Orphéon, une chorale d'enfants rapidement étendue aux adultes, qui pouvaient y prendre des cours.
Le 6 mars 1835, le conseil municipal de Paris arrête que le chant sera enseigné dans trente écoles nouvelles, et Wilhem est nommé directeur inspecteur général du chant dans les écoles primaires de la ville de Paris.
Il est promu dans l'ordre de la Légion d'honneur le 30 avril 1835.
Le 18 février 1839, il est nommé délégué général pour l'inspection de l'enseignement universitaire du chant, et en 1840, délégué pour l'inspection du chant à l'école normale de Versailles.
En 1841, à la suite de la séance de clôture de l'Orphéon, Béranger lui écrit :
Mon vieil ami, ta gloire est grande :
Grâce à tes merveilleux efforts,
Des travailleurs la voix s'amende
Et se plie aux savants accords.
D'une fée as-tu la baguette
Pour rendre ainsi l'art familier?
Il purifiera la guinguette ;
Il sanctifiera l'atelier.
La musique, source féconde,
Epandant ses flots jusqu'en bas,
Nous verrons ivres de son onde
Artisans, laboureurs, soldats.
Ce concert, puisses-tu l'étendre
A tout un monde divisé !
Les coeurs sont bien près de s'entendre
Quand les voix ont fraternisé.
Bocquillon Guillaume-Louis, L'élève de Liancourt en 1795, histoire véritable racontée en 1834 pour les enfants des écoles primaires. Dans « La France Littéraire » (15) 1934, p.
Defodon Charles, Guillaume-Louis Bocquillon, dit Wilhem. Dans Ferdinand Buisson, « Dictionnaire pédagogique », Hachette, Paris 1911 (seconde édition)
Jomard François-Edmé (1779-1862), Rapport lu devant l'Assemblée générale. Dans « Bulletin de la Société pour l'instruction élémentaire « (1842).
Jean-Marc Warszawki
15 mars 2010
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Mercredi 7 Août, 2024