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Piccinini Alessandro
1566-v. 1638

Né à Bologne, 30 décembre 1566, mort vers 1638.

Luthiste, compositeur et musicographe.

Son grand-père, Alessandro di Domenico Piccinini, son père, Leonardo Maria Piccinini, ses frères Girolamo et Filippo et son fils Leonardo Maria sont des virtuoses du luth et autres instruments à cordes pincées.

Il est difficile, dans la première période de leur vie, de distinguer les biographies artistiques des trois frères Alessandro, Girolamo et Filippo, imbriquées jusqu’en 1606.

En 1582, le duc Guglielmo Gonzague appelle Leonardo Maria Piccinini à sa cour de Mantoue, mais en raison d’engagements, il se rend avec sa famille à la cour des Este à Ferrare (il meurt entre 1593 et janvier 1597). Les trois frères y demeurent jusqu’à la mort du duc Alphonse II le 27 octobre 1597.

Ils entrent au service du cardinal Pietro Aldobrandini, légat du pape, à Ferrare, à partir du 28 juillet 1598. Aldobrandini avait recruté les six virtuoses les plus réputés de la chapelle dissoute d’Este : le compositeur et organiste Luzzasco Luzzaschi, le harpiste Rinaldo Trematerra, le luthiste Paolo Biemme et les trois frères luthistes Piccinini.

À l’exception de Luzzaschi, très âgé, tous sont dans la suite du légat, quand il est nommé à Rome chambellan et protecteur de l’archiconfrérie de la Trinité des Pellegrini. On trouve les premières traces de l’activité romaine d’Alessandro et de ses frères, dans cette institution, à partir de mars 1600.

Pendant trois années, il sont inscrits sur les listes des musiciens de la maison d’Aldobrandini, avec un salaire total de 700 scudi par an. À partir d’avril 1604, Filippo disparaît des listes, et à partir d’octobre, Girolamo également, laissant Alessandro seul avec un salaire mensuel de 19,44 scudi [233, 28 pour 12 mois, soit le tiers de 700]

Les trois sont de nouveau réunis dans la maison du légat en 1605, mais cette fois, c’est Girolamo qui disparaît des listes au milieu de l’année 1606. De 1607 à 1610, Filippo est à Ravenne, dans la suite du cardinal nommé légat de Romagne, tout en s’occupant également des vignes du marquis Enzo Bentivoglio.

En janvier 1610, Filippo Piccinini est à Turin, au service Piémont, il est dans sa suite lors d’un voyage en Espagne en 1613, tout en percevant des paiements d’Aldobrandini, il est par la suite au service du duc de Savoie. En octobre 1614, il est à Bologne, de 1616 à 1628, il est joueur d’archiluth au sein de la chapelle royale de Madrid, où il a composé la musique du premier opéra italien représenté en Espagne, La Selva sin amor, sur une « églogue pastorale » de Lope de Vega, créée à la cour en décembre 1627. En 1631, il se fixe définitivement à Bologne. Il meurt en 1648.

À partir de 1606, Girolamo Piccinini est au service de Guido Bentivoglio, comme musicien, mais il est aussi chargé de l’administration des voitures, chevaux, ventes, domestiques. En 1607, avec Girolamo Frescobaldi, également au service de Bentivoglio, il suit le maître, nommé nonce apostolique, dans un voyage en Flandre. En traversant Ferrare, les musiciens rencontrent pour la dernière fois le vieux Luzzaschi. À Bruxelles, Girolamo s’est produit au luth, au théorbe et à la guitare en présence de l’archiduc. Il meurt en Flandre quelques mois plus tard, laissant par testament 900 ducats à ses frères.

Seul des trois à rester à Rome, il entre au service du marquis Enzo Bentivoglio, le frère de Guido. Il y joue avec Frescobaldi et trois chanteurs, dont la harpiste napolitaine Lucrezia Urbani. Mais la place n’est pas stable, il n’est pas hébergé dans la maison de son maître, et assure son quotidien avec des leçons données aux chanteurs et autres musiciens hébergés dans la maison des Bentivoglio à Rome. Lorsque le marquis revient à Ferrare en 1611, Alessandro, déjà marié à une femme nommée Cornelia, préfère s’installer à Bologne, déclinant l’offre de remplacer son frère Girolamo au service de Guido Bentivoglio.

La relation d’Alessandro avec le marquis est documentée par plus de 50 lettres du musicien conservées dans les archives Bentivoglio de Ferrare.

Ces lettres fournissent souvent des informations sur les prix et les expéditions de vin (dont le luthiste est très connaisseur), de meubles, de peintures et d’objets d’art. Ses relations musicales avec la famille Bentivoglio sont sporadiques et consistent à procurer des chanteurs et des instrumentistes de Bologne au marquis Enzo. Il est au service d’aristocrates de la ville, tels que le comte Filippo Pepoli et surtout le légat du pape, Maffeo Barberini, futur pape Urbain VII). Il donne également des leçons de luth et fait le commerce de vin.

En 1623, il publie à Bologne son premier livre de tablatures de luth, avec une importante préface. Il contient plus de 60 pièces pour luth, dont 25 toccatas, 13 courantes, 12 gaillardes, un suite de 10 airs de ballet, quelques canzone et ricercares, 33 pièces pour chitarrone, dont 13 toccatas, 8 courantes, 4 gaillardes, Enfin, une toccata pour deux luths et une canzone pour trois luths.

En 1639, toujours à Bologne, sont fils Leonardo Maria en édite un second livre, incluant ses propres pièces.

Il était membre de l’Accademia dei Filomusi de Bologne.

Alessandro Piccinini, Intavolatura di Liuto et di Chitarrone, libro primo [choix de pièces], par Luciano Contini (luth), 2003. Toccata IV, Corrente III, Partite variate sopra la folia aria Romanesca, Passacaglia, Corrente X, Toccata III, Partite variate sopra quest'aria francese detta l'Allemana, Corrente VI: Sopra l'Alemana, Toccata IV, Aria IV, Gagliarda XI, Toccata XII, Corrente IV, Corrente V, Toccata II, Aria I: Affettuosa, Toccata VI, Corrente I, Corrente II, Toccata cromatica XII, Corrente III, Corrente VI, Toccata X, Corrente X, Gagliarda III.


Écrits relatifs à la musique

Di Alessandro Piccinini Intavolatura di liuto, et di chitarrone, libro primo, nel quale si contengano dell'uno, & dell'altro stromento arie, baletti, correnti, gagliarde, canzoni, & ricercate musicali, & altre à dui, e trè liuti concertati insieme ; et una inscrittione d'avertimenti, che insegna la maniera, & il modo di ben sonare con facilità i sudetti stromenti

Autres écrits

Intavolatura di liuto, nel quale si contengono toccate, ricercate musicali, corrente, gagliarde, chiaccone, e passacagli alla vera spagnola, un bergamasco, con varie partite, una battaglia, & altri capricci. Bologne, 1639 (mis sous presse après sa mort par son fils).

plume_04 Jean-Marc Warszawski
Dictionnaire des écrits relatifs à la musique
Novembre 1995-3 septembre 2021


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Mardi 2 Janvier, 2024