Anton Musa, Anton West, AntonWesch, Anton Witsch.
Né à Wiehe, vers 1490 ; mort à Merseburg, peu avant le 22 juin 1547.
Théologien, Compositeur.
On ne sait rien de l’enfance et de la jeunesse.
En 1506, il s’inscrivit à l’université d’Erfurt où il se lia aux cercles humanistes de Mutianus Rufus, Eobanus Hessus, Johann Lange et Justus Jonas l’Ancien. Il semble avoir noué des liens particulièrement étroits avec Hessus, à qui l’on doit le changement de nom de West (Wesch) en Musa.
En 1507, il obtient le baccalauréat. Après deux années supplémentaires à Erfurt, il part en 1509 pour l’université de Leipzig.
À partir de 1514, il séjourna à nouveau à Erfurt, devint Magister artium en 1517 et fut nommé le 11 mai 1521 au poste de pasteur à l’église Moritz. Plus tard, il exerça comme pasteur à l’église des Augustins. Il participa peut-être à la rédaction du Erfurter echiridien (1524), publié par Johannes Loersfeld et plagié la même année par Matthes Maler, est le premier recueil de cantiques de la Réforme.
Erfurt Enchiridion, édition Matthes Maler, seule copie originale conservée au trinity College de Dublin (un fac-similé ait été publié à Erfurt en 1848). Enchiridion oder eyn Handbuchlein eynem yetzlichen Christen fast nutzlich bey sich zuhaben zur stetter vbung vnnd trachtung geystlicher gesenge vnd Psalmen [Enchiridion ou petit manuel, très utile pour un chrétien contemporain à avoir avec lui pour la pratique continue et la contemplation des chants spirituels et des psaumes]
Erfurt, Augustinerkloster au xvie siècle.
C’est probablement à cette époque qu’il rencontre Conrad Rein (1475-1522), prêtre, chanteur et compositeur, venant de Nuremberg pour s’installer à Erfurt en 1515 et qui lui a peut-être enseigné la composition.
Il y était un fidèle partisan de Martin Luther et de la Réforme. Des contacts épistolaires, mais aussi des rencontres personnelles avec le réformateur à Wittenberg sont attestés. On lui confia peut-être la lutte contre les tendances radicales du prédicateur Martin Reinhart à Iéna, qui fut expulsé d’Iena en le 23 octobre 1524. Musa prit sa succession comme pasteur et surintendant à Iéna. Après avoir introduit la Messe allemande de Luther en 1526, il fut officiellement nommé curé de la ville le 17 août 1527. Il reçut en même temps la supervision des ecclésiastiques dans les diocèses d’Iéna et d’Eisenberg ainsi que dans l’abbaye de Bürgel.
En 1529, sa circonscription s’élargit aux districts de Stadtroda, Leuchtenburg, Kahla et Orlamünde. En outre, il fut chargé à plusieurs reprises de missions de visite en raison de son expérience.
Entre 1528 et 1533, il participa aux commissions de visite pour les régions d’Altenburg et de Zwickau ainsi que pour le Vogtland. Examinateur pointilleux du clergé local, il s’efforçait de remplacer les pasteurs incompétents. Il influença l’attribution de différents postes ecclésiastiques dans l’Électorat de Saxe. Il fut intransigeant vis-à-vis du mouvement anabaptiste qui a touché la région de Kahla en 1535, où trois anabaptistes capturés furent condamnés à la peine de mort. Il abandonne son poste en 1536, peut-être à cause de la précarité financière qu’il connaît à Iena.
Il est envoyé par le prince électeur Johann Friedrich (le Magnanime) à Rochlitz pour soutenir les efforts de réforme de la duchesse albertaine Elisabeth, il y devint surintendant le 10 décembre 1537 et travailla à l’introduction généralisée de la prédication évangélique dans le domaine d’Elisabeth.
Le premier qu’il officia à Geithain, le premier dimanche de l’Avent 1539, est considéré comme le passage de cette ville à la Réforme.
Le 28 mai 1544, il obtient sa licence en théologie à Leipzig et soutient ensuite, à partir de juin de la même année, le prince Georg III d’Anhalt dans l’introduction de la Réforme dans le haut siège de Merseburg, où il est nommé surintendant et cofondateur du consistoire de Merseburg.
Il mourut au printemps 1547. La date de sa mort est estimée entre le 5 et le 28 mai, selon d’autres sources début juin 1547. Il était marié avec Ana [… ?], ils eurent huit enfants.
Pour un théologien qui n’était pas un compositeur professionnel, les œuvres conservées de Musa sont relativement nombreuses, beaucoup d’autres sont probablement perdues. Sa mise en musique à cinq voix du Psaume I, en allemand, est remarquable, car le genre du motet de psaume allemand et les premières mises en musique de longs textes spirituels en langue vernaculaire ne se sont imposés qu’après la mise en musique du Psautier allemand par Thomas Stoltzer en 1524.
Il n’est pas possible de procéder à une évaluation définitive de ses œuvres, car la plupart d’entre elles nous sont parvenues incomplètes.
3 sections de messe
12 motets latins, à 4-5 voix.
Répons, à 4-5 voix.
Gloria, à 5 voix.
Motet de psaume allemand, à 5 voix.
Krautwurst Franz, Grove, Die Musik in Geschichte und Gegenwart.
Siebert Susanne, Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon
Jauernig Reinhold, Antonius Musa, ein unermüdlicher Erbauer lutherischen Kirchentums, dans K. Brinkel et H. von Hintzenstern, « Luthers Freunde und Schuler in Thuringen i : Des Herren Name steht uns bei », Berlin 1961, p. 118-131.
Koch Herbert, Antonius Musa, Jenas erster Superintendent, dans « Zeitschrift des Vereins für Thüringische Geschichte und Altertum » (34), 1940, p. 175-183.
Jean-Marc Warszawski
22 mars 2025
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