Jan Pieterszoon Sweelinck, 1606, tableau attribué à son frère Gerrit Pietersz.
Né à Deventer en mai 1562, mort à Amsterdam, 16 octobre 1621.
Organiste, compositeur, professeur.
Il est le fils aîné de Peter Swybbertszoon organiste de la Oude Kerk d’Amsterdam, depuis 1564, et de son épouse Elske Sweeling, fille de médecin. Son grand-père et son oncle paternels étaient également organistes.
Il adopte le nom de famille de sa mère qui apparaît pour la première fois sur la page de titre de ses chansons de 1594.
Son éducation scolaire est assurée par Jacob Buyck, pasteur de la Oude Kerk, et s’achève avec la Réforme d’Amsterdam en 1578. On peut penser que son père lui donne ses premières leçons de musique, mais il meurt en 1573. Son seul professeur de musique connu est Jan Willemszoon Lossy, un contre-ténor et joueur de chalemie à Haarlem.
Après une brève succession de Cornelis Boskoop à l’orgue de la Oude Kerk d’Amsterdam, Sweelinck aurait repris la tribune tenue par son père vers 1577, à l’âge de 15 ans. Mais sa présence n’est documentée qu’à partir de 1580 (les registres de l’église entre 1577 et 1580 sont manquants).
Jan Pieterszoon Sweelinck, Fantasia Cromatica, par Helmut Walcha, orgue Schnitger de Cappel (Allemagne), 1977.La Oude Kerk d'Amsterdam vers 1600.
À la mort de sa mère en 1585, il prend son frère et sa sœur à sa charge. Son salaire de 100 florins est doublé l’année suivante, et triplé en 1590, avec la promesse d’une augmentation supplémentaire de 100 florins au cas où son mariage l’obligerait à se loger avec un loyer. Il se marie la même année, mais ne paie pas de loyer. Son salaire passe à 360 florins en 1607.
Contrairement à l’usage, il n’a pas la charge de carillonneur qui revient au facteur d’orgues Artus Gheerdinck, et n’a pas à fournir la musique des cérémonies communales.
Les calvinistes considérant l’orgue comme un instrument mondain l’interdisent aux offices, mais Sweelinck est en fait fonctionnaire municipal, les orgues appartenant à la ville d’Amsterdam : un grand orgue à trois claviers et pédalier, construit en 1539-1545, par Hendrik Niehoff, et un petit orgue à deux claviers et pédalier construit en 1544-1545 par Niehoff et Jasper Johanszoon.
Son contrat n’est pas conservé, mais sur la base de la documentation secondaire et l’usage en cours dans diverses villes des Pays-Bas, on peut supposer que ses fonctions consistaient à fournir une heure de musique (orgue ou clavecin) matin et soir, le cas échéant avant ou après un office. Réputé pour ses improvisations, les autorités municipales ont plusieurs fois convié des visiteurs importants à venir l’écouter.
Il est remarquable qu'il n'ait pas mis en musique de textes néerlandais, mais essentiellement des textes français, ce qui pourrait confirmer qu'il ne composait pas pour les offices, mais pour des cercles raffinés d'Amsterdam.
Il acquiert une notoriété internationale de grand pédagogue. Il eut entre autres Praetorius, Scheidt, Scheidemann comme élèves.
Sweelinck a rarement quitté Amsterdam, sinon pour son mariage et l’inspection d’orgues à Haarlem (1594 et 1620), Middelburg (1603), en 1604 il est à Anvers où il achète un clavecin pour la ville d’Amsterdam, Nijmegen (1605), Harderwijk (1608), Delft et Rotterdam (1610), Dordrecht (1614), Deventer et Rhenen(1616), Enkhuizen (1621).
De cinq de ses six enfants, seul l’aîné, Dirck Janszoon Sweelinck, est musicien. Il remplacera son père à la Oud Kerk.
On mentionne parfois les règles de composition de Sweelinck. En fait, ce compositeur ne laisse pas directement d’œuvre théorique. Sa notoriété couvrant toute l’Europe, il reçoit des élèves spécialement dotés de bourses pour étudier avec lui. Il laisse un héritage théorique qui peut être perçu à partir des traités postérieurs à son enseignement, notamment de ceux qui furent ses élèves.
Jan Pieterszoon Sweelinck, Psaume 96, Chantez à Dieu chanson nouvelle, par L'ensemble vocal de Lausanne.1594, Chansons […] de M. Iean Pierre Svvelingh organiste, et Cornille Verdonq nouvellement composées […] accommodées tant aux instruments, comme à la voix, à 5 voix.
1597, Livre de psaumes et de chansons (publié anonymement).
1604, 50 psaumes de David (textes de Clément Marot et Théodore de Bèze), 4–7 voix (réédité en 1624 comme Premier livre des psaumes de David).
1608, Je ne fay rien que requerir, à 4 voix.
1608, Hor che soave l’auri’n ogni canto, madrigal à 4 voix.
1608, Canticum nuptiale: in honorem … Iacobi Praetorii et … Margaritae a Campis, 5 voix.
1608 (24 mai), Vanitas vanitatum, et omnia vanitas (i), canon à 4 voix.
1610, Poi che voi non volete ch’io vi baci, madrigal à 5 voix.
1612, Rimes françoises et italiennes … 2, 3 voix, avec une chanson à 4 voix.
1613, Livre second des psaumes de David (textes de Clément Marot et Théodore de Bèze).
1614, Livre troisième des psaumes de David (textes de Clément Marot et Théodore de Bèze).
1615, Chi vuol veder quantunque può natura, madrigal à 6 voix.
1615, Ma donna con quest’ occhi, madrigal à 6 voix.
1616, Sechs-stimmige Psalmen, auss dem ersten und andern Theil seiner aussgangenen frantzösischen Psalmen (texte d’A. Lobwasser), 6 voix.
1618, Vierstimmige Psalmen, auss dem ersten, andern und dritten Theil seiner aussgangenen frantzösischen Psalmen (texte d’A. Lobwasser), 4 voix.
1618, Miserere mei, Domine, ‘in unisono’, canon à 4 voix.
1621, Livre quatriesme et conclusionnal des pseaumes de David, nouvellement mis en musique (textes de Clément Marot et Théodore de Bèze), 4–8 voix.
1617, Canticum in honorem nuptiarum … Iohannis Stoboei … et … Reginae … Davidis Mölleri … relicta vidua, motet à 8 voix.
1619, Cantiones sacrae, motets à 5 voix et basse continue.
1638, Melos fausto quondam thalamo … conjugum Paris dicatum … studio et cura Iohannis Stobaei, à 5 voix.
1644, Beatus qui soli Deo confidit, canon à 4 voix.
1644, Sine cerere et Baccho friget Venus (ii), canon à 4 voix.
1644, Vanitas vanitatum, et omnia vanitas (ii), canon à 4 voix.
s.d., O Mensch, bewein’ dein Sünde gross, canon à 3 voix.
s.d., Sine cerere et Baccho friget Venus (i), canon à 4 voix.
s.d., 18 fantaisies pour clavier.
s.d., Ricercar ne mode Aeolian, pour clavier
s.d., 14 toccate, pour clavier.
s.d., Quatre variations, pour clavier sur Allein Gott in der Höh sei Ehr.
s.d., Allein zu dir, Herr Jesu Christ, pour clavier.
s.d., Christe qui lux es et dies, pour clavier.
s.d., Da pacem Domine in diebus nostris, pour clavier.
s.d., Des boosdoenders wille seer quaet (Ps xxxvi: Du malin le mechant vouloir), pour clavier.
s.d., Erbarm dich mein, o Herre Gott, pour clavier.
s.d., Ich ruf zu dir, Herr Jesu Christ, pour clavier.
s.d., Ik heb den Heer lief (Ps cxvi: J’aime mon Dieu), pour clavier.
s.d., Nun freut euch, lieben Christen gmein, pour clavier.
s.d., O mijn God, wilt mij nu bevrijden (Ps cxl: O Dieu, donne-moy delivrance), pour clavier.
s.d., Puer nobis nascitur [(ns is geboren een kindekijn), pour clavier.
s.d., Wij geloven in eenen God alleen (Wir glauben all an einem Gott), pour clavier.
s.d., Almande Chapelle, pour clavier.
s.d., Engelse fortuin (Von der Fortuna werd ich getrieben), pour clavier.
s.d., Est-ce Mars, pour clavier.
s.d., Ik voer al over Rijn (Ich fuhr mich über Rheine), pour clavier.
s.d., Mein junges Leben hat ein End, pour clavier.
s.d., Onder een linde groen (Unter der Linden grüne), pour clavier.
s.d., Pavana hispanica, pour clavier.
s.d., Pavana Philippi, pour clavier.
s.d., Poolse almande (Soll es sein), pour clavier.
De nombreuses pièces anonymes lui sont attribuées.
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Jean-Marc Warszawski
Dictionnaire des Écrits relatifs à la musique
Novembre 1995-8 août 2021
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