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Saint-Sévin Joseph Barnabé
1727-1803

l'Abbé le fils

Né le 11 juin 1727 à Agen et mort le 25 juillet 1803 à Paris.

Il est issu d’une famille de musiciens. Son père, Pierre-Philippe Saint-Sevin dit « L’Abbé le cadet » (1698-1777), était un violoncelliste renommé. Il tient son surnom, plutôt le sobriquet de « L’Abbé » du fait a pris les ordres mineurs, comme son frère Pierre Saint-Sevin dit « L’Abbé l’aîné » (1695-1768) également violoncelliste remarqué.

Joseph-Barnabé, « l’Abbé le fils », reçoit certainement ses premières leçons de musique de son père ou de son oncle, qui sont maîtres de musique à l’église Saint-Caprais d’Agen avant de continuer leurs carrières à Paris, où son père se serait fixé le 21 novembre 1731.

En 1739, il a onze ans, il remporte le concours de l’orchestre de la Comédie française contre des violonistes plus chevronnés, comme Étienne Mangean (1710-1756) et Charles-Antoine Branche (1722-1779).

Jean-Marie Leclair le remarque et le prend comme élève en 1740-1742. En septembre 1741, il se produit avec son condisciple Pierre Gaviniès dans un duo de leur maître, au Concert spirituel.

En novembre, en conflit avec son père, il lui dérobe 12 louis d’or pour se rendre à Bordeaux. Rattrapé, son père obtient une lettre de cachet pour le faire enfermer à la prison Saint-Lazare. Revenant sur sa décision, le père demande la libération de son fils, afin qu’il puisse continuer ses activités. Joseph-Barnabé Saint-Sevin est libéré le 23 décembre.

En 1643, âgé de seize ans, il intègre l’orchestre de l’Académie de musique de Paris (Opéra), où son père et son oncle jouent également.

Il se produit régulièrement au Concert spirituel de 1744 à 1754, à l’occasion dans ses propres œuvres.

Ses premières compositions connues datent de 1748. Il loge alors rue des Boucheries, dans le Faubourg Saint-Germain.

Joseph Barnabé Saint-Sévin, Sonate no 2, opus 1, Allegro, Ensemble Les Curiosités, Paul Monteiro (violon), Gauthier Broutin (violoncelle), Julie Pumir (clavecin), Bastien Terras (clavecin), château de Mesnil-Voysin, 1er septembre 2020.

Le 14 août 1751, il loue, avec Laurent Perrier, ordinaire de la musique du roi, une maison, rue d’Enfer, à Montmartre, appartenant à Jacques de Rochebrune, un ancien officier.

Il dépose une plainte de police le 12 février 1752, contre un certain Constantin qui l’aurait injurié et provoqué en duel. Ayant reçu des excuses, la plainte est retirée le lendemain. Il demeure alors rue Saint-Thomas-du-Louvre. [voir document ci-dessous]

Le 30 avril 1754, Jacques de Rochebrune porte plainte contre ses deux locataires, qui après avoir résilié leur bail ont vandalisé sa terrasse, son jardin et une partie de sa maison, ont enlevé, en déménageant subrepticement, tous les lambris d’une chambre du premier étage (pour les revendre, comme les jarres de la terrasse ou les arbres du jardin) [voir document ci-dessous]

En 1761, il publie sa méthode de violon.

Il se marie en 1762 avec Jeanne [Rozette] Tronchet [de Mainville], né en 1724, fille d’un soldat et d’une ravaudeuse, elle a fait l’objet d’une surveillance policière (jusqu’en 1757) après avoir été brièvement actrice à l’Opéra-Comique. Femme entretenue, notamment par Charles Emmanuel de Crussol, duc d’Uzès qui se ruina pour elle. Elle aurait été mariée avec un serviteurs du duc. Son acte de mariage montre qu’elle apporte de la fortune en dot. Il emménage à son domicile, rue de Berry dans le Marais.

Le couple achète une maison à Maisons-Alfort dans laquelle il se retire et semble avoir pratiquement cessé ses activités musicales.

Il quitte l'orchestre de l'Opéra après vingt années de service, mais on lui refuse sa pension en raison de son jeune âge, bien qu'il ait accompli un mandat complet. il vit une semi-retraite, enseignant, composant un peu, mais ne se produisant pas en public.

Leur fortune semble tourner avec la Révolution. Ils revendent leur maison en 1790 pour 10 000 livres. Jeanne meurt le 3 avril 1791. En 1792, Saint-Sevin demande à être employé comme contrôleur à l'Opéra (ou reprend du service somme violoniste ?).

Le 16 avril 1800, âgé de 73 ans, il est mis d’office à la retraite avec une pension de 500 francs annuels.  Début 1801, il demande à bénéficier du nouveau régime de pension des Théâtres de la République. On lui accordera 600 francs en 1802. Il meurt l’année suivante dans le dénuement, dans la maison d’un cordonnier de la rue Greneta à Paris, où il logeait.

Écrits relatifs à la musique

Principes du violon pour apprendre le doigté de cet instrument, et les différents agrémens dont il est susceptible [...] par M. l'abbé Le Fils [...] ces principes sont suivis de deux suites d'airs d'opéra à deux violons dont le choix lui a paru le meilleur, de plusieurs leçons dans le genre de sonates avec basse chiffrée pour le clavessin, d'exemples analogues à ces leçons de préludes dans les tons majeurs et mineurs, et d'une suite de jolis airs variés pour un violon seul

Catalogue des œuvres musicales

1748 (opus 1), 6 sonates, pour violon et basse continue.

1750, Symphonie, pour 2 cors, perdue.

1751 (vers 1751), Premier simphonie en concert, pour cordes et basse continue.

1752 (vers 1752), Seconde simphonie.

1754, Suite d'airs, pour 2 hautbois, viola d'amore, alto ; perdue.

(1753, opus 2), 6 symphonies pour cordes et basse continue.

(1756, opus 3), Premier recueil d'airs français et italiens, avec des variations, pour deux violons, deux pardessus ou pour une flûte ou hautbois avec un violon.

(1757 (opus 4), Deuxième recueil d'airs français et italiens, avec des variations, pour deux violons, deux pardessus, ou pour une flûte avec un violon .

1758 (opus 5), Troisième recueil d'airs français et italiens avec des variations, pour 2 violons, violes, flûte ou hautbois avec violon.

1759 (opus 6), Recueil d'airs, pour violon, perdu.

1763 (opus 7), Jolis airs ajustés et variés, pour violon.

1763 (opus 8), 6 sonates, pour violon et basse continue.

1764, Menuet[s] de MM. Exaudet et Granier, mis en grand symphonie avec des variations, pour 2 violons, hautbois ou flûtes, alto, 2 cors, violoncelle ou bassoon.

1772, Recueil quatrième de duos d'Opéra-Comique, pour 2 violons.

s.d., Ouverture (orchestre) pour Gilles, garçon peintre, l’amoureux et rival, pièce d’Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet, est plutôt de Jean-Baptiste de La Borde.


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Bibliographie

BROOK BARRY S., La symphonie française. Paris, Institut de Musicologie de l'Université de Paris 1962.

LA LAURENCIE LIONEL DE (1861-1933), L'école française de violon (II). Paris, H. Laurens 1923.

WIRSTA ARISTIDE, Écoles de violon au XVIIIe siècle d'après le souvrages didactiques (thèse). Paris 1955.

–, Principes du violon de L'abbé le Fils. Paris, Institut de Musicologie de l'Université de Paris 1961.

Documents

L'an 1752, le samedi 12 février, six heures de relevée, en l'hôtel et par devant nous Louis Cadot, etc., est comparu sieur Joseph Labbé de St-Sévint, de l'Académie royale de musique, demeurant à Paris rue St-Thomas-du-Louvre : Lequel nous a rendu plainte contre le nommé Constantin, muficien, tenant chambre garnie, rue l'Evêque, de ce que ce jourd'hui lui Constantin étant venu chez lui comparant pour y retirer de la vaisselle d'argent qui lui a été délivrée sans aucune difficulté par la personne à qui elle avoit été confiée, il auroit eu l'impudence de dire d'abord à lui comparant qu'il étoit un polisson, qu'il le moucheroit et qu'icelui comparant n'avoit qu'à mettre son habit, étant lors en robe de chambre, il le lui prouverait en le défiant de descendre habillé avec son épée, lui proposant un duel. A quoi, par prudence et attendu la désense de pareils cartels, lui comparant n'a pas voulu adhérer surtout vis-à-vis d'un pareil sujet auquel il a seulement répondu qu'il ne pouvoit pas le satisfaire ; que ledit Constantin lui a répliqué que lui comparant étoit un jean-foutre ; qu'icelui comparant n'a pu s'empêcher, étant outré et poussé à bout de s'entendre ainfi injurier et offenser chez lui, de dire audit Constantin qu'il en étoit un autre. Lequel Constantin s'en alla en faisant entendre à lui comparant qu'il le trouverait et que partout où il pourrait le joindre il lui couperoit les oreilles. Et comme il n'eqt pas douteux que ledit Conqtantin a formé le projet d'assassiner et de tuer le comparant, qui a d'ailleurs intérêt d'obtenir raison des imputations et excès ci-dessus, il est venu nous rendre plainte. Signé : Cadot ; Labbé fils de St-Sé vint. (Archives nationales, Y, 12,155.)

L'an 1754, le mardi 30 avril, entre onze heures et midi, en l'hôtel de nous Pierre Vial de Machurin, etc., est comparu M. Jacques de Rochebrune, ancien capitaine d'infanterie, chevalier de l'ordre militaire du Christ de Portugal, demeurant à Paris rue de Vaugirard, paroisse St-Sulpice, propriétaire d'une maison sife à Montmartre, rue d'Enfer : Lequel nous a rendu plainte contre le fieur Jofeph St-Sévint Labbé, ordinaire de l'Académie royale de musique, et le sieur Laurent Perrier, ordinaire de la musique du Roi, et nous a dit que par bail parlé devant M Caron et son confrère, notaires, le 14 août 175 1, il leur auroit loué sadite maison de Montmartre pour six années du jour de St-Rémy audit an, pour 130 livres par an, duquel bail la résiliation a été faite et consentie il y a quelques jours. Et lui déposant a appris samedi dernier par le jardinier de ladite maison que lesdits fieurs Labbé et Perrier avoient fait enlever leurs meubles de ladite maison dont ils lui avoient laissé les clefs ; que lui comparant y étant allé dimanche dernier et ledit jardinier ayant ouvert les portes de ladite maison et chambres d'icelle, ledit sieur comparant a été furpris de voir qu'un chambranle et bord de chêne de la cheminée de la chambre du premier étage, tous les lambris de la même chambre et la porte d'une autre chambre avec sa ferrure avoient été enlevés et dégradés et beaucoup de vitres cassées ; qu'il a été de même dégradé, enlevé et emporté six grands vases de faïence bleus et blancs qui étoient fur la terrasse du jardin et qu'il a été coupé jusqu'au pied cinq arbres du nombre de ceux qui régnent le long de la terrasse. Desquels enlèvemens et dégradations ledit sieur comparant nous rend la présente plainte.Signé : de Rochebrune ; Vial de Machurin. (Archives nationales, Y, 12 600.)

 Jean-Marc Warszawski
Dictionnaire des écrits relatifs à la musique
Novembre 1995-17 juillet 2022
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Vendredi 20 Octobre, 2023

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